Éditeur : Points - Traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Dominique Goy-Blanquet - Date de parution : Juin 2015 - 466 pages appréciées
1953, Waipu en Nouvelle-Zélande. Sorcière est le nom par lequel les gens la désignent. Parce que elle a osé vivre une histoire d'amour avec un cantonnier contre l'avis de sa mère, Maria devenue âgée vit recluse depuis cinquante ans. Bannie par sa communauté, elle ne sort jamais de chez elle qui n'est autre que l'ancienne maison de sa grand-mère. Elle y découvre le journal de sa grand-mère Isabella qui selon sa mère Annie était une diablesse. Ce journal va lui permettre de dérouler l'histoire familiale liée à celle d'un homme.
1871, Ecosse. Norman McLeod appelé "L'Homme" a de nombreux adeptes. Ce prédicateur non officiel aux idées très strictes convainc de nombreuses familles et personnes de le suivre pour rejoindre la terre promise en Amérique du Nord. Isabella fait partie du voyage. La communauté lui obéit car il s'est proclamé maître dans tous des domaines. Il juge tout et son avis vaut décision sans recours. Mais la terre promise n'est pas le jardin d'Eden que tous attendait. Et le périple continue en Australie puis jusqu'à la Nouvelle-Zélande. Isabella devenue veuve, mère d'un garçon s'est remariée à un disciple fidèle du maître. De cette union naît Annie qui très jeune se montre une véritable bigote. Dans cette communauté où les femmes n'ont pas leur mot à dire, Isabella a commencé à montrer sa détermination personnelle en n'assistant plus aux offices. Contrairement aux autres membres, elle n'a pas peur de L'homme, de ses colères et de ses directives. Annie grandit, se marie et donne naissance à Maria. Cette dernière élevée selon les principes de la communauté rêve d'indépendance. Et en osant aimer un homme d'une autre confession, elle se construira sa propre prison sans barreaux.
Il s'agit d'un bel hommages à ces femmes privées de droit, de liberté mais également à ces colons en quête d'une vie meilleure dont les sacrifices furent nombreux.
Une lecture que j'ai apprécié pour ses qualités : l'histoire en elle-même comme la construction qui mêle récit, extraits de journal, lettres et pensées mais j'en attendais plus sur le plan émotionnel.
L'un des procédés favoris du maître pour humilier les femmes de la paroisse consistait à les haranguer le dimanche depuis sa tribune en leur reprochant leur vêture inconvenantes, et tout particulièrement leurs bonnets. Pas une plume, même cueillie par elles sur une haie, pas le moindre petit ruban au bout de dentelle n'était toléré dans leur coiffure. Sinon il les tournait cruellement en ridicule. Ils s'en prenait même à sa femme, une pauvre et tendre créature qui lui avait donné dix enfants en même pas autant d'années et passa le plus clair de ses jours l'esprit apparemment égaré. Cette apparence faiblesse d'esprit et de corps l'avait tenue plus souvent éloignée de l'église que dedans. Mais au point la dispensait-elle de ses diatribes, au point que je me suis demandée si elle n'était pas fort rusée en dépit de ce qui se racontait.
7 commentaires:
D'elle j'ai lu Rescapée (avant blog) bon souvenir!
Oh c'est dommage parce que l'histoire semblait intéressante, mais sans émotions bof.
Ton billet me donne envie, même si ta réserve me fait hésiter (pas la moindre émotion, vraiment ?).
@Keisha: je verrais plus tard pour un autre titre de cette auteure ( je suis en mode abandons ou peu enthousiaste)
@antigone @mélanie B. : il y des émotions mais le récit de cette communauté les étouffe
J'ai l'intention de le lire, j'avais aimé son recueil de nouvelles "gare au feu".
@Aifelle : il est très intéressant mais ne va pas me laisser de souvenirs.
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