Editeur : Editions Corti - Date de première parution :2008 - 325 pages de beauté lumineuse !
Ils sont trois personnages qui vivent à l’écart du monde volontairement ou non. Il y a d’abord Giacomo dresseur de caniches et compositeur de symphonies parfumées. Le cirque est toute sa vie. Son père avant lui était clown comme lui. La mort accidentelle de sa mère trapéziste parvenue alors qu’elle était jeune a plongé son père dans une tristesse qui l’a éloigné du monde du cirque. Giacomo a pris la relève directeur de ce monde ambulant qui s’arrête dans les villes et villages pour offrir un peu de bonheur aux gens. Agé de plus de cinquante ans, il cache ses blessures. Sa vraie et belle humanité dissimule son côté fataliste sur le malheur et la mort.
Melle B. a vécu une enfance aseptisée sans amour et sans que ses parents la regardent dans les yeux. Elle a grandi invisible aux yeux des autres avec un grand vide à l’intérieur d’elle. Sans avoir eu accès au mode d’emploi de la vie, la fadeur et la routine sont son quotidien. Une femme devenue crayeuse, grise que l’on ne remarque pas. Seules les tables de multiplication qu’elle se récite parviennent à chasser son angoisse.
Et puis il y a le môme qui a vécu sur un terrain vague, enfant abandonné sans personne pour s’occuper de lui. A la mort du petit chien qui lui tenait compagnie, affamé, il est obligé de s’aventurer dans la ville. Il ne sait pas parler sauf aboyer, les gens pour lui sont des ombres et il ne sait rien du monde. Mais les couleurs remplacent les mots qu’il n’a pas, il pense et se définit à travers les teintes et ses peintures sont le reflet de ses émotions.
Les chemins de ces trois personnages qui chacun portent leur lot de souffrances vont se rencontrer. L’auteur offre tour à tour à chacun la parole pour se raconter et nous raconter ce qui va se tisser.
Malgré la solitude, la souffrance, la noirceur et la folie menaçante, la beauté existe et s’offre à nous.
Une lecture avec sa part de magie douce comme celle qui faisait briller nos yeux d’enfants et où les couleurs s’invitent tout naturellement. Tatiana Arfel avec une écriture délicate, poétique et sensible qui fait mouche m’a touchée-coulée. Un premier roman dont on sort le coeur rempli d’émotions mais avec un sentiment d’apaisement et de beauté lumineuse.
Un grand merci à Julien (librairie Dialogues) pour ce conseil de lecture.
6 commentaires:
Je voudrais découvrir l'auteure, mais quand ?
@ Aifelle : il faut savoir prendre le temps!
Je l'ai lu il y a un bout, car ce roman a eu un prix dans mon département.(Prix Roblès)
Je l'ai lu et je n'en garde AUCUN souvenir... La vieillesse sans doute ;-)
Oh, ce roman a l'air poétique comme je les aime! Je le note :)
@ Keisha :il sont bon goût par chez toi :)
@ Hélène : ca m'arrive aussi pour certains livres... no stress :)!
@ Folavril : oui, il l'est !
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