Éditeur : Gallimard - Date de parution : Mai 2014 - 181 pages saisissantes !
Alcide Chapireau avait tout pour être heureux même s'il ne roulait pas sur l'or. Une vie simple avec sa femme Nélie et ses deux garçons. Mais la maladie a emporté trop vite et sans crier gare celle qu'il aimait. Devenu veuf, ce producteur et vendeur d'huitres sur la côte rochelaise rencontre Laura. Gaie, souriante, mère d'un garçon, elle souffle à nouveau le bonheur dans la vie de Chapireau. Tout pourrait laisser croire que cette façade dorée sera éternelle mais Laura change petit à petit. Ou plutôt montre son vrai visage.
Manipulatrice et complexe, ange devenant sorcière, elle ne supporte plus les fils de Chapireau. Ce dernier croit encore à l'image d'une nouvelle famille surtout que Laura lui a donné une fille. Il s'attache à cette pensée comme à une bouée de sauvetage. Mais ses fils partent en pension car il n'a pas su dire non à Laura. Des espoirs aux doutes, de l'éloignement de ses fils aux regrets, de l'amour à la gangrène insidieuse distillée par Laura, Chapireau homme malheureux se noie dans une situation de plus en plus invivable.
Le roman s'ouvre sur Chapireau vingt ans plus tard écrivant une lettre à sa fille où il avoue le meurtre de Laura. On découvre sa vie devenue un enfer, l'acte final qui l'aura plongé dans l'univers des damnés.
La tension qui se dégage de ce roman prend à la gorge. Sans se faire juge, Eric Fottorino nous plonge dans ce huis clos saisissant où la relation père-enfants tient une place très importante. A lire !
Laura avait le secret du malheur parfait : ne jamais se sentir au bon endroit au bon moment avec la bonne personne.
Les billets de Micmelo (qui a aimé), d'Une Comète (qui a été déçue)
Lu de cet auteur : Caresse de rouge -L'homme qui m'aimait tout bas - Suite à un accident grave de voyageur
jeudi 31 juillet 2014
mercredi 23 juillet 2014
Pause estivale
Une première petite pause déconnectée avec ce beau soleil. Je reste à Brest avec le beau temps, la piscine (je reprends avec plaisir et régularité mes longueurs), les ballades, le jardin...
A la semaine prochaine!
lundi 21 juillet 2014
Jeanne Desaubry - Poubelle's girls
Éditeur : Lajouanie - Date de parution : Mai 2014-235 pages bourrées de punch !
Elisabeth vivote. Quelques heures pour du ménage ici et là sans aucune reconnaissance, son ado renfrogné à élever et à peine de quoi faire bouillir la marmite. Paloma vit dans la rue depuis peu. Un passé pas exemplaire, du répondant et une forte personnalité. Et cette hargne de vivre. Et puis il y a Blanche. Mariée à un avocat habitant une belle maison, indépendante financièrement, elle veut se débarrasser de son mari. Elisabeth propose un hébergement à Paloma. Une caravane sans luxe mais au moins elle aura un toit.
Les deux femmes deviennent amies et de fil en aiguille imaginent des braquages. La boulangère qui paie une misère Elisabeth au black sera leur première cible. Sur la couverture, il est indique "roman policier mais pas que" et c'est vrai ! Car Paloma, Elisabeth galérent, des vies de misère bien réelles.
Un livre bourré de punch sur fonds social avec de l'humour et de l'entraide. Seul petit bémol : le personnage de Blanche arrive tardivement.
Le billet tentateur de Cuné
Elisabeth vivote. Quelques heures pour du ménage ici et là sans aucune reconnaissance, son ado renfrogné à élever et à peine de quoi faire bouillir la marmite. Paloma vit dans la rue depuis peu. Un passé pas exemplaire, du répondant et une forte personnalité. Et cette hargne de vivre. Et puis il y a Blanche. Mariée à un avocat habitant une belle maison, indépendante financièrement, elle veut se débarrasser de son mari. Elisabeth propose un hébergement à Paloma. Une caravane sans luxe mais au moins elle aura un toit.
