samedi 20 juillet 2019

Vacanza !


Voilà, l'heure des vacances a sonné. Youpeee !

Evidemment, j'ai glissé d'autre livres dans mes valises plus que de raison (comme à l'accoutumée) car la peur de manquer de choix est toujours la plus forte.

A bientôt !

vendredi 12 juillet 2019

Jamie Weisman - Nous sommes aujourd'hui réunis

Éditeur : Actes Sud - Date de parution : Juin 2019 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Catherine Richard-Mas - 384 pages

Elizabeth Gottlieb, une jeune femme superbe, s’apprête à s’unir avec Adam. En ce jour si particulier de félicité, familles et amis sont tous réunis pour célébrer leur union. Bien sûr pour les mariés, il y a de la joie mais dans l’assemblée  des regrets et de la jalousie sont dissimulés  derrière les sourires de façade.  Et comme Elizabeth fait partie de la bourgeoisie juive d’Atlanta,  son union avec un goy fait grincer certaines dents.

Se glissant  dans la peau de certains des invités, l'auteure  leur donne la parole. Carla une amie d’Elizabeth détone dans l’assemblée. Assistante personnelle d’un acteur, dotée d’un physique disgracieux et une infirmité, ses pensées sont terriblement ironiques. Sa présence en tant que demoiselle d’honneur fait jaser mais son regard sur ceux et celle qui l’entourent est acide et piquant.  Cloué dans un fauteuil roulant et privé de la parole suite à un AVC, le grand-père d’Elizabeth est lucide quant à ses actions et sur les agissements des membres de sa famille.
Tour à tour, des amis des parents d'Elizabeth et leurs enfants,  sa grand-mère mais aussi sa mère se livrent sans fard et reviennent sur les liens qui les unissent à Elizabeth mais aussi sur la mort, la guerre, la maladie ou encore la foi.

Ce roman choral oscille entre humour grinçant et émotions très touchantes notamment avec la grand-mère d’Elizabeth seule rescapée de sa famille après l'Holocauste. On entre dans leurs existences, on entrevoit leurs peines et leurs regrets.
C'est entrainant, bien rythmé car Jamie Weisman a su donné un ton unique pour chacun avec de pudeur contenue, de la colère, de la souffrance ou de l’amour. Cette farandole de personnages avec  nous interroge sur ce que chacun met derrière l'expression réussir sa vie, sur le temps qui passe. Les préjugés, les erreurs, les ressentiments et les failles sont révélés avec une lucidité sans faux-semblants. Un grand plaisir !

Ceux et celles qui ont lu et aimé Une pièce montée de Blandine Le Callet seront  ravis avec cette lecture.

Ma vie est censée commencer maintenant. Comme le dit la bonne vieille blague, maintenant que les enfants sont partis et que le chien est mort.

mercredi 10 juillet 2019

Olivier Norek - Surface

Éditeur : Michel Lafon - Date de parution : Avril 2019 - 426 pages

Suite à une opération qui a mal tourné, le capitaine Noémie Noémie Chastain, capitaine de la brigade des Stupéfiants à Paris hérite d’une gueule cassée et d’un ex-petit ami. Ses supérieurs, sous prétexte qu’elle prenne l’air et se refasse une santé, l’envoient dans l’Aveyron avec comme objectif de fermer un commissariat de police qui ne sert plus à grand chose. Il faut dire que dans la région les affaires de meurtres ne sont pas légion. Noémie s’ennuie et prend son mal en patience tant bien que mal avec comme seule envie de retrouver sa brigade à Paris. Mais un fût contentant le corps d’un enfant disparu vingt-cinq ans plus tôt apparait  à la surface d'un lac.

Noémie, cette femme à la personnalité forte et et au tempérament courageux est ébranlée. Son job adoré est du passé tout comme son copain qui n'a pas trouvé mieux que de la laisser en plan en découvrant son visage défiguré. Elle doute et se remet en question mais tente de le cacher à ses nouveaux collègues. Si au départ, elle veut lâcher l'affaire petit à petit des éléments vont la faire changer d'avis.
Avec une intrigue bien ficelée et des personnages humains, la reconstruction morale de Noémie est totalement aussi intéressante que l'enquête.
Sans temps mort et avec des répliques qui font mouche,  c'est vif et diablement efficace ! Vous comprendrez pourquoi j’ai tourné les pages avec frénésie.  

Mission largement accomplie pour ce polar hautement addictif que j'ai dévoré.  Si je devais être la seule à n’avoir jamais lu Olivier Norek et bien désormais, je comprends pourquoi cet auteur a du succès.

 - Vous êtes cette officier parisienne, c'est ça ? Et déjà sur le terrain ? Dire que j'ai une infirmière qui s'est collée en arrêt maladie pour un rhume! 
- J'aurais fait pareil, c'est très handicapant, les rhumes.

mardi 9 juillet 2019

Rosie Walsh - Les jours de ton absence

Éditeur : Pocket Date de parution (poche) : Juin 2019 - Traduit de l'anglais par Caroline Bouet - 458 pages

Il n’aura fallu à Sarah que sept jours pour tomber follement amoureuse d’Eddie. Rentrée en Angleterre comme chaque année pour voir ses parents, la jeune femme exilée aux Etats-Unis l’a rencontré par le plus grand des hasards et ils ont passé une semaine de pur bonheur ensemble. Mais quand Eddie part pour des vacances prévues de longue date, Sarah attend comme convenu de ses nouvelles mais rien, nada.

