mardi 31 juillet 2012

Michel Canesi et Jamil Rahmani - Alger sans Mozart


Éditeur : Naïve - Date de parution : Avril 2012 - 455 pages et une belle découverte!

1954, alors que l’Algérie connaît ses dernières heures de quiétude avant la guerre d’indépendance, Louise Baraka est une jeune fille française insouciante. Elle tombe amoureuse de Kader, un étudiant brillant sans le sou. Sa famille refuse cette union mais Louise éprise de l’Algérie et de Kader ne lâchera pas prise. Soixante plus tard, Louise vite terrée et seule dans son appartement délabré. Elle fait la connaissance de Sofiane,  un  jeune adolescent qui rêve de quitter le pays.

A travers ce roman choral qui se déroule de 1954 à nos jours, on découvre l’Algérie à travers plusieurs personnages. Principalement Louise. Elle l’amoureuse de l’Algérie qui n’a jamais pu la quitter. Sans renier ses origines française, elle a toujours considérer l’Algérie comme son pays. La belle jeune fille a toujours soutenu son mari Kader devenu médecin même contre sa propre famille. Délaissée puis abandonnée par ce dernier, Louise ressasse ses souvenirs. Désormais, elle vit terrorisée dans une ville qu’elle ne reconnaît plus. Son neveu Marc producteur de cinéma vivant à Paris lui donne rarement des nouvelles. Suite au décès de sa mère, Sofiane un jeune adolescent algérien se rapproche de Louise. Quand il apprend que son neveu est producteur de cinéma, il voit une chance de rejoindre Paris et surtout d’accéder à une vie meilleure. Louise l’amène à réfléchir sur la place de la religion, sur les erreurs commises par les deux pays et les liens qui les unissent. Leurs différences, le vécu de Louise, l’intérêt calculé de Marc, tous ces points vont permettre à Sofiane de grandir, de se forger ses propres opinions.
Si j’ai été extrêmement touchée par Louise et par son histoire, par Sofiane et par ses rêves, j’avoue que le personnage de Marc m’a laissée assez froide. Le personnage de Louise est la clé de voûte de ce roman, elle qui n’a pas peur de parler sans ambages d’extrémisme religieux.  

Les auteurs mettent le doigt là où ça fait mal mais avec intelligence. Les références historiques sont inclues avec le contexte et sans jamais essayer de sans donner de leçons . Surtout, ils donnent au lecteur toutes les pistes nécessaires pour qu’il puisse tirer lui-même ses propres conclusions et penser à ce que l'on appelle l’avenir. 
Ce livre est bel hommage aux pieds-noirs et ceux qui chérissent  la liberté et la tolérance ! A découvrir et à faire découvrir autour de soi ! Un livre que j'ai refermé le cœur pincé ...

Merci à Babelio pour ce livre, à l'éditeur de m'avoir expédié un second exemplaire ( le premier s'étant perdu dans les méandres postaux) et à Alex de m'avoir prêté son exemplaire !

8 commentaires:

Anne a dit…

Il semble avoir tout pour m'attirer, ce roman ! (le titre, déjà, j'adore !)

Aifelle a dit…

Il me semble avoir entendu un des deux auteurs sur France-Inter. Le livre est sûrement intéressant.

Clara et les mots a dit…

@ Anne : on en a peu parlé et c'est bien dommage!

@ Aifelle : oui, il y a une chronique sur France Culture!

Géraldine a dit…

Que d'exemplaire dis donc ! Le sujet ne me tente pas plus que cela. par contre, toi qui lis presque un livre par jour, je suis sûr que tu as quelques livres qui se passe sur des îles... J'espère que tu auras envie de venir t'inscrire au challenge que je viens de lancer, des livres et des îles (voir sur mon blog of course !

Hafida a dit…

j’ai eu un véritable coup de coeur, tant les leçons de tolérance sont juste suggérées en apaisant les blessures.

Clara et les mots a dit…

@ Hafida : oui c'est tout à fait ça ! Les auteurs ne se sont pas donneurs de leçons,ils reviennent sur des faits de l'histoire pour qu chacun puisse comprendre et en tirer les leçons qui s'imposent pour construire l'avenir.

Alex Mot-à-Mots a dit…

Un très beau roman, très fort.
Biz

Hafida a dit…

J'ai eu l'extrême privilège de rencontrer les auteurs lors d'un brunch littéraire hier , je comprends mieux la générosité qui émane de ce livre tant la volonté de réconcilier les deux rives de la Méditerranée est grande...une démarche universelle plus que nécessaire à l'humanité.