Éditeur : Éditions de l'aube - Traduit du russe par Christine Mestre - Date de parution mai 2016 - 355 pages à découvrir.
Tout juste trentenaire, Iva Nora mène une vie confortable à Moscou. Coach de vie dans une entreprise, ses formations comportent des listes d’attente et ses livres se vendent comme des petits pains. La jeune femme vient même de s’acheter un appartement. Sa vie bascule après une soirée avec deux amies. Au lieu d’avoir pris ses clés personnelles, son trousseau dans sa poche est celui de son bureau. Impossible de rentrer chez elle. La concierge de l’immeuble dit ne pas la connaître et menace d’appeler la police. La descente aux enfers pour Iva commence.
C’elle qui enseignait à des cadres ou à des patrons à manager, à atteindre la réussite car "toute notre vie se compose de solutions que l’on trouve à des situations et à des problèmes , grands et petits" pense remédier à ce problème rapidement. Pragmatique, autoritaire, elle appelle un serrurier. Mais nous somme à Moscou et Iva n’a aucun papier sur elle qui prouve son identité. Un serrurier ne peut pas agir sans document officiel dans ce pays "où ce ne sont ni les lois ni le bon sens qui règnent en maître". Obligée d’aller travailler les jours suivants sans voir pu se changer, se laver , se maquiller , elle perd son travail et se retrouve à la rue.
Ses amies ont d’autres chats à fouetter que de l’aider tout comme son patron (qui est également son amant). Iva n’a qu’une idée en tête : faire ouvrir sa porte même par des moyens illégaux et découvre l’autre visage de Moscou : celui des SDF, des sans-papiers, des combines, de l’exploitation humaine. Et tout se fracasse vraiment quand elle voit une jeune femme qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau se faire passer pour elle.
En parallèle, Iva se rappelle ses formations, ses discours bien rodés (qui ne lui servent plus à rien).
Son dédain pour ceux qui faisaient appel à elle, son assurance de supériorité et sa pensée de maîtriser sa vie sont flagrants. Toutes ses épreuves lui rappellent les expériences qu’elle menait sur des individus ( lesquelles font froid dans le dos).
Elisabeth Alexandrova-Zorina dénonce le carriérisme, le chacun pour soi au détriment de l’individu. Avec un dénouement inattendu, malgré quelques petites répétitions, ce livre qui au départ semble flirter avec l’absurde est glaçant sur bien des points et nous fait réfléchir. Une découverte que je ne regrette pas (merci à Babelio) !
9 commentaires:
Bonne pioche babelio, alors!
C'est Kafkaïen comme situation, non ?
J'avais eu un coup de coeur pour "un homme de peu". Je note celui-ci
@ Keisha : oui et un éditeur inconnu pour moi juqu'à ce livre.
@ Krol : un peu oui et le récit est très mené.
@ Zazy : Je décoovre cette autrice très bien traduite d'ailleurs!
Intéressant ce retournement de situation ; je note.
@ Aifelle : oui et ça change de ce que l'on peut lire !
Un auteur qu'il faut que je découvre, alors.
Voilà qui intrigue et le résumé rappelle certains grands classiques de la littérature russe.
@ Alex : oui !
@ tant qu'il y aura des livres : mais transposés dans la Russie actuelle.
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