Éditeur : Belfond - Date Parution : janvier 2012 - 583 pages émouvantes et terriblement justes!
Shep Knacker a vendu son entreprise et veut quitter les
Etats-Unis pour s’installer dans une île près de l’Afrique. Son rêve de l'Outre-vie tourne court.
Sa femme Gladys est atteinte d’un cancer très rare nécessitant des traitements
coûteux. Le couple vit confortablement sans avoir à se soucier de problèmes
d’argent. Licencié et ruiné, Shep ne bénéficie
plus de l’assurance de son ancienne entreprise alors que la santé de Gladys continue à se dégrader.
Comment continuer à payer les traitements ? Quel est le prix de la vie
dans un pays où la sécurité sociale est inexistante ?
Même si la
maladie et l'ombre de la mort sont omniprésentes dans ce roman, ce qui aurait pu être démoralisant ne l’est pas. On peut dire que Lionel Shriver n’a pas
froid aux yeux ! Dans ce livre, avec intelligence et ironie, elle dénonce
tout un système. Celui des retraites, des impôts mais surtout l’absence de
sécurité sociale aux Etats-Unis. Shep a remporté un peu de 700 000 dollars
lors de la vente de son entreprise. Le cancer de sa femme Gladys est rare. Les
médecins proposent des traitements expérimentaux non couverts. Bien entendu, Shep
et Gladys acceptent. Cela va de soi. Entre les études de son fils, les factures
de son père, le loyer de sa fille, Shep a toujours tout payé. Jackson, son meilleur
ami et voisin de Shep, dont la fille est
atteinte d’une maladie dégénérative mortelle dénonce depuis toujours le système
de soins. Shep jusqu’ici acceptait tout et une année de soins l’a ruiné. Mais
quand le cancer s’annonce de toute façon sans espoir, quel est le prix à payer
pour prolonger de trois mois une vie ? Où commence l’acharnement thérapeutique et jusqu’où peut-on aller ? A ces questions, l'auteure apporte des éléments de réponses à travers ses personnages. Avec finesse et perspicacité. Et le titre
résume on ne peut mieux la situation dans laquelle se trouve Shep.
La peur de la maladie, ses conséquences familiales, sociales, financières sont dressées dans ce roman où il n’y a aucun pathos. Des personnages on ne peut plus humains, avec leurs problèmes, leurs tracas et leurs espoirs. J’ai tourné la dernière page le cœur serré certes, mais aussi avec sérénité.
La peur de la maladie, ses conséquences familiales, sociales, financières sont dressées dans ce roman où il n’y a aucun pathos. Des personnages on ne peut plus humains, avec leurs problèmes, leurs tracas et leurs espoirs. J’ai tourné la dernière page le cœur serré certes, mais aussi avec sérénité.
Un roman émouvant, terriblement juste mené sans temps mort, à l’écriture subtile et vitriolée!
Elle refusait corps et âme de jouer la pauvre gamine handicapée qui regonfle le moral de tout le monde avec son courage et son "mental" ( ah-ah) ensoleillé.
Il n'était probablement pas le seul à détester les hôpitaux au point d'avoir envie de fuir lorsqu'il visitait un être aimé. Ce n'était pas seulement les odeurs, ou une horreur instinctive de la maladie. Nous sommes paraît-il tous égaux devant la maladie; le problème, c'est la question de savoir si le nivellement ne se fait pas par le bas.
15 commentaires:
Un thème intéressant, surtout s'il est traité sans pathos...
Ces sujets sont toujours très durs, dans les livres ou dans les documentaires sur les Etats-Unis. Peut-on le lire sans en sortir pleine de mal-être, révoltée et triste?
Un roman à lire avec une attention particulière, puisque les Etats-Unis essaient d'instaurer une forme de solidarité (avec une majorité d'Américains contre tout de même) et que chez nous, d'aucuns voudraient la supprimer.
Un thème poignant, il y a de l'émotion simplement à lire le résumé, alors j'imagine ce que ce doit être si on ouvre le livre...
C'est un thème intéressant et d'actualité (vu qu'il y a eu une tentative de réforme du système de santé américain il y a peu !). Je note, bien sûr !
Ca m'intéresse très fort mais je lirai d'abord "Il faut qu'on parle de Kevin"...
Malgré ton billet positif, je ne suis pas tentée.
Tiens, ça a l'air mieux que l'autre roman, celui avec le couple de joueur de tennis. Je te fais confiance (soupiiiiiiiirs)
Un sujet très actuel au USA. Je note ce titre mais je vais commencer par celui de ma PAL : Il faut qu'on parle de Kevin.
@ Gwen : pas de place pour le larmoyant dans ce livre !
@ Littératureetchocolcat : c'est bien là tout l'art de cette auteure ! Cancer, maladie orpheline :on pourrait imaginer un livre triste, déprimant et bien non!!! Elle amène le lecteur à réfléchir (et nous à notre chance d'avoir la sécurité sociale) mais sans que l'on se sente mal. Il faut découvrir ce livre !
@ Aifelle : oui et j'ai appris beaucoup de choses sur le système américain!
@ Rébecca : l'émotion est présente en filigrane tout au long du livre.
@ Joëlle : bien!!!
@ Anne: pour moi ça va être l'inverse : j'ai tellement aimé que je veux lire il faut qu'"on parle de Kevin" !
@ Alex : on ne peut pas être attiré par tout !
@ Keisha : que sont ces soupirs? de la résignation (volontaire et consentante) ?
@ Manu : oui!!!!!
C'est un thème de plus en plus d'actualité, même en France. Un vrai problème de société et de choix de vie.
Tu es infernale Clara : tu tentes à chaque fois ! Ce thème me fait peur (pas pour la difficulté des sujets) mais parce que la France est engagée dans ce processus où il va bientôt falloir payer de plus en plus pour certains soins. Nous n'en sommes pas à ce stade mais ce qui semblait impossible il y a encore dix ans ne l'est plus totalement ! je note, bien sûr (soupiiirs à la "Keisha" !!!)
pas de livre sur le cancer pour moi pour l'instant, j'en ai trop en direct autour de moi !
@ Mango : oui !!!
@ Asphodèle : l'auteure a su avec talent dénoncer un système de soins ,parler de la maladie sans que ça soit plombant !
@ Gambadou : je comprends...
Encore un roman très tentant même si j'avais été très très déçue par son roman précédent, Double Faute.
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