Avec l’été et le temps des lectures en poche, la couverture ou plutôt le bandeau m’a attirée. Il m’était difficile de ne pas vois  les avis accrocheurs car faible un jour, faible toujours, aussi j’ai forcément cédé à la tentation.
Et c’était bien parti avec cette histoire car Sarah est une jeune femme sympathique entourée de de deux amis géniaux. Quand Eddie disparaît sans donner signe de vie, on a envie de lui dire qu’à trente-sept ans, elle devrait être au courant des déceptions amoureuses et que certains hommes sont des goujats. Mais Sarah s’accroche, elle croit dur comme fer qu’Eddie est un gars bien et qu’il lui est arrivé quelque chose.

Je ne dirai pas que c’est le livre idéal pour l’été car Sarah a eu le don de m’agacer donnant le sentiment d’être tombée de la lune (ou presque). Et surtout ce roman contemporain est un peu bancal et donne lieu à des scènes hautes en guimauve.
Alors si vous cherchez une histoire sans prise de tête et que vous être prêts à fermer les yeux sur des incohérences, vous pouvez le lire sinon attendez-vous à un roman  survendu.

jeudi 4 juillet 2019

Christine Desrousseaux - Mer agitée

Éditeur : Le Livre de Poche - Date de parution (en poche) : 2018 - 256 pages

On oublie la couverture qui peut laisser croire à tort à une lecture légère ou à un feel-good. On en est à mille lieux même si Jean habite près d’une plage. Après la désertion des estivants, ce septuagénaire brave le froid et le vent quotidiennement pour nager. Il a pris cette habitude depuis qu’il héberge Léo son petit-fils. Le jeune homme est revenu mutique et solitaire depuis une mission militaire en Afghanistan. L’enfant joyeux et calme qu’il était s’est enfermé dans un silence et est en proie à des accès de violence. Quand une jeune fille disparait, la petite ville voit en lui le coupable idéal.

Avec une construction habile qui alterne les journaux de baignade de Jean et le récit de la mère de Léo bien des années plus tôt, ce roman prend un tournant inattendu pour se rapprocher du polar psychologique. Accrochée par l’intrigue et par les descriptions viscérales si si justes de ce que Jean ressent quand il nage (les amateurs d'eau salée ou d'eau chlorée s’y retrouveront ) tout autant que par ses questionnements, j’ai été agréablement surprise.
Un roman où l’atmosphère palpable agrippe le lecteur :  le doute est semé, on est troublé et on s'interroge. A découvrir !

De Christine Desrousseaux , j'avais lu En attendant la neige et Mer agitée a ma préférence pour  l'écriture plus concise. Elle insuffle une ambiance, nous décrit un environnement ou des émotions en très peu de mots.

Je ne sais pas ce qui produit ce même effet d’oubli à chaque baignade : l’eau glacée, le paysage mouvant, le ciel qui touche l’horizon, les mouvements synchronisés de la nage, la respiration qui s’amplifie ? Quand je me baigne, aucune pensée parasite ne vient me hanter. Je suis dans le pur présent.

Merci Cath !

mardi 2 juillet 2019

David Thomas - Un homme à sa fenêtre

Éditeur : Anne Carrière - Date de parution : Mars 2019 - 200 pages 

Comme dans La patience des buffles sous la pluie, David Thomas avec ce nouveau titre nous livre des microfictions. Des instantanés de vie très courts et des personnages brossés avec émotion. En très peu de lignes, il nous immerge dans des situations diverses du quotidien et fait ressortir la nature humaine. Ses personnages connaissent souvent des désillusions ou des revers. Ils les encaissent, butent dessus ou les franchissent avec des peines, de la honte ou alors avec panache ou fair-play.

Beaucoup de ces microfictions ont un rapport avec le monde de l’édition et mettent en scène des écrivains. Ils ont de l’espoir, des envies quelquefois ils se moquent d’eux-mêmes ou alors ravalent leur fierté.
On tangue entre les sourires  et les pincements de cœur car il nous tend un miroir sans se faire moralisateur ou donneur de leçons.
Davis Thomas se fait tendre, ironique mais sans méchanceté avec une pudeur qui m'a touchée en plein coeur, la sincérité de son regard est touchante. Et même si je suis passée complètement à côté de certains de ces instantanés, j'ai aimé son art de nous cueillir joliment et son sens de l’observation qui fait mouche.
A consommer sans modération pour un arc-en-ciel d'émotions. 

La névrose, l’anxiété, l'ego, l’archaïsme, l’obsessionnel, le phobique ou la sexualité, c’est comme les culasse, les bielle, les cylindres, les Delcos, les arbres à cames, les soupapes les pistons, c’est trop compliqué pour moi. Le pourquoi du comment de la souffrance, ça ne m’intéresse plus.Ça tombe en panne, tant pis, ça repart tout seul, tant mieux, c’est qu’il me reste encore un peu de route à faire. C’est toujours bon à prendre. 

Les billets de Caroline, Hélène ( fan Number one de l'auteur) et de Noukette toutes les trois conquises

Lu également de cet auteur : Un silence de clairière