La forêt est grande, profonde, vibrante, vivante et vivifiante. Elle est quelque chose comme une femme qui voudrait l'homme sans lui dire. Quelque chose qui dit oui sous la robe mais qui s'est perdu dans la bouche, qui devient tendre dans l'humus et vous jette des ronces au visage. La forêt est comme ça, ici. Le sauvage sait y faire. L'attirance qu'elle éprouve à se faire explorer, elle la garde au-dedans, de la sève en puissance qui coule sous la terre, qui monte comme une odeur et vous emballe sur-le-champ. Même le ciel, au-dessus, ne reste pas indifférent. Qu'elle soit froissée après la pluie, comme les femmes qui préfèrent se doucher avant, qu'elle soit bouillante de soleil, comme celles qui brûlent après la porte d'entrée, la forêt ici, elle ne laisse personne sortir indemne.
Premier roman d’une jeune auteure Suisse qui s'ouvre sur ces lignes. Un premier roman qui m'a conquise ! Parce que Douna Loup nous raconte une histoire simple en apparence mais qui sous sa plume oscille entre l’onirique et la réalité. L’histoire d’un jeune homme passionné par la chasse et qui travaille à l’usine parce qu’il le faut. Un jeune homme de 25 ans qui le week-end, sort avec ses copains pour boire quelques bières. Il aime s’exercer au stand de tir et par dessus tout, la chasse. Ou plutôt faire corps avec la forêt. Sa vie bascule le jour où il découvre un cadavre dans sa forêt. Un homme qui est venu se laisser mourir. Comment a t-il pu faire cela ? Et cette question va la tarauder, l’empêcher de continuer sa vie paisible et calme. Le début d’un voyage pour comprendre et durant lequel il rencontre Eva, jeune femme mystérieuse. Il veut garder son indépendance, rester maître de sa vie comme si ses habitudes le protégeaient. Eva l’aidera à dépasser cette peur de l’inconnu.
Il s’agit d’un livre avec une écriture époustouflante, poétique et sensuelle. Une écriture qui nous enrôle, nous transporte et je me s’en suis délectée. J’ai été touchée par cette histoire, par ces personnages en quête d’eux-mêmes et de vérité. Un premier roman très beau, juste et sensible et qui charrie des sillons profonds d’émotions pures ! Rien que ça !
5 commentaires:
Suisse, dis-tu? Je surveille! Merci pour le tuyau!
un joli billet qui donne envie d'en savoir plus sur ce livre.
En tant que Suisse,il faudrait vraiment que je m'intéresse plus sérieusement à la production nationale (un peu de chauvinisme de temps en temps;-)) Celui-ci me paraît intéressant, surtout pour un premier roman.
Comme DF et Zarline !
Je retiens ce titre, ce n'est pas si souvent que j'ai l'occasion de découvrir des auteurs suisses !
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