mercredi 30 mars 2011

Fabienne Juhel - Les bois dormants

Éditeur : Rouergue - Date de parution : Août 2007 - 158 pages très belles...

Extrait de la quatrième couverture :
Depuis toujours, elle s'est perdue. Bébé, ses parents l'oublient dans une fête foraine. Fillette, elle s'égare avec plaisir dans les bois. Trente ans plus tard, à l'hôpital, on la dit perdue. La tumeur, une étoile accrochée à son cerveau, l'a fait basculer dans un univers d'anges et d'ogres. Quelque chose de son enfance lui est revenue. Qu'on lui laisse oublier la rentrée des classes. Elle est partie cueillir des mûres. C'est son dernier été.

Ah, merveilleuse Fabienne Juhel ! Après les hommes sirènes, cette auteure continue de me ravir et de me subjuguer par son écriture. Et si j’ai mis en résumé un extrait de la quatrième de couverture c’est parce qu'il restitue l’ambiance de ce roman. Il dévoile ni trop, ni pas assez mais suffisamment pour susciter le désir de pénétrer dans l’univers ô combien envoûtant de l’auteure.
Oui, envoûtant  car jugez par vous-même  les premières lignes :
Je me suis perdue. Ca devait arriver. Je me perdais souvent, avant.
Une histoire commencée très tôt avant de devenir une habitude. Une humeur aussi. Un petit héritage de famille en somme. Pas grand-chose. Un legs que personne ne vous jalouse. Et qu’on empoche. Pas la peine, pour le coupe, de le formuler dans les clauses testamentaires.

Je peux vous dire que ce livre malgré le sujet triste n’est pas sinistre. Il ne reste qu’un été à vivre à la narratrice. Sa tumeur au cerveau ne lui accorde que quelques mois de sursis. Profiter juste encore du privilège de l’insouciance qu’offre la santé. Mas, ses oublis deviennent fréquents comme on perd le nord, les examens médicaux sont sans appel. Puis le corps se met en sommeil. Indéfiniment. L’esprit vagabonde et les pensées s’échappent. Elles franchissent à pieds joints la frontière du réel et se glissent dans les fables. Des souvenirs épars de l’enfance ressurgissent. L’odeur de l’herbe mouillée, du bol de lait chaud et les trésors de fortune mis au fond de la poche. Mais surtout sa vie de femme et de mère. A l’hôpital, son mari Michel est impuissant face à la prison du coma. Et, elle, elle aurait aimé continuer à raconter des histoires à ses enfants avant de partir définitivement. Le style de Fabienne Juhel caracole avec la poésie, l'onirique, c'est très beau… Une écriture qui porte en apothéose la nature, les fables. Des pistes sont semées, morceaux colorés que l’on retrouvera dans les hommes sirènes.

J’aime et j’ai besoin de ces lectures nourricières où le réel, l’imaginaire s’enlacent pour ne former qu’un. Encore un livre de cette auteure  et je  déclare officiellement que je suis atteinte de Juhelmania !

Le billet de Moustafette

17 commentaires:

moustafette a dit…

Ah ce livre m'avait transporté par son onirisme unique. C'est avec ce titre que j'avais découvert cet auteur et c'est de loin celui que je préfère.

http://moustafette.canalblog.com/archives/2007/10/21/index.html

Pascale a dit…

ohhhhhhhhhh que tu me fais plaisir, je crois quand on aime un auteur, tous les titres nous séduisent...je craque avant même d'ouvrir le livre... les hommes sirènes restent ancrés encore aujourd'hui, je le relirai c'est certain, mais en attendant, je dois lire les autres de Fabienne Juhel...

Stephie a dit…

J'ai lu "L'angle du renard" l'an dernier et j'étais restée en dehors. Si je trouve celui-ci en bibli, je retenterai peut-être.

Gwenaelle a dit…

Une auteure que j'ai découverte avec L'angle du Renard. Je poursuis avec les Hommes Sirènes et je l'aime de plus en plus... Et je sais déjà que les Bois dormants m'attendent à la médiathèque...

Griotte a dit…

Ah j'avais noté ce titre après ma lecture des "Hommes sirène", j'espère que je serai également transportée !

Wens a dit…

Je viens de lire les billets de tes trois dernières lectures (je ne connais aucun de ces titres mais je les note) et, dans des registres différents, elles semblent ne t'avoir apporté que du bonheur. Heureusement que nous ne vivons pas dans une société sans livres comme dans Lila k, le roman de Blandine Le Callet!

claudialucia ma librairie a dit…

A la suite d'une erreur, j'ai envoyé mon message sous le nom de Francis. Désolée!

Alex Mot-à-Mots a dit…

J'espère pour toi que ça se soigne : en en lisant d'autres....

herisson08 a dit…

Tu donne envie de découvrir cette auteure!

Aifelle a dit…

Elle en est déjà à son troisième ? Oh là là, je n'ai pas encore lu le premier.

choupynette a dit…

l'histoire de ce personnage est bien trop proche d'un évènement récent. Je passe pour l'instant.

Clara et les mots a dit…

@ Moustafette : j'ai ajouté ton lien . Lis les hommes sirènes, tu ne pourras que l'aimer !

@ Pascale : j'ai été le rendre à la biblio et j'ai emprunté "à l'angle du renard". J'aile l'uniers de Fabinne Juhel, j'aime son style d'écriture !!! Le big love!!!!

@ Stephie : c'est une lecture qui m' a beaucoup apportée par son onirisme, par l'écriture et le ton!

@ Gwen : I love Fabienne Juhel !

@ Griotte : "une pie, deux pies..." le proverbe cité dans "les hommes sirènes" et bien, on le retouve en partie ici. On est dans le même univers ! Un univers auquel j'adhère à 200% !!

@ Claudia Laucia : cette auteure a quelque chose d'unique dans son écriture ! J'ai terminé le livre en étant dans un état de bonheur et de sérénité !

@ Alex : yes!!!!

@ Aifelle : elle en est à son cinquième!
Tu as deux wagons de retard...Mais les bons livres ne se périment jamais :)

@ Choupynette : je comprends...

sylire a dit…

Après la percinmania, la juhelmania ?

Fransoaz a dit…

Et si dame Juhel venait nous dire tout ça (et même peut-être plus) à la librairie Dialogues un de ces
jours, nous serions comblées.

Canel a dit…

J'ai complètement bloqué sur ce livre, l'ai abandonné. J'en attendais sans doute trop après 'L'angle du renard', j'ai trouvé que ça ne décollait pas...

Clara et les mots a dit…

@ Sylire : oui !!!! et j'assume!

@ Fransoaz : elle est venue en mars près de Brest !

@ Canel :au conraire, j'ai aimé ce ryhtme comme une musique qui enveloppe le lecteur ! On se retrouve chenille dans un cocon...

Géraldine a dit…

Je découvrirais bien cette plume, mais sans doute avec un sujet moins grave...