Les deux femmes deviennent amies et de fil en aiguille imaginent des braquages. La boulangère qui paie une misère Elisabeth au black sera leur première cible. Sur la couverture, il est indique "roman policier mais pas que" et c'est vrai ! Car Paloma, Elisabeth galérent, des vies de misère bien réelles.
Un livre bourré de punch sur fonds social avec de l'humour et de l'entraide. Seul petit bémol : le personnage de Blanche arrive tardivement.
Le billet tentateur de Cuné
vendredi 18 juillet 2014
Anna Dubosc - Le dessin des routes
Éditeur : Rue des Promenades - Date de parution : Mars 2014 - 141 pages qui font mal..
Arnaud la quarantaine partage son temps entre le travail, la maison de sa mère et le café. Nous sommes au Guilvinec un petit port de pêche en Bretagne mais loin des images des cartes postales. La compagne d'Arnaud est est la solitude ou presque. Un accident de voiture et une vie désormais bancale. Son chemin croise par hasard celui de Diane. Une marginale selon les gens ou plutôt une femme qui a baissé les bras et préfère rire de tout. Son fils Pierre est livré à lui-même. Christian son père passe de temps en temps, lève la voix sur Diane qui éperonne des amants douteux tous porteurs de rêves, de liberté et d'aventures.
Arnaud se prend d'affection pour Pierre et veille sur lui. Il veut aider Diane et son fils. Des personnages largués, perdus qui tentent de s'accommoder de leurs existences aussi misérables soient-elles. Résignés ou animés par un espoir nouveau, ils se heurtent aux problèmes car tout semble déjà tracé.
L'écriture d'Anna Dubosc colle à ses personnages et nous renvoie en pleine figure ces vies qui font mal... Pas de misérabilisme ou de voyeurisme, non juste une certaine réalité qui résonne comme une claque.
Arnaud la quarantaine partage son temps entre le travail, la maison de sa mère et le café. Nous sommes au Guilvinec un petit port de pêche en Bretagne mais loin des images des cartes postales. La compagne d'Arnaud est est la solitude ou presque. Un accident de voiture et une vie désormais bancale. Son chemin croise par hasard celui de Diane. Une marginale selon les gens ou plutôt une femme qui a baissé les bras et préfère rire de tout. Son fils Pierre est livré à lui-même. Christian son père passe de temps en temps, lève la voix sur Diane qui éperonne des amants douteux tous porteurs de rêves, de liberté et d'aventures.
Arnaud se prend d'affection pour Pierre et veille sur lui. Il veut aider Diane et son fils. Des personnages largués, perdus qui tentent de s'accommoder de leurs existences aussi misérables soient-elles. Résignés ou animés par un espoir nouveau, ils se heurtent aux problèmes car tout semble déjà tracé.
L'écriture d'Anna Dubosc colle à ses personnages et nous renvoie en pleine figure ces vies qui font mal... Pas de misérabilisme ou de voyeurisme, non juste une certaine réalité qui résonne comme une claque.
jeudi 17 juillet 2014
Patrick Modiano - L'herbe des nuits
Éditeur : Folio - Date de parution : Mai 2014 - 169 pages ou comment Patrick Modiano m'a conquise...
"Mais les dimanches, surtout en fin d'après-midi,et si vous êtes seul, ouvrent une brèche dans le temps. Il suffit de s'y glisser.(...), j'ai senti une sorte de déclic, ce léger vertige qui vous prend chaque fois justement qu'un brèche s'ouvre dans le temps". Dans son carnet noir, Jean note des noms, des lieux, des heures ou des numéros de téléphone dans le Paris de sa jeunesse. Un Paris où certains cafés devenaient la nuit des lieux de rendez-vous d'habitués. Autre endroit, la Cité universitaire où réside Dannie dont il fait la connaissance. Jeune femme énigmatique qui brouille les pistes sur sa véritable identité. D'ailleurs des personnages peu fréquentables semblent cacher leur passé : Paul Chastagnier, Gérard Marciano, Duwels, Ghali Aghamouri de l'Unic Hôtel.
