Editeur : Stock - Date de parution : Août 2015 - 335 pages et un premier roman totalement réussi !
Ce livre s’ouvre sur l’image d’une voiture, pas n’importe laquelle, mais celle de la voiture familiale : une Fiat 500 lusso de couleur blanche. A son volant, Mère-Grand aux jambes invalides à cause d’une polio contractée dans les années 1930. Une grand-mère appelée ainsi par ses petits-enfants à sa demande.
L’hôtel particulier rue de Grenelle à Paris était bien plus que leur habitation, il était leur antre et leur nid. Derrière ses jolies façades de type chic, l’intérieur était à l’image de leur façon de vivre assez (ou très) particulière.
A partir de chaque pièce de cette maison, Christophe Boltanski retrace l’histoire de son clan. Son grand-père Etienne était un médecin qui défaillait la vue du sang. Son épouse Marie-Elise tenait à avoir ses enfants toujours près d’elle. Un instinct de louve mêlé à celui de l’amour maternel. Pas d’éducation à strictement parler pour les enfants, pas de repas équilibrés pris à heures fixes et pas d’école obligatoire. Etienne était l’enfant unique d’un couple d’émigrés juifs venant de Russie. Un homme né ne France, qui aimait son pays et qui s’est battu pour lui mais l’étoile jaune lui a montré un autre visage de la France qu’il ignorait. Marie-Elise, elle, avait été confiée par ses parents à une tante célibataire.
A travers des anecdotes qui sont quelquefois quasi-surréalistes, drôles (on imagine mal six personnes partir sur les routes en vacances dans une Fiat 500 et même y dormir) ou qui nous ramènent à des heures sombres de l’histoire, l’identité jalonne ce livre. Car qui est-on quand on doit se cacher ?
A partir des souvenirs entendus et probablement déformés sur ses aïeuls paternels qu’il n’a pas connus, l’auteur se lance dans une quête sur l’origine de ses racines.
La grand-mère de Christophe Boltanski est le pilier de cette famille atypique, attachante et de ce livre vraiment très, très intéressant. Il y a beaucoup de choses que l’on apprend sur ses grands-parents (et en particulier sur sa grand-mère) mais en dire plus serait gâcher le plaisir des futurs lecteurs aussi je ne préfère ne pas en dire plus.
Un très bon premier livre, maîtrisé, vivant et où l’on ressent une vraie modestie de la part de l’auteur (certains auraient, avec fierté ou orgueil, mentionné les titres, les professions des oncles, du père et de la tante mais lui non).
Cela peut paraître étrange de commencer la description d'une maison par sa voiture. La Fiat 500, tout comme sa grande sœur suédoise, constitue la première pièce de la rue de Grenelle, son prolongement, son sas, sa partie mobile, sa chambre hors les murs, ses yeux, son globe oculaire. À l'égal d'un foyer, elle forme un univers fini, rond, lisse, aussi chaud et rassurant qu'un coin du feu.
Les billets de Nicole, Séverine
16 commentaires:
Il a l'air pas banal ce livre ! Je ne sais pas s'il me fait vraiment envie mais je le retiens ! Ton billet, lui donne faim (comme toujours^^) !
Je l'avais vu présenter ce titre lors de son passage à On n'est pas couché et je m'étais dit que je devais me le procurer.
Je n'étais pas vraiment tentée, mais finalement... D'autant que j'aime bien ta citation. Est-ce l'ouverture du livre ?
Moyennement emballée. Ce n'est pas ton billet bien sûr, mais parfois je m'ennuie un peu dans ce genre de livres.
A la bibli, maintenant j'ai plus encore envie de le lire!!!
Je viens de le commencer et pour l'instant je suis emballée. L'histoire, le ton, l'écriture, tout me plaît. J'espère que ça va durer.
J'avais très envie de le lire, mais des avis mitigês avaient calmé mon ardeur... Envie ravivée par la lecture de ton billet !
Bonjour Clara, les dames du jury Fémina ont bon goût semble-t-il. C'est donc un roman autobiographique. Je l'ai noté. Bon début de semaine.
@ Asphodèle : et oui, ça change change en effet !
@ Moka :il faut toujours céder à ses envies:)
@ Delphine : je n'ai plus le livre ( c'tait un emprunt) mais en effet,il parle de la Fiat dès le début.
@ Antigone : j'avais une appréhension qui a vite été balayée!
@ Keisha : d'où le fameux yapluka...)
@ Aifelle : ah super !
@ Eva : il faut se faire son propre avis et le lire.
@ Dasola : oui et oui !
je me souviens d'un prof d'italien, napolitain, qui nous racontait les départs en vacances, tous à bord d'une fiat 500, c'était assez incroyable mais réel
Il me fait de l'oeil depuis un moment.
@ Yv : en Italie en tant que piéton, j'ai eu souvent peur ! et les Fiat sont légion:)
@ Alex : dans toutes les bonnes biblios!
Je finirai par le lire, c'est certain...!
Clara, j'ai toujours énormément de mal à ne pas me précipiter sur un livre que tu as aimé ;-)
Jene sais pas si j'aimerais vraiment, mais, je viens de le retenir à la bibli
@ Noukette : mais oui !
@ Laure ::))))) et c'est réciproque !
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