Editeur : Globe - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Nathalie Peronny - Date de parution : Février 2019 - 304 pages à lire.
Il y a toujours eu des itinérants, des vagabonds, des bourlingueurs, des âmes errantes incapable de tenir en place. Mais aujourd'hui, au vingt et unième siècle, on assiste à l'émergence d'une nouvelle tribu de voyageurs. Des gens qui n'auraient jamais pensé devenir nomades un jour se retrouvent bien malgré eux sur la route. Ils sont obligés de quitter leur maison ou appartement pour vivre dans ce que certains appellent des "résidences sur roues" : vans, campings-cars d’occasion, ; bus scolaires, campers 4 X 4, mobile homes et même bonnes vieilles berlines.
Alors qu'ils ont atteint ou dépassé l’âge de leur retraite, ils n'ont plus rien n'ont plus rien ou presque. Touchés de plein fouet par la crise financière de 2008 aux Etats-Unis, ces hommes et ces femmes sont sans adresse fixe. Ils passent leur temps à sillonner le pays à la recherche de boulots temporaires dans des campings ou des entrepôts géants (et les avantages pour les employeurs sont nombreux).
La journaliste Jessica Bruder s’est intéressée à ces travailleurs nomades. Durant trois ans, elle a côtoyé Linda et bien d’autres qui sont devenus nomades par contrainte. Une petite pension, des économies envolées et quelquefois un accident de la vie les a fait basculer dans la précarité.
Avec les difficultés qu'ils rencontrent, ils sont les rois de la débrouille, ils échangent des bons plans sur des forums dédiés (où avoir du Wifi gratuitement où comment se doucher à moindre coup par exemple) et la solidarité entre eux n’est pas un vain mot. Jessica Bruder aurait pu se contenter de les rencontrer mais elle a partagé avec eux plusieurs mois en immersion totale avec un travail éreintant dans des conditions de vie spartiates.
Cette lecture se révèle édifiante et très intéressante car Jessica Bruder a creusé le sujet mais j'aurais préféré cependant un livre un petit plus resserré (je chipote un peu).
Si on est bien loin du rêve américain, ces travailleurs nomades gardent malgré tout l'espoir de jours meilleurs et gardent la tête haute. Pétillante avec un optimisme à toute épreuve, Linda en est bien la preuve.
A lire incontestablement !
Les travailleurs-campeurs sont des employés bouche-trous, c'est-à-dire l'idéal pour les employeurs à la recherche de main-d'œuvre saisonnière. Ils apparaissent juste où et quand on a besoin d’eux. Ils apportent leur propre maison avec eux et transforment des parcs de mobile homes en villages d'entreprises éphémères qui se vident une fois le boulot terminé. Il ne reste pas assez longtemps pour se syndiquer.
Le billet de Keisha
13 commentaires:
Hé oui, c'est bien, ce récit... La lumière sur ces travailleurs courageux et précaires...
Je l'ai mis au programme, mais j'attendrai peut-être le poche.
@ Keisha : merci d'en avoir parlé sinon je serais passée à coté .
@ Aifelle : il faut le lire .
Celui-ci est fait pour moi, je le sais d'avance !
@ Jérôme : oh que oui !
Après avoir Jesmyn Ward et Chris Offut, j'aimerais bien découvrir celui-ci aussi qui n'est pas encore à la bib
Je l'avais repéré chez Keisha.
Il est dans ma pile à lire... yapluka !
Déjà repéré, sans doute chez Keisha. Le sujet m'intéresse.
Merci pour ce conseil, le cadre du roman me tente.
@Krol @Saxaoul : Keisha a le chic de nous parler de livres qui sortent des sentiers battus et c'est une bonne chose pour nous.
@Zazy : il est à lire!
@ Kathel : bonne lecture!
@ Alex : ce n'est pas un roman mais un document avec des témoignages
lu également (mon billet sera en ligne demain), je l'ai trouvé passionnant, mais je suis d'accord avec toi, certains passages m'ont semblé un peu superflus (les histoires de statuts FB avec les commentaires des amis...) cela reste néanmoins un très beau livre
Pour l'instant, j'ai tout aimé ce que j'ai lu de cette maison d'édition. J'ai repéré celui-ci également.
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