En arpentant les rues, même si les lieux ont changé, ces derniers appellent les souvenirs. Descriptions de Paris une cinquantaine d'années plus tôt, d'événements comme furtifs, entre réel et irréel où Dannie a trempé dans une sale affaire.
Assurément un roman troublant, touchant car nimbé d'un voile à l'ambiance ni gaie, ni triste.
Et je me suis à mon tour glissée dans la brèche ouverte par Patrick Modiano où l'on touche du doigt un univers à part. Je découvre cet auteur avec ce livre et ça ne sera pas le dernier...
Mais, après tout les vraies rencontres sont celles de deux personnes qui ne savent rien l'une de l'autre même dans une chambre d'hôtel.
Beaucoup d'avis aussi je vous renvoie à Babelio et à Libfly
"Mais les dimanches, surtout en fin d'après-midi,et si vous êtes seul, ouvrent une brèche dans le temps. Il suffit de s'y glisser.(...), j'ai senti une sorte de déclic, ce léger vertige qui vous prend chaque fois justement qu'un brèche s'ouvre dans le temps". Dans son carnet noir, Jean note des noms, des lieux, des heures ou des numéros de téléphone dans le Paris de sa jeunesse. Un Paris où certains cafés devenaient la nuit des lieux de rendez-vous d'habitués. Autre endroit, la Cité universitaire où réside Dannie dont il fait la connaissance. Jeune femme énigmatique qui brouille les pistes sur sa véritable identité. D'ailleurs des personnages peu fréquentables semblent cacher leur passé : Paul Chastagnier, Gérard Marciano, Duwels, Ghali Aghamouri de l'Unic Hôtel.
En arpentant les rues, même si les lieux ont changé, ces derniers appellent les souvenirs. Descriptions de Paris une cinquantaine d'années plus tôt, d'événements comme furtifs, entre réel et irréel où Dannie a trempé dans une sale affaire.
Assurément un roman troublant, touchant car nimbé d'un voile à l'ambiance ni gaie, ni triste.
Et je me suis à mon tour glissée dans la brèche ouverte par Patrick Modiano où l'on touche du doigt un univers à part. Je découvre cet auteur avec ce livre et ça ne sera pas le dernier...
Mais, après tout les vraies rencontres sont celles de deux personnes qui ne savent rien l'une de l'autre même dans une chambre d'hôtel.
Beaucoup d'avis aussi je vous renvoie à Babelio et à Libfly
mercredi 16 juillet 2014
Linn Ullmann - Et maintenant il ne faut plus pleurer
Éditeur : Actes Sud - Traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier - Date de parution : Mai 2014 - 403 pages troublantes...
Jon n'arrive pas écrire son troisième roman, la fin de sa trilogie qu'il voudrait être "un hymne à tout ce qui demeure et à tout ce qui se disloque". Sa femme Siri ne comprend pas que depuis tout ce temps, des mois devenus des années, il n'y soit toujours pas arrivé. A la tête de deux restaurants, Siri pragmatique a décidé pour cet été de faire appel à une jeune fille pour s'occuper de leurs deux filles Liv et Alma même si cette dernière est âgée de douze ans. Comme chaque année, ils se rendent sur le côte norvégienne où habite Jenny la mère de Siri. Une femme froide et distante avec sa fille depuis la mort accidentelle du petit frère de Siri alors qu'elle n'était qu'une enfant.
Siri veut organiser une fête pour les soixante-quinze de sa mère qui s'y oppose. Jenny si proche d'Alma comme si toutes les deux partageaient quelque chose. L'arrivée de Mille jeune fille de vingt ans à la beauté lunaire trouble Jon et Siri. Siri soupçonne son mari d'avoir des relations extra-conjugales alors que Jon fait disparaître scrupuleusement tous ses messages et SMS. En apparence il veut sembler heureux alors que Siri ne prend plus la peine de donner le change.
