Éditeur: Anne-Marie Métailié - Date de parution: Janvier 2019 - Traduit de l'espagnol (Cuba) par Elena Zayas - 448 pages
C’est moche de vieillir et ce n’est pas Mario Conde qui dira le contraire. A l’aube de ses soixante ans, l’ancien policier a le moral en berne. Rien n’a changé pour ainsi dire à La Havane et comme beaucoup de ses concitoyens, Conde tire le diable par la queue. Quand un ancien camarade de lycée Bobby le contacte pour une enquête particulière, il ne peut refuser car c'est l'occasion pour lui de mettre un peu de beurre dans les épinards. Bobby, marchand d’art, a été délesté par son amant de presque tous ses biens dont une statue d’une Vierge noire qui selon ses dires possède des pouvoirs.
Même si Bobby n’était pas un ami à proprement parler, la fibre nostalgique de Conde est touchée et l’idée de gagner un peu d’argent n’est pas pour lui déplaire. Bougon et un brin désabusé, il a de quoi être mélancolique car il vieillit et certains de ses amis parlent de quitter désormais le pays. La recherche de la statue l’entraîne non seulement dans des milieux d’arts mais aussi dans des trafics louches loin des beaux quartiers de la ville.
En parallèle avec l'histoire de Vierge noire, Leonardo Padura nous plonge quelque siècle auparavant en Espagne et le contraste avec La Havane est d'autant plus saisissant avec une fracture encore plus prononcée entre les pauvres et les quelques riches. Mais l'on sent que Leonardo Perdura tout comme son personnage est attaché à son pays.
Entre roman social, polar et roman historique, Leonardo Padura joue sur plusieurs tableaux et c'est complètement réussi. Avec des pointes d'humour et beaucoup de réalisme, ce livre distille une ambiance qui colle à la peau du lecteur de la première à la dernière page. On visualise La Havane, on est happé par la recherche de la Vierge noire et on ressent le désenchantement mais aussi la valeur de l'amitié.
A peine quelques minutes plus tard, Conde comprenait que ses réflexions sociologiques de philosophe existentiel tropical n'avaient guère d'avenir dans le pays excessif et léger où il était né, où il vivait, et dans lequel la logique ne répondait à aucune loi.
Les billets de Delphine, Jostein et Keisha ( la fan numéro un de Leonardo Padura)
Lu de cet auteur : Ce qui désirait arriver - Hérétiques
13 commentaires:
Argh, je suis découverte! ^_^
Je n'ai toujours pas lu l'auteur ; je sais que je devrais ...
j'ai lu tout Padura à part Hérétiques, je suis une inconditionnelle même si parfois c'est un rien répétitif
celui là je l'ai mis de côté pour le lire un soir de disette car je suis certaine que je ferai alors bonne pioche et tu confirmes
Il me faisait de l'oeil, et j'attendais un avis pour me lancer.
@ Keisha : Leonardo Padura est associé systématiquement à toi Keisha ( et oui:))) dans ma petite tête !
@ Aifelle : Ohlalaa tu n'as pas peur de représailles de la part de Keisha ?
@ Dominique : Hérétiques a été pour moi une grande découverte et par la construction et les thèmes, celui-ci m' y a fait penser.
@ Alex : tu peux craquer :)!
Comme Dominique, j'ai beaucoup lu Padura, mais pas Hérétiques. Peut-être devrais-je la suivre et mettre celui-ci en réserve ? ;-)
Je crois que je vais me laisser tenter une fois de plus !
Bonjour Clara, je vais mettre ton billet en lien sur le mien. Ce Padura/Conde est un très bon cru. Bonne journée.
Quel écrivain ce Padura ! Tout ce que j'ai lu de lui m'a plu, je suis certain que ce nouveau roman ne fera pas exception à le règle.
@ Kathel : j'ai peu lu cet auteur donc j'ai de la marge avant de m'en lasser :)
@ Zazy : la "coupable " est Keisha ( dénonciation ? nonnn)
@ Dasola : c'est gentil Dasola, merci ! Un fois de plus, Keisha a réussi à nous convaincre :)
@ Jérôme : celui-ci a absolument tout pour te plaire !
J'aurais vraiment grand plaisir à retrouver Mario Conde dans ce nouveau roman !
Bonsoir, j'ai très envie de lire ce livre et découvrir enfin cet auteur Cubain !
Bises
@ Noukette : :))
@Didi : oui, fonce !!!
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