lundi 1 septembre 2014

Silvia Avallone - Marina Belleza

Éditeur : Liana Levi - Traduit de l'italien par Françoise brun - Date de parution : Août 2014 - 542 pages et une réussite ! 

Un petit village dans la vallée du Piémont frappée par la crise comme l'ensemble de l'Italie :   les habitants sont partis tout comme les industries. Pourtant quelques personnes y vivent encore comme Andrea  à peine âgé de trente ans. Il ne court pas après l'argent mais aspire à une vie simple. Il veut reprendre la ferme de son grand-père dans la montagne, y élever des vaches et fabriquer du fromage. Marina son amour de jeunesse est de passage pour un concours local. Belle et dotée d'une voix magnifique, pour elle l'avenir est autre part. Parvenir à Milan ou Rome, gagner à des émissions de télé-réalité, accéder au  succès et à la gloire. Tout oppose Andrea et Marina et pourtant ils s'aiment d'un amour destructeur et incendiaire.

L'ascension de Marina est en marche. Elle écrase ses concurrentes, implacable. Entre une mère alcoolique et un père absent trempant dans des magouilles, elle n'a pu compter très jeune que sur elle-même. Mais elle n'arrive pourtant pas à couper le cordon avec eux. Les aimant et paradoxalement leur en voulant. Andrea a toujours vécu dans l'ombre de son brillant frère aîné et ses parents lui ont toujours fait sentir leur préférence pour son frère. Ces deux personnages, symboles d'une génération victime d'une Italie rongée par la crise et les incertitudes d'un avenir meilleur, se cherchent, s'éloignent ou se retrouvent. Leurs espoirs différents sont-ils compatibles ? Partir ou rester ?

On retrouve l'écriture viscérale de Silvia Avallone. Elle nous dépeint une Italie en proie aux changements et aux difficultés  mais il s'agit également d'un roman sur les origines.
Une lecture forte qui colle à la peau !

Les sentiments ne connaissent pas d'évolution. Ils ne sont pas comme les roches calcaires érodées et façonnées par les intempéries, ni les tissus vivants des corps  qui se développent jusqu'à un certain point puis commencent à vieillir. ils n'ont pas de gradations, pas de mesures. C'est nous qui avons besoin de les raconter et cherchons à  les faire entrer dans une histoire. Les sentiments n'ont pas d'histoire, Andrea le savait. 

Lu de cette auteure : D'acier - Le lynx