Le soir de la réception organisée par Jenny, la disparition de Mille va provoquer des remous en surface à la manière d'un caillou jeté dans l'eau mais aussi et surtout être le catalyseur de tensions, de remords ancrés ou de culpabilités.
Dans ce récit non chronologique, l'auteure capture la psychologie de ses personnages, leurs défauts et les obstacles auxquels ils sont confrontés en suggérant et en créant une ambiance de silence, de non-dits où les remises en question douloureuses, obsédantes surgissent.
Une lecture troublante et entêtante à découvrir !
Siri se força à sourire. Pourquoi pouffes-tu? Oui, elle s'efforçait de travailler sur sa propre impatience. Presque vingt ans dans la restauration et ainsi de suite. Ca ne laissait pas indemne. Et tout, ici, à la maison. Quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Qu'ai-je fait de ma vie, au juste?
Jon n'arrive pas écrire son troisième roman, la fin de sa trilogie qu'il voudrait être "un hymne à tout ce qui demeure et à tout ce qui se disloque". Sa femme Siri ne comprend pas que depuis tout ce temps, des mois devenus des années, il n'y soit toujours pas arrivé. A la tête de deux restaurants, Siri pragmatique a décidé pour cet été de faire appel à une jeune fille pour s'occuper de leurs deux filles Liv et Alma même si cette dernière est âgée de douze ans. Comme chaque année, ils se rendent sur le côte norvégienne où habite Jenny la mère de Siri. Une femme froide et distante avec sa fille depuis la mort accidentelle du petit frère de Siri alors qu'elle n'était qu'une enfant.
Siri veut organiser une fête pour les soixante-quinze de sa mère qui s'y oppose. Jenny si proche d'Alma comme si toutes les deux partageaient quelque chose. L'arrivée de Mille jeune fille de vingt ans à la beauté lunaire trouble Jon et Siri. Siri soupçonne son mari d'avoir des relations extra-conjugales alors que Jon fait disparaître scrupuleusement tous ses messages et SMS. En apparence il veut sembler heureux alors que Siri ne prend plus la peine de donner le change.
Le soir de la réception organisée par Jenny, la disparition de Mille va provoquer des remous en surface à la manière d'un caillou jeté dans l'eau mais aussi et surtout être le catalyseur de tensions, de remords ancrés ou de culpabilités.
Dans ce récit non chronologique, l'auteure capture la psychologie de ses personnages, leurs défauts et les obstacles auxquels ils sont confrontés en suggérant et en créant une ambiance de silence, de non-dits où les remises en question douloureuses, obsédantes surgissent.
Une lecture troublante et entêtante à découvrir !
Siri se força à sourire. Pourquoi pouffes-tu? Oui, elle s'efforçait de travailler sur sa propre impatience. Presque vingt ans dans la restauration et ainsi de suite. Ca ne laissait pas indemne. Et tout, ici, à la maison. Quelque chose sur quoi elle n'arrivait pas à mettre le doigt. Qu'ai-je fait de ma vie, au juste?
dimanche 13 juillet 2014
W. Wilkie Collins - La Dame en blanc
Éditeur : Libretto - Date de parution : 2011 - Traduit admirablement de l'anglais par Lucienne Lenob - 666 pages et un délice de lecture !
Angleterre, 1849. Le jeune professeur de dessin Walter Hartright doit se rendre à la propriété de Limmeridge House durant quelques mois et ce afin de donner des cours à deux demoiselles. Sur son chemin près de Londres, il rencontre une femme sortie de nulle part vêtue tout de blanc et qui semble craindre un quelconque danger. Son secret pourrait mettre un baronnet dans une situation bien embarrante. Walter Hartright tombe sous le charme de Laura Fairlie une de ses deux élèves et fait étrange, elle ressemble à cette dame en blanc. Si Laura est déjà fiancée, son futur époux Sir Perceval Glyde semble vouloir que la Dame en blanc disparaisse. Pourquoi ?
