Éditeur : Anne Carrière - Date de parution : mars 2016 - 183 pages drôles, originales et sensibles !
Le narrateur apprend par la concierge que son voisin de palier est mort. C’est vrai qu’il n’entendait plus Mireille Mathieu (dont Roland était un fan absolu) depuis une semaine mais il se s’était pas inquiété. Roman était un voisin avec qui il n’avait jamais échangé un bonjour ou un au revoir. Quarantenaire, infographiste au chômage, largué par la femme qu’il aimait, adepte de films pornos et de campari, ses sorties se résument à Pôle emploi, au bar du coin et au supermarché pour les courses d’un célibataire qui mange mal et gras.
Roland a été retrouvé la tête dans la gamelle de son caniche Mireille et les pompiers venus défoncer la porte confie l’animal au narrateur. Il n’en veut pas, personne n’en veut d’ailleurs. Voilà comment Roland s’introduit pour ainsi dire dans sa vie. Pas d’encart dans le rubrique nécrologique du journal, pas de famille, pas d’amis. Et le narrateur hérite en plus de Mireille de l’urne contenant les cendres du défunt.
Avec une écriture directe, mêlant ironie, constatations très justes et sensibilité, Nicolas Robin arrive à nous faire sourire, rire et à nous émouvoir sur un thème difficile : peut-on mourir seul de nos jours dans l’indifférence la plus grande ? Pas de pathos ou de bons sentiments mais une introspection du narrateur entre autodérision, cynisme et appréhension qui fait mouche.
Un livre OVNI loin des sentiers battus avec un narrateur anti-héros grassouillet peu sympathique. Et même si "la mort d'un inconnu n'est pas un évènement bouleversant, sinon on pleurerait toutes les trois secondes. Roland ne me (lui)manque pas", sa vision de la vie va en être modifiée.
Un livre inclassable par son originalité, sa fantaisie décalée et par les émotions qui surgissent au coin d’une phrase !
Un grand merci à Julien (Dialogues) pour ce conseil de lecture.
Roland est mort depuis une semaine dans l'indifférence générale. Il n'avait plus de famille, même pas une cousine alcoolique, venue lui réclamer une petite Suze, une cousine squelettique qui noie sa détresse dans un verre de cantine. Il n'avait même pas un ami venu lui confier ses problèmes de fric, ses problèmes de fesses, ses problèmes en général, qui donnent envie de taper sur la table en disant " La vie c'était mieux sous Mitterrand!". Personne n'est venu frapper à sa porte, même pas un voisin pour lui demander s'il allait bien, s'il avait besoin d'une soupe instantanée ou d'un cachet d'aspirine, s'il avait envie de jouer à la belote ou au rami. Roland est mort dans la plus grande solitude. Il ne laisse aucun contact, aucun ami. il n'avait pas de vie sociale. il n'avait qu'un caniche.
Trente minutes d'attente. C'est le temps suffisant pour entrer entrer en contact avec des végétaux en plastique. A Pôle emploi, il y a des plantes artificielles s'épanche , on lui raconte sa vie. Le bégonia en plastique devient substitut de psy.(..) On vouvoie le bégonia. On le respecte. Il est la première étape, juste avant de rencontrer un conseiller de Pôle emploi.
Quand la solitude prend racine, elle est plus tenace qu'un chiendent.
16 commentaires:
Il est dans ma pal mais j'hésitais à me lancer. Tu achèves de me convaincre !
Bon, je note (mais ça me fait bizarre, je connais quelqu'un de ces prénom...)
J'attendrai le poche sagement :)
Tu me tentes beaucoup !
Je ne me sens pas très inspirée par le thème, pourtant très actuel.
Je n'en avais pas entendu parler. Il me tente bien...
Encore un livre que je vais noter !!
@ Jérôme : super !
@ Keisha : il y a hélas beaucoup de Roland. Après j'espère que "ton" Roland a une vie différente du Roland du livre...
@ Cath : comme tu veux ma Cath.
@ Krol @ Zazy : et en guise de remerciements, l'auteur écrit : "merci à ceux qui ont posé un regard sur Roland, qui ne l'ont pas ignoré (...)". J'ai eu des poissons d'eau dans les yeux.
@ Aifelle : les thème sont très bien traités grâce à la fantaisie, à l'humour, à l'écriture unique de Nicolas Robin !
@ Les livres de Joelle : Sans Julien ( Dialogues), je serais passée à côté.
Un grand merci à Julien alors !
Il me tente beaucoup. Il va falloir que je me lance.
@ Alex : j'ai des libraires formidables!
@ Moka : super !!!
Ca semble charmant, en effet. Je n'en avais absolument pas entendu parler, merci !
Intrigant mais je ne crois pas que j'en ferai une priorité...
@ Pr. Platypus : avant de le voir sur la table des coups de coeur de libraires de Dialogues, je n'en vais pas entendu parler. D'où l'importance pour moi d'aller régulièrement à ma librairie !
@ Noukette : il comporte des réflexions très justes sur nos vies et ça fait mouche à chaque fois!
originalité sur un thème comme cela, je note évidemment
@ Yv : tu aimeras j'en suis convaincue!
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