Éditeur : Gallimard - Date de parution : Octobre 2016 - 144 pages à découvrir.
Après un accident dont son corps garde des séquelles, Sylvain Tesson au lieu de suivre une rééducation médicale décide de traverser la France via des chemins oubliés ou méconnus "les chemins noirs".
"Bancal, le corps en peine, avec le sang d’un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme" , il entame un périple où le temps ne presse pas et sans aucun contrainte. Loin des routes et de la société, il s’enfonce dans la campagne afin de découvrir la France " ombreuse épargnée par l'aménagement".
Et il s‘intéresse dans ce récit au territoire et à sa géographie. Ses constats ne sont pas tendres avec la technologie et le monde d’aujourd’hui. Il nous fait savoir qu’il est un partisan du c’était mieux avant ce qui à force est un peu agaçant et dans une certain mesure mesure où il nous faut référnce à un temps très éloigné celui avant les Trente Glorieuses.
Mais ses réflexions (ou du moins une partie) font mouche et amène à réfléchir notamment sur l’évolution du monde rural et agricole. Dans ce livre, on ressent toute l'humilité dont il fait preuve ainsi que l'amour qu'il porte pour ces territoires de l’"hyper-ruralité".
Après cette lecture , un cheminement introspectif et géographique, on n'a qu'une envie : celle de lui emboîter le pas.
Certains hommes espéraient entrer dans l'histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaître dans la géographie.
Le billet de Cathulu
Lu de cet auteur : Une vie à coucher dehors