Dès le départ de ce roman choral où différents personnages vont intervenir pour raconter un moment précis de l'histoire, le lecteur est prévenu que le dénouement sera connu. Mais avant il y aura de nombreux rebondissements car Wilkie Collins a construit une vraie intrigue autour de laquelle le roman se déploie. Des personnages dont la psychologie est creusée, des personnalités fouillées où les facettes de l'âme humaine sont mises à nues.
Habilement construit pour que le suspense reste entier, desservi par une écriture délicieusement élégante et raffinée ( Dans la vie, certains courent, d'autres flânent : Mrs Vesey, elle, s'asseyait dans la vie), cette lecture malgré quelques longueurs vers la fin a été un ravissement !
Alors oui, il y a une histoire d'amour qui se termine bien, des "méchants" qui seront punis mais ces thème s'intègrent parfaitement dans ce livre sans l'alourdir ou lui nuire.
Angleterre, 1849. Le jeune professeur de dessin Walter Hartright doit se rendre à la propriété de Limmeridge House durant quelques mois et ce afin de donner des cours à deux demoiselles. Sur son chemin près de Londres, il rencontre une femme sortie de nulle part vêtue tout de blanc et qui semble craindre un quelconque danger. Son secret pourrait mettre un baronnet dans une situation bien embarrante. Walter Hartright tombe sous le charme de Laura Fairlie une de ses deux élèves et fait étrange, elle ressemble à cette dame en blanc. Si Laura est déjà fiancée, son futur époux Sir Perceval Glyde semble vouloir que la Dame en blanc disparaisse. Pourquoi ?
Dès le départ de ce roman choral où différents personnages vont intervenir pour raconter un moment précis de l'histoire, le lecteur est prévenu que le dénouement sera connu. Mais avant il y aura de nombreux rebondissements car Wilkie Collins a construit une vraie intrigue autour de laquelle le roman se déploie. Des personnages dont la psychologie est creusée, des personnalités fouillées où les facettes de l'âme humaine sont mises à nues.
Habilement construit pour que le suspense reste entier, desservi par une écriture délicieusement élégante et raffinée ( Dans la vie, certains courent, d'autres flânent : Mrs Vesey, elle, s'asseyait dans la vie), cette lecture malgré quelques longueurs vers la fin a été un ravissement !
Alors oui, il y a une histoire d'amour qui se termine bien, des "méchants" qui seront punis mais ces thème s'intègrent parfaitement dans ce livre sans l'alourdir ou lui nuire.
Et hop, une lecture qui s'inscrit dans le challenge de Brize
vendredi 11 juillet 2014
Lola Lafon - Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s'annonce
Éditeur : Babel - Date de parution : mai 2014 - 428 pages magnifiques !
Parce que le coeur d'Emilienne dite Emile s'est arrêté de battre quelques minutes, elle est plongée dans un coma artificiel. Un état où les médecins veulent la faire revenir à la vie dans une pièce "pieuvre de machines". Pendant ce temps, sa presque soeur écrit le journal des jours qu'Emile n'a pas vécus et revient sur l'amitié qui les lie. Elle l'ancienne danseuse classique d'origine des pays de l'Est a subi la violences des hommes. Et c'est dans un groupe groupe de paroles où l'on tente d'exorciser la culpabilité sournoise et accusatrice qu'elles se sont connues. Tandis qu'Emile dort, la narratrice au corps et à l'âme endoloris rencontre La Petite Fille au Bout du Chemin. Eprise de liberté et d'un désir de révolte, cette dernière l'entraîne sur les chemins du "non". Une négation face à l'état et à l'immobilisme, à ce que l'on impose aux femmes, un "non" comme celui de la danseuse Sylvie Guillem ou celui véhiculé par l'anarchiste américaine Voltairine de Cleyre.
Sous ce titre ô combien sublime, Lola Lafon nous offre un roman tourbillonnant mais exigeant également où elle n'hésite pas à jouer avec la typologie comme pour insuffler au lecteur cette liberté que ses héroïnes revendiquent. Avec une écriture puissante où la danse et la poésie s'invitent pour ne faire qu'une à travers les mots, le corps et l'esprit cherchent à se débarrasser des entraves.
