Adrien, quadragénaire, se remet en question. Ecrivain peu ou pas reconnu, son couple bat de l’aile et son dernier livre est un flop. Il décide de partir à la recherche de son frère ainé Paul qui est son opposé. Si Adrien aime le confort de sa vie de bobo parisien, Paul est parti depuis vingt ans à la découverte du monde et de la nature.
Même si les thèmes abordés ne sont pas nouveaux, ce livre mérite qu’on s’y attarde. Car l’écriture de David Thomas donne une dimension singulière à ce qui aurait peu avoir un goût de déjà lu. Un style vif, incisif et qui interpelle le lecteur. Pour une lecture tranquille bien au chaud dans ses chaussons, il faudra repasser… La vie d’Adrien prend l’eau, une vie confortable, aisée mais où il n’a plus goût à rien. Entre les séances chez le psy où il s’endort (pour 80 Euros de l’heure), les remarques de sa femme, Adrien pense que retrouver son frère l’aidera. Son voyage le conduit en Suède, loin de tout, au cœur d’une forêt. Le récit est émaillé des souvenirs d’enfance et son admiration pour Paul.
David Thomas nous dépeint le portait d’un homme qui use d’une autodérision percutante ! Sans apitoiement, les réflexions sur son couple et sa vie sont souvent acides. En plus de sa quête pour aller mieux, il nous offre un regard très incisif sur notre société et nos modes de vie. Mon seul bémol : j’ai trouvé que certains points étaient un peu survolés …
Sa place n’est pas ici, mais parmi les siens, dans une société polluée, bruyante, motorisée, télévisée, informatisée, connectée et virtuelle. Une société paradoxale, capable de raffinement et de vulgarité, capable de venir à bout des virus les plus virulents et d’élaborer les armes les plus destructrices. Une société qui sonne de la valeur à ce qui n’en a pas, qui soutient les siens autant qu’elle les abandonne, qui offre des commodités confortables et allonge l’espérance de vie, qui propose les pensées les plus subtiles et les divertissements les plus stupides. Une société qui crée de la justice et de l’incivilité, des crimes et des protections, des goûts et des codes sociaux. Qui protège les riches par intérêt et les faibles par conscience, qui fausse le réel par l’image, qui suscite de la frustration et de la jalousie mais qui transforme l’atome et le vent en lumière.
7 commentaires:
je reviendrai plus tard sur ton billet car il était (enfin) dans ma Bal ce matin !:)
Est-ce que le "héros" n'est pas un peu agaçant à être trop nombriliste ?... Je ne suis pas attirée par ce titre.
Cet auteur (et son titre précédent) semble soulever l'enthousiaste. Je suis quasiment sure qu'il arrivera à la bibli, il vient d'avoir un prix, aussi.
J'ai lu le même genre de critique de "légèreté" parfois chez Hélène qui pourtant adore son premier très bon livre : La patience des buffles sous la pluie.
J'aime bien les histoires de quadras écrivains peu ou pas reconnus.
Ca me parle !
@ Cathulu : j'attends ton avis !
@ Marie : il use de la dérision et je ne l'ai pas trouvé nombriliste.
@ Keisha : oui et son précedent roman ets en poche, yes!!!!
@ Yv : dommage que certains points n'aient pas été plus approfondis, je rejoins l'avis d'Hélène !
@ Noann : alors ce livre est pour toi :) Tu devrais apprécier son style d'écriture !
Celui ci me tente bien. Une vie qui prend l'eau... Toujours intéressant de voir comment les gens réagissent et éventuellement s'en sortent.
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