Etats-Unis, Nouvelle-Angleterre, 1940. Peyton Place est une de ces nombreuses villes bien tranquilles en apparence. C’est peut-être pour cette raison que Constance McKenzie s’y est installée officiellement en tant que veuve. Après avoir vécu à New-York où elle a entretenu une liaison avec un homme marié, elle est bien décidée à ce que personne ne ne sache la vérité sur la paternité de sa fille Allison. Cette dernière ignore tout du passé de sa mère. Allison aime passer du temps avec son amie Selena Cross dont le beau-père alcoolique est un homme violent. Elle habite les quartiers peu fréquentables de la ville rongés par la misère et la pauvreté. Selena a des responsabilités comme veiller sur son petit frère car leur mère a perdu plus ou moins la tête. Et Constance voit d’un mauvais œil l’amitié des deux filles.
Se déroulant sur plusieurs années, on suit Allison et Selena à l’adolescence avec leurs espoirs et leurs rêves jusqu’à l’âge adulte. Douce rêveuse, Allison admire le père qu’elle n’a pas connu et beaucoup de monde se demande pourquoi sa mère ne se remarie pas tandis que Selena attire les regards masculins (et pas que des garçons de son âge). Le conseil d’administration de la ville voudrait faire disparaitre les taudis, les notables souhaitent de bons mariages pour leur progéniture et chacune des deux églises prêche pour la bonne parole. Mais si ce roman paru en 1956 fit un scandale et fut jugé comme un "brûlot" c'est qu'il aborde d'autres thèmes : inceste, viol, avortement (à l’époque condamné) hypocrisies, mensonges, … Grace Metalious a osé écrire ce qui d’habitude était passé sous silence et à travers ses trois héroïnes, elle offre une liberté sexuelle aux femmes.
Etoffé par des personnages secondaires très bien détaillés également, ce roman possède un charme certain (avec des personnages creusés) et certains des sujets comme la les classes sociales défavorisées sont toujours d’actualité. La postface d’Ardis Cameron permet de nous situer dans le contexte de l’époque et de comprendre combien et pourquoi ce roman fit grand bruit.
Il ne faut pas être effrayé par le nombre de pages qui se tournent avec intérêt et avidité !
Mais, entre les habitants d'une grande ville et celui d'une petite, il y a une différence fondamentale : le premier est moins apte à inventorier le contenu du placard de son voisin. Il y a une différence aussi, dans une petite ville, entre un squelette dans un placard et un scandale. Le premier est examiné comme à travers des barreaux pour quelques curieux qui échangent leurs impressions à voix basse. Le second est livré sur la voie publique en pâture à la population toute entière et discuté à grands coups de gueule d'un toit à l'autre.
Ma participation au challenge organisé par Brize |
19 commentaires:
Dans ma LAL déjà!!! (il est à la bibli)
@ Keisha : tu as te régaler !
Je note pour mes prochains pavés estivaux ! ;-)
Je le note chère Clarounette
Tout à fait le genre de titre que j'aime lire l'été !! ;)
Un bouquin fantastique, cette auteure avait un culot monstre pour l'époque et compte-tenu de l'environnement puritain américain. Je l'ai lu l'été dernier et je me suis régalée... Si j'avais le temps, je plongerais dans la suite (Retour à Peyton Place) qui vient de paraître.
@ Noukette : oui, tu fais bien!
@ Une Comète : Clarounette, oh, c'est mignon:)
@ Antigone : un livre qui n' a pas pris une ride !
@ Nicole G : et bonus, la postface est très enrichissante. Oui, j'ai vu qu'il y avait une suite ( et tentée, je suis... forcément).
Je n'ai pas encore eu le courage de lire cet été un pavé. Mais j'ajoute celui-ci à ma liste. Et sa suite aussi. Je suis tentée, très très tentée. Et puis, comme j'ai viré «La maison dans laquelle» de Mariam Petrosyan (960 pages) de ma PAL, j'ai un espace de libre!
Mon frère doit me rapporter Peyton place dans quelques jours. J'ai hâte !
Un pavé de plus n'est pas pour me faire peur ; c'est noté !
Je suis très contente de lire ton avis positif sur ce roman que j'avais repéré (et failli acheter)!
Moi je garde le souvenir à la fois flou et tendre du feuilleton, avec Nathalie Wood, je crois, qui repassait en énième diffusion quand j'étais petite. Je ne sais pas pourquoi cette série m'avait particulièrement touchée. Je n'en ai pas vraiment de souvenir si ce n'est qu'il me semblait s'être arrêté de manière très brutale, ce qui avait engendré une frustration dont je me souviens en revanche encore aujourd'hui. Je ne sais pas si je le lirai, mais je reverrai la série avec plaisir et émotion...
@ Marie-Claude : tu optimises l'espace, c'est bien :)
@ Aifelle : :)))))
@ Brize : dès sa sortie poche je l'avais acheté pour cet été et ton challenge !
@ Delphine : dans la postface, le feuilleton est largement évoqué mais visiblement il n'était pas fidèle au livre. Je ne pense pas l'avoir vu car ça ne me dit rien du tout.
C'est après avoir vu la série TV (une rediff, je précise, même s'il s'agit tout de même d'un temps que les moins de....) que j'avais eu envie de lire ce roman et sa suite... ainsi que les quatre autres tomes qui ont été publiés par la suite sous la plume de Roger Fuller. Ce qu'on est excessif quand on est ado ;-)
Je ne connais pas la série TV, mais je note sur la foi de ton avis, et parce qu'on a souvent de bonnes surprises avec les rééditions d'auteurs américains des années 50.
De vagues souvenirs d ela série TV, surtout du visage de Mia Farrow en fait mais bon, pas trop envie...
@ In Cold Blog : Tu étais un fan , un vrai de vrai !
@ Kathel : oui, tout à fait !
@ Cathulu : fichtre, nous somme peu nombreux à n'avoir pas vu la série:)
Je note !
Et bien je l'ai sur ma liste pour le mois Américain et il devrait croiser aussi le pavé de l'été ,une bonne lecture qui m'attend si j'ai bien compris :)
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