Et au fil des pages, on explore les vies de ces jeunes femmes qui portent en elles des fragments de nombreuses femmes. Portées par le souffle de la liberté, les émotions bien réelles coupent le souffle tant ce livre est envoûtant et porteur de réflexions !
Une lecture magnifique, marquante qu'on ne lâche pas !
Lu également de cette auteure qui décidément me séduit totalement : La petite communiste qui ne souriait jamais.
Parce que le coeur d'Emilienne dite Emile s'est arrêté de battre quelques minutes, elle est plongée dans un coma artificiel. Un état où les médecins veulent la faire revenir à la vie dans une pièce "pieuvre de machines". Pendant ce temps, sa presque soeur écrit le journal des jours qu'Emile n'a pas vécus et revient sur l'amitié qui les lie. Elle l'ancienne danseuse classique d'origine des pays de l'Est a subi la violences des hommes. Et c'est dans un groupe groupe de paroles où l'on tente d'exorciser la culpabilité sournoise et accusatrice qu'elles se sont connues. Tandis qu'Emile dort, la narratrice au corps et à l'âme endoloris rencontre La Petite Fille au Bout du Chemin. Eprise de liberté et d'un désir de révolte, cette dernière l'entraîne sur les chemins du "non". Une négation face à l'état et à l'immobilisme, à ce que l'on impose aux femmes, un "non" comme celui de la danseuse Sylvie Guillem ou celui véhiculé par l'anarchiste américaine Voltairine de Cleyre.
Sous ce titre ô combien sublime, Lola Lafon nous offre un roman tourbillonnant mais exigeant également où elle n'hésite pas à jouer avec la typologie comme pour insuffler au lecteur cette liberté que ses héroïnes revendiquent. Avec une écriture puissante où la danse et la poésie s'invitent pour ne faire qu'une à travers les mots, le corps et l'esprit cherchent à se débarrasser des entraves.
Et au fil des pages, on explore les vies de ces jeunes femmes qui portent en elles des fragments de nombreuses femmes. Portées par le souffle de la liberté, les émotions bien réelles coupent le souffle tant ce livre est envoûtant et porteur de réflexions !
Une lecture magnifique, marquante qu'on ne lâche pas !
Lu également de cette auteure qui décidément me séduit totalement : La petite communiste qui ne souriait jamais.
samedi 5 juillet 2014
Alice LaPlante - Absences
Éditeur : 10 X 18 - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Daphné Bernard - Date de parution : Mai 2014 - 399 pages qui se tournent avec frénésie et retenue (paradoxalement) !
Jennifer White est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Cette ancienne chirurgienne orthopédiste brillante et reconnue vit dans un monde où ses souvenirs s'échappent. Sa meilleure amie et voisine Amanda O'Tool est retrouvée assassinée et amputée de quatre doigts. La police oriente ses soupçons vers Jennifer. Qui est-elle vraiment ? Que cache Jennifer dans les limbes de son esprit ?
Tout au long ce ce roman policier ( qui pour moi est plus un roman qu'à proprement un roman de type purement policier), chaque jour Jennifer oublie qui elle est, ses enfants ( pas si parfaits que ça) et tout le monde doit lui répéter inlassablement son identité et sa vie. Elle oublie aussi la disparition de sa meilleure amie et découvre avec effroi sa mort. Son entourage écrit dans un journal pour que Jennifer puisse relire ce que sa mémoire laisse s'envoler. Alice LaPlante nous glisse dans la peau de Jennifer et on ressent sa peur, sa détresse. Mais aussi son amitié avec Amanda qui n'était pas dénuée de jalousie, de mensonges. Jennifer pour qui sa carrière professionnelle comptait énormément. De trop ? Une vie de femme, d'épouse, de mère avec ses bonheurs mais aussi ses déceptions. Jusqu'au bout, on se demande si Jennifer est coupable.
La tension est palpable rendue encore plus forte et dérangeante par la maladie d'Alzheimer. S'il s'agit d'une lecture très forte qui laisse un sentiment de malaise, elle se lit en retenant son souffle...
