Éditeur : Au Rouergue - Date de parution : Janvier 2009 - 235 pages et un coup de cœur !
Arsène Le Rigoleur est un breton des terres. La quarantaine, célibataire, il vit et travaille à la ferme. Un gars attaché à la terre. Quand une famille de la ville vient s’installer dans la métairie rénonvée d'à côté, il voit ça d’un mauvais œil. Il n’a pas besoin de voisins. Juliette, la fillette âgée de 5 ans aime venir chez lui, parler avec lui et voir les animaux. Son frère Louis, de 3 ans son aîné, est distant. Lui ne vient pas tourner autour d’Arsène. Un gamin rouquin qui ne fait pas de bruit comme les renards mais qui observe. Il aurait même tendance à faire ses coups en douce.
Avertissement : Après Les hommes sirènes, Les bois dormants et maintenant ce livre, Je suis atteinte de Juhalmania !
Je vais commencer par un long paragraphe intitulé C’est ma vie. Désolée, et si vous le voulez, vous pouvez le passer… Car ce livre a réveillé des images, des scènes qui dormaient depuis mon enfance. Le langage d’Arsène a chatouillé mes oreilles, un langage si souvent entendu. Et même des gars comme Arsène, j’en ai connu. De loin. Ils me faisaient un peu peur ces grands-oncles, ces petits cousins. Des gens toujours occupés à la ferme. De toute façon, le travail ne manquait jamais. Ils n’avaient pas l’habitude de causer pour rien alors ils se taisaient la plupart du temps. Je revois le pain de trois livres sur la table près du bol de café. J’entends le bruit de l’opinel qu’on referme d’un coup sec. Et la terre, elle occupait les esprits. Ils avaient son goût dans la bouche, elle leur coulait dans les veines.
Alors, Arsène, je l’ai compris. Du moins au début. Sa méfiance envers ses nouveaux voisins. Pas l'envie qu’on vienne mettre le nez dans ses affaires. Mais, la petite Juliette est un feu follet . Une gamine attachante. Ses parents n’aiment pas qu’elle traîne chez Arsène. Un homme seul, pas causant. Il y a de quoi être prudent. Mais jamais Arsène ne ferait pas de mal à la petite ! Non, ce n’est pas son genre. Par contre, il se méfie du frère de Juliette, Louis. Au fil des pages, j'ai ressenti un sentiment étrange. L’impression d’être épiée, attendant avec angoisse de savoir ce qui allait se passer. La fin tombe comme un couperet. Salvateur et libérateur.
Et je n’en dirai pas plus !
Car il s’agit d’un livre hypnotique, troublant. Arsène nous révèle petit à petit sa vie avec des mots rêches. Une vie lourde comme la terre où dorment des secrets, des non dits.
Mélange savant de croyances populaires , d'une intrigue et d’un monde paysan qui se cherche entre les temps anciens et l’avenir. L'histoire, l'ambiance, l'écriture et le style... l'ensemble forme un coup cœur ( encore) !
C'est que des mots j'en ai plein ma mémoire. Comme des cailloux dans une carrière. Parce que quand on est môme, on apprend à se taire et à écouter. Et à ronger son frein.
- Tais-toi quand ton père parle, elle disait la Mère.
Le Père allait à l'économie avec les paroles. Alors fallait pas rater le coche.
Plein de billets chez l'ami BOB!
17 commentaires:
Sacré virus que voici, et loin de nous l'envie de s'en débarasser la juhelmania ! un titre qui est inscrit sur ma longue liste...
J'étais persuadée que tu l'avais deja lu et que j'avais deja vu ton avis ! comme quoi .... j'ai beaucoup aimé également
Je lis mon premier Juhel bientôt. Je vais enfin pouvoir mieux comprendre ton enthousiasme!
Après Les hommes sirènes vantés par Gwenaëlle, tu en remets une couche avec cet auteur que je ne connais pas. En plus, ce titre-ci me tente encore plus...
Je l'ai lu à sa sortie et j'étais complètement passée à côté...
Vive la Juhelmania! Vive Clara! Vivent les mots!
Lu à sa sortie et il m'avait fait a peu près le même effet : un vieux tonton grincheux lointain. J'avais beaucoup aimé ce livre.
Quel enthousiasme! Tu as beaucoup de talent pour faire partager tes coups de coeur. Merci!
Un roman qui marque, je m'en souviens encore des mois après.
Plus d'un an qu'il est dans ma PAL, il faut qu'il en sorte et vite d'apres ce que tu nous dis !
Arrête ! c'est cruel ce que tu fais, tu crois que ma PAL n'est pas assez grande sans en rajouter trois d'un coup.
Ce n'est pas mon préféré mais je comprends tout à fait qu'il t ait eu des résonances. Dans mon coin breton il semble y avoir qq Arsène qui survivent encore !
Moi aussi j'ai lu ce roman, il y a peu et quel choc !
Ah tu l'as lu, chanceuse !!
PS: essai réussi, j'ai donc le choix maintenant, je dois rendre ma réponse demain !
J'ai ressenti ce livre de la même façon que toi !
@ Pascale : je suis triste, il ne m'en reste plus qu'un à lire !
@ Sandrine ( SD49) : non, j'avais commencée par le plus récent "les homme sirènes". Et, d'ailleurs, il fait partie de me meilleures lectures de cette année !
@ Mango : un univers, un style, une écriture, .... du bonheur total!!
@ In Cold Blog : il est différent des hommes sirènes qui est magnifique également ! Ici, la personnalité d'Arsène est plus marquée. Je "ressens" les livres de cette auteure, je les vis!
@ Stephie : I love Fabienne Juhel!
@ Gwen: oui, vive Fabienne Juhel !!!!!
@ Yv : un livre troublant....Beaucoup de monde l'a aimé !
@ Mirontaine : quand j'aime, je ne peux être qu'enthousiaste !! Merci pour ce compliment qui me touche...
@ Alex : je le relirai . Pour l'univers, pour Arsène, pour cette écriture, pour la lune rousse et les renards...
@ L'Ogresse : vite, sors le et en urgence!!!
@ Aifelle : mais non, ce n'est pas cruel! Je préfère parler des livres aimés , adorés qui m'ont transporté plutôt que de mes déceptions...
@ Moustafette : j'ai revécu des pans entiers de mon enfance! Il y a tout ces détails troublants et si justes...
Je te rassure, tous ne sont pas méchants!
@ Malice : et ceete angoisse qui prend au ventre, c'est terrible ! merci de ton commentaire !!!
@ Griotte : tralalère ... il est à la biblio, Miss !
@ Sylire : oui, j'ai lu ton billet et nous avons eu les mêmes ressentis !
La fin ne m'a pas soulagée du tout.
Je m'étais trop attachée à Arsène
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