Éditeur : Tristram - Date de parution : Janvier 2016 ( 1ère parution : 1992) - 105 pages indélébiles.
Ne vous fiez pas au titre qui pourrait supposer un décor de vacances : soleil et mers bleues. La préface indique que ce texte est paru en 1984 dans une revue puis qu'il a été publié "dans sa forme définitive" une première fois chez Gallimard en 1992.
En 1976, Bernard Wellet était au Liban et plus exactement à Beyrouth.
Dès les premières lignes, on est plongé dans une ville où la guerre fait rage. Des images, des odeurs, des sons à fois témoignent en quelques lignes de l'horreur. Des scènes écrites non pas lorsqu'il était sur place mais après : "Je ne suis pas encore reparti de Beyrouth. Parfois, je me réveille la nuit au milieu d’atroces combats et je dois allumer ma lampe pour bien vérifier que je suis à Paris, rue Saint-Maur.
J’écris pour quitter Beyrouth.
J’écris pour que Beyrouth me quitte."
Beyrouth , ville qui l'obsède par ce qu'il y a vu, Beyrouth "sa maîtresse" , "Beyrouth qui lui manque".
De ce rapport obsédant avec cette ville, il n'oublie pas la mort omniprésente qui peut surgir : "Dans Beyrouth, la peur de la mort ne me quitte jamais. Mais c’est une peur qui m’emporte plus qu’elle ne me paralyse. Et il m’arrive parfois d’aller au-devant d’elle de crainte qu’elle ne me surprenne. Dans le dos."
"J' écris ces souvenirs comme ils me viennent, sans ordre, sans logique" comme pour répondre au chaos de la destruction.Il nous fait part de l'atrocité d'une guerre sans pathos avec une écriture comme au couteau mais non dénuée de poésie.
Un texte qui n'a pas pris une ride, toujours d'actualité et qui donne des pages saisissantes et indélébiles.
Deux fillettes palestinienne ont été ruées par leur poupée.
Le jouet était piégé.
Liberté dans le meurtre.
Égalité dans le meurtre.
Fraternité dans le meurtre.
Beyrouth me manque
Beyrouth est une tombe.
Merci à Arnaud (Dialogues) pour ce conseil de lecture.
7 commentaires:
Je n'ai pas très envie de ce genre de thème en ce moment.
Il me semble avoir déjà lu de bons commentaires sur ce livre. Je le note si ce n'est déjà fait
Je ne l'ai pas encore lu, je le ferai.Par contre, j'ai lu celui qu'a écrit Lydie Salvayre et que j'ai beaucoup aimé, "BW", poignant, très fort, et les passages sur le Liban étaient incroyables.
Un roman qui a l'air très fort.
pas pour le moment... :(
Un titre que je découvre grâce à ta chronique !
@ Aifelle @ Violette : pas de pb !
@ Zazy : tant mieux car c'est mérité !
@ Celina : oui et il m'intéresse !
@ Alex : plus que fort ! Chaque phrase serait à citer !
@ Moka : Sans Arnaud (Dialogues), je serais passée à côté.
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