Editeur : Julliard - Date de parution : Mars 2011 - 211 pages
Je ne pensais pas lire ce livre. En discutant avec une de mes libraires, elle m'a donnée envie de découvrir par moi-même l'histoire de Marc. Un homme dont les angoisses l'empêchent de dormir, un homme qui s'est investi à corps et âme dans son autobigraphie, un homme dont le fils l'a arnaqué. Son propre fils. La colère l'envahit et il écrit. Il écrit sa colère légitime,cherche ce qu'il a pu rater dans l'éducation de son fils.
Auteur de son état, l'écriture lui permet de rester debout quand d'autres s'effrondrent. A travers Marc, il s'agit de Lionel Duroy qui se livre. Entièrement, sans artifice. Le poids de son enfance a laissé des empreintes indélébiles, il cherche des liens. La peur d'avoir reproduit certaines erreurs de ses parents est là. Peur qui prend aux tripes et qui ronge. Sa femme décide de prendre ses distances, une de ses filles ne souhaite qu'une chose : partir. Quand tout s'effondre, Lionel Duroy écrit. Certains diront auto-apitoiement, sensiblerie, égoïste et grand déballage de vie, je n'ai rien vu de tel. L'écriture permet à Lionel Duroy de rester debout, forme salvatrice qui provoque des remous et creuse des failles intérieures. Il porte et assume les chaos portés et engendrés par son écriture avec sensibilité.
J'ai lu ce livre en apnée, en une seule fois. il s'agit d'une introspection émouvante toute en pudeur qui m'a beaucoup touchée !
23 commentaires:
En tout cas, j'aime bien la couverture, en totale adéquation avec le contenu!
Je n'avais pas aimé "le chagrin", trop de colère dans ce roman.
un auteur qui m'intrigue, il faudrait d'abord que je lise les précédents pour mieux comprendre la démarche.
Je note ce titre, rien que pour découvrir un nouveau genre. Ton billet est intriguant en tout cas
Bonne journée, grosses bises !!
@ Gwen : j'ai aimé ce livre et pourtant je partais avec des à prioris!
@ Alex : je pense que Lionel Duroy écrit ce qu'il a sur le coeur, ce qui le ronge et c'est réussi !
@ Théoma : j'ai très envie de lire le chagrin !
@Latite : je suis restée volontairement peu bavarde... les émotions sont si bien décrites qu'il faut le lire !
Moi aussi mon libraire me l'a conseillé mais je ne l'ai pas encore lu. Je vais sans doute l'inscrire dans mes prochaines lectures mais je viens de terminer "le chagrin" et j'attends un peu
J'ai lu "le chagrin" l'an dernier et tout en trouvant que c'est un bon livre, la démarche de l'auteur m'avait interpellée. Déjà, dix ans avant il avait décortiqué sa famille, et je l'ai trouvé assez impudique par rapport à son entourage. Je n'ai pas envie de le lire à nouveau.
@Christine : je vais le réserver à la biblio.
@ Aifelle : Je ne le trouve pas impudique par rapport à son entourage. Il se confie avec ses faiblesses et ses peurs. D’autres auteurs : Marie Nimier avec "la reine du silence" ou Gwenaëlle Aubry avec « personne », Eric Fottorino (un amateur de vélo lui-aussi) se sont penchés sur les relations familiales. Ils ont écrit sans mettre leur famille sur un piédestal ou idolâtrer l’image du père.
En transmettant ses sentiments par des personnages fictifs ,l'auteur se livre par petits bouts...Ici, la démarche est transparente.
Noté "Le chagrin" depuis trois siècles au moins...
Après avoir lu "Ecrire" de cet auteur et souffert de cette haine qu'il cultive envers ses parents, sa mère en particulier, je ne sais pas si j'aurai encore le courage d'aborder cet auteur...
Et je plains cet homme de ne pouvoir pardonner et donc de ne pouvoir se libérer de son passé...
Je préfère souvent une histoire moins "personnelle"... mais bon, c'est le moment qu'il faut trouver.
@ Ys : idem..
@ Sybilline : il s'agit de prmeier livre de cet auteur que je lis. Je pnse que le pardon peut queluqfois commencer par l'écriture... Et qu'en bien même d'avoir pardonné, il reste toujours des traces marquantes.
Je ne connais pas le passé de Lionel Duroy. Mais quand des parents volent ou détruisent des années entières ou des décennies, il est plus difficle d'avancer.
@ Keisha : j'ai aimé ce livre et j'ai compris la démarche de l'auteur.
Le billet de Fashion m'avait intriguée, et le tien me rend encore plus curieuse.
Bon, je sais ce qu'il me reste à faire ! :P
@ Leiloona : peut-être que chacun ressent ce livre différemment selon sa propre histoire.
Dans un entretien dernièrement l'auteur se justifiait contre l'accusation des siens de trop étaler les secrets familiaux sur la place publique. J'avoue avoir été très troublée et m'être mise à la place de ses enfants et très bien comprendre leurs colères à eux aussi. Maintenant ce que tu dis du livre me donne très envie de le lire.
@ mango : j'ai été touchée et j'ai compris sa démarche. L'autobiographie doit être sincère et Lionel Duroy l'est dans son livre. Mêem si ça fait mal. Paradoxe de l'écriture qui libère et qui creuse de nouvelles failles...
Je ne connais pas encore cet auteur, et cette introspection me semble bien interessante. Je le note !
J'ai vu l'auteur à la Grande Librairie, il ne m'a pas du tout donné envie de lire son oeuvre. je passe.
J'ai trouvé exactement ce que tu dis sur certains lecteurs : déballage, impudeur, etc. L'auteur ne se bouge pas, il se complait dans son malheur et pire, j'ai vraiment la sensation qu'il fait tout pour que ce malheur existe, pour ensuite s'en servir pour écrire. C'est un homme qui ne peut écrire que dans des situations difficiles voire conflictuelles. J'ai détesté ce bouquin.
@ Malika : soit ça passe soit sa casse...
@ Géraldine : je n'ai pas vu l'émission.
@ Yv : quand tu dis " j'ai vraiment la sensation qu'il fait tout pour que ce malheur existe, pour ensuite s'en servir pour écrire.", je ne suis pas d'accord. Il essaie d'arranger les choses et ne se complaint pas dans le malheur.
Je comprends que l'on puisse ne pas aimer sa démarche.
moi j'ai aimé sans porter de jugement.J'ai le même âge que Lionel Duroy j'ai lu "Le chagrin"comme on écoute un ami raconter sa vie..
Dans le cadre du Festival du premier roman de Chambéry, j'avais découvert en 1991 "Priez pour nous" dans lequel il racontait déjà les faits repris dans "Le chagrin". Touchée et intéressée par l'auteur que j'avais rencontré, j'ai ensuite lu tous ses livres. Mais "Colères" est le texte en trop, qui ne me donne pas envie de le rencontrer à nouveau. Et pourtant, il doit prochainement venir dans la bibliothèque où je travaille...
Edith
Encore un que je ne lirai sans doute pas mais quel plaisir de vous lire vous tous quand même à son sujet ;)
http://lionel-duroy-un-jour-je-te-lirai.blogspot.fr/
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