Editeur : Editions de l'Olivier - Traduit de l'anglais par Céline Leroy - Date de parution : Mars 2016 - 204 pages denses et d'une lucidité impitoyable.
Ils disent, elles disent, il raconte, elle raconte et toutes ces paroles, toutes ces histoires sont livrées à une seule et une même personne, une romancière britannique venue à Athènes animer un atelier d’écriture. D’elle on ne sait pratiquement rien, hormis qu’elle a deux fils et qu’elle est déjà venue à Athènes. Avant le vol, un milliardaire lui confiera l’histoire de sa famille puis dans l’avion, son voisin lance la conversation presque à sens unique pour lui détailler ses différents mariages, les séparations et comment sa deuxième épouse ne s’était montrée sous son vrai jour qu’au bout d’un certain temps. Puis, d’autres comme un homme animant l’atelier également, un vieil ami, des personnes rencontrées sur place, tous auront une opinion sur le mariage, les enfants, le rôle de mère, la réussite sociale, le rôle de l’écrivain.
La narratrice semble presque en retrait et se fait écho de tous ces épanchements alors que les émotions sont tenues à distance.
Avec une écriture au scalpel (et remarquablement traduite), Rachel Cusk nous renvoie autant de réflexions sur ce que nous sommes, sur l’image que nous voulons donner. Des portraits et des histoires où l’ironie, la mélancolie, l’humour sont présents. Au fil des pages, on commence juste à entrevoir la narratrice.
Disent-ils premier tome d’un trilogie est d’une lucidité impitoyable et épatante ! Après la lecture, tous ces fragments de vie nous habitent encore. L'auteure nous tend un miroir. Et c'est sans concession.
Il avait toujours eu l'impression d'être un bon père il s'imaginait même avoir été plus apte à aimer ses enfants et à se faire aimer d'eux qui ne l'avait été avec leurs mères respectives. Sa propre mère lui avait dit une fois, juste après sa première séparation et alors qu'il s'inquiéter des effets du divorce sur les enfants, que quoi que l'on fasse, la vie de famille était toujours douce-amère. Si ce n'était le divorce, ce serait autre chose dit-il. Une enfance sans tache, ça n'existait pas, même si l'on s'acharnait à se convaincre du contraire.
Lu et chroniqué de cette auteure : Contrecoup
10 commentaires:
L'histoire se déroule complètement à Athènes ? Voilà qui pourrait m'intéresser pour mon challenge "Année grecque".
Je l'ai commencé et c'est d'une finesse incroyable ! En plus, cela se passe ne Grèce sous el soleil, on a presque chaud aussi ! :)
@ Aifelle : entièrement hormis les premières pages.
@ Cathulu : l'ambiance y est est rendue avec finesse comme tu le dis !
Hou là j'ai au moins deux romans de retard de cette auteur!
très tentée, ça devrait me plaire...
Je ne connaissais pas du tout, alors merci pour la découverte. :)
Le fait que l'action se situe à Athènes joue-t-il un rôle particulier dans l'histoire ?
@ Keisha : :))
@ Violette : j'ai hâte de lire la suite!
@ Ane : merci de ta venue. De rien pour découverte :)
@ Delphine : la situation de la Grèce est un peu évoquée
En général, j'attends que la totalité de la trilogie soit parue, pour la lire dans la foulée.
Je l'ai acheté en même temps qu'un livre de Nathalie Sarraute. Il me fait penser à un titre d'elle "Disent les imbéciles".
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