Las Vegas, Allison, 22 ans a une vie de ce qui est l’opposé du rose et des étoiles. D’ailleurs les étoiles, elle les voit plutôt quand elle s’évanouit pour avoir bu de trop une fois de plus. Son petit copain Jimmy la traite comme une moins que rien. Allison est à côté de la plaque. Elle a quitte le lycée sans diplôme, elle enchaîne des boulots de serveuse. Quand elle découvre qu’elle est enceinte, elle décide de tout plaquer, c'est-à-dire : rien, et de partir pour Reno
Les premières pages sont comme une gifle en pleine figure ! Allison est dans les toilettes d’un bar avec Jimmy. Elle est complètement saoule, vomit et s’évanouit. Et, Jimmy lui file des coups de pied. Là, je me suis demandée dans quoi je m’embarquais et surtout si j’étais prête pour cette lecture. Pas une question de cœur bien attaché mais plutôt de moral. Est-ce que j'avais envie de suivre Allison ? Cette gamine paumée qui s’accroche à Paul Newman en rêve jusqu’à inventer qu’il lui donne des conseils. Car au concours une fée ne s’est pas penchée sur mon berceau, Allison gagnerait le prix haut la main. Sa mère se contrefiche d’elle et Allison accumule les bleus à l’âme et au corps. A 22 ans, son vécu est terrifiant et l’alcool vient naturellement. Une échappatoire à cette vie. Et voilà qu’elle se retrouve enceinte de Jimmy. Cerise sur le gâteau. Alors elle part pour Reno, pour essayer de prendre un nouveau départ et pour que son bébé connaisse autre chose. Même si elle se considère comme une ratée, elle veut encore croire. Entre espoir et désespoir, Allison tente d'avancer.
Alors, oui, c’est un livre sombre, dur où l’on côtoie l’autre face des Etats-Unis. Celui sans paillette et glamour. Si les premières pages m’ont fait l’impression d’une gifle, le livre entier m’a remuée ! L’écriture de Willie Vlautin pourtant n’a rien de poétique, elle claque comme les images qui nous viennent à l’esprit. Pas de pathos mais des mots sans concession qui touchent de plein fouet.
Vous êtes prévenus, une lecture dont on ne sort pas indemne et qui laisse un goût amer dans la bouche.
Merci Cathulu !