Éditeur : Éditions de L'Olivier - Date de parution : Août 2016 - 172 pages douces-amères et aimées.
Sœur et frère, Suzanne et Thomas, passent chaque été dans la famille maternelle avec une grand-mère geignarde, une grand-tante affectueuse mais terriblement soumise et timide. Depuis peu, leur mère ne les accompagne plus..Comme ce qui est propre aux enfants, l'imagination de Suzanne la conduit sur des contrées où fantômes et d’autres personnages apparaissent la nuit ou lors des baignades au lac. Et il y a la réalité: leur grand-oncle vicieux à l’haleine souvent chargée d’alcool qui ne les aime pas, la séparation puis le divorce de ses parents, la main leste de leur mère, un instituteur jouissant de son autorité pour faire preuve de sadisme.
Dans ce récit non chronologique où Suzanne et Thomas prennent la parole, Florence Seyvos dépeint avec grâce et sensibilité ce qui conduit de l’enfance à l’âge adulte . Ce qui marque ou ce qui affecte, les interrogations de Suzanne sur la question du bien et du mal (et sur l’existence ou non de Dieu,), de sa cousine plus âgée qu'elle vénère, du divorce des parents où chacun s‘est approprié la garde d’un des deux enfants. Des incompréhensions à la vision du monde des adultes, de ce que chacun des deux retiendra de son enfance (Thomas est plus jeune), Suzanne et Thomas se construiront à partir ce qu’ils ont vécu (les petites ou grandes joies et peines) mais aussi des regrets de ce qu’ils n’ont pas eu.
Les années permettent-elle d’édulcorer certains souvenirs ou de les rendre plus vifs ?
J’ai aimé ce personnage de Suzanne dans cette famille élargie où les figures masculines sont peu présentes.
C’est doux-amer quelquefois piquant mais tellement juste. L'enfance est la fondation de nos vies d'adulte et l'on retrouve nos propres souvenirs tout comme certaines de nos perceptions dans ce roman.
Suzanne se souvient d'une période où il y avait de la gaieté dans la maison. Il était difficile de savoir si leurs parents se trouvaient soudain heureux ensemble ou si leur joie à chacun venait d'ailleurs, mais ils étaient légers en présence de l'un de l'autre. C'était particulièrement perceptible pendant les trajets en voiture. Pour Suzanne, les trajets en voiture étaient la vie même, la vie à échelle réduite, mais infiniment précise et déployée. Le passé derrière, l'inconnu devant.
Lu de cette auteure : Le garçon incassable
8 commentaires:
J'attendrai tranquillement le poche, sans urgence.
pas d'urgence pour moi non plus, j'ai bien aimé le garçon incassable mais là le thème me tente un peu moins
Ce titre m' attirait, je l'avais noté pour la rentrée. J' avais beaucoup aimé "Le garçon incassable"alors attendais avec impatience un billet à son sujet. Merci!Il me tarde de le découvrir
J'ai peur qu'il ressemble à bien d'autres romans déjà lus.
Je ne serai pas allée spontanément vers ce titre mais pourquoi pas.
Tu as vu, elle est passée sur France Inter hier après-midi, dans L'humeur vagabonde (nouvel horaire, et fréquence seulement hebdomadaire, hélas, mais toujours là) ?
@ Cath @ Dominique @ AIfelle : il possède un charme bien distinct
@ Celina : Bonne lecture !
@ Tant qu'il y aura des livres : après lecture, il se diffuse encore.
@ Mélanie B : non, j'ai raté l'émission ... je vais l'écouter en podcast ( merci !).
Bonjour, j'ai l'impression que vous êtes le seul blog qui ait pris la peine de creuser les délicatesses d'analyse de ce roman, merci ! Je vous cite une fois encore à la fin de mon article sur La Sainte Famille.
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