Des billets (et des avis variés) : Cuné, Fleur, Sandrine, Valérie
Jennifer White est atteinte de la maladie d'Alzheimer. Cette ancienne chirurgienne orthopédiste brillante et reconnue vit dans un monde où ses souvenirs s'échappent. Sa meilleure amie et voisine Amanda O'Tool est retrouvée assassinée et amputée de quatre doigts. La police oriente ses soupçons vers Jennifer. Qui est-elle vraiment ? Que cache Jennifer dans les limbes de son esprit ?
Tout au long ce ce roman policier ( qui pour moi est plus un roman qu'à proprement un roman de type purement policier), chaque jour Jennifer oublie qui elle est, ses enfants ( pas si parfaits que ça) et tout le monde doit lui répéter inlassablement son identité et sa vie. Elle oublie aussi la disparition de sa meilleure amie et découvre avec effroi sa mort. Son entourage écrit dans un journal pour que Jennifer puisse relire ce que sa mémoire laisse s'envoler. Alice LaPlante nous glisse dans la peau de Jennifer et on ressent sa peur, sa détresse. Mais aussi son amitié avec Amanda qui n'était pas dénuée de jalousie, de mensonges. Jennifer pour qui sa carrière professionnelle comptait énormément. De trop ? Une vie de femme, d'épouse, de mère avec ses bonheurs mais aussi ses déceptions. Jusqu'au bout, on se demande si Jennifer est coupable.
La tension est palpable rendue encore plus forte et dérangeante par la maladie d'Alzheimer. S'il s'agit d'une lecture très forte qui laisse un sentiment de malaise, elle se lit en retenant son souffle...
Des billets (et des avis variés) : Cuné, Fleur, Sandrine, Valérie
vendredi 4 juillet 2014
Jacqueline Harpman - Le Passage des éphémères
Éditeur : Livre de poche - Date de parution : 2006 - 282 pages excellentes !
Nous sommes en 2001. Clarisse, Johann sont des astrophysiciens passionnés par le ciel et son inconnu. Comme Delphine et Werner qui sont désormais à la retraite mais qui suivent de très près les travaux de la nouvelle génération. Et tout ce petit monde communique par mail. Une nouvelle venue à l'institut Adèle intrigue car elle paraît ne pas avoir plus de vingt ans. Car Adèle née au au seizième siècle a continuellement seize ans.
Ce roman épistolaire est un ravissement, un vrai délice ! Si les astrophysiciens ont la tête dans le ciel, il n'en demeure pas moins que les joies et les peines du coeur les affectent, les passionnent, les enflamment ou les tourmentent. Et ils se confient par mail, échafaudent des plans sous l'oeil amusé d'Adèle. Adèle l'immortelle qui a connu tant de situations mais qui pour autant pourrait être encore surpris par la nature humaine des mortels, des simples éphémères.
Bref, jetez vous sans tarder sur ce roman dont on se délecte du langage (un vrai bonheur), des intrigues et de la réflexion menée sur notre condition !
J'aime beaucoup ces moments de possession, on n'est plus soi-même, on devient une machine à penser et qui pense avec jubilation, les rouages tournent, tout est huilé, souple et efficace, on est une musique. J'en sors épuisé, ravi, avec le sentiment de m'être employé à fond, dans cet état de plénitude qui donne sens à la vie. Ah ! Clarisse, qu'il est bon d'avoir un cerveau.
Nous sommes en 2001. Clarisse, Johann sont des astrophysiciens passionnés par le ciel et son inconnu. Comme Delphine et Werner qui sont désormais à la retraite mais qui suivent de très près les travaux de la nouvelle génération. Et tout ce petit monde communique par mail. Une nouvelle venue à l'institut Adèle intrigue car elle paraît ne pas avoir plus de vingt ans. Car Adèle née au au seizième siècle a continuellement seize ans.
Ce roman épistolaire est un ravissement, un vrai délice ! Si les astrophysiciens ont la tête dans le ciel, il n'en demeure pas moins que les joies et les peines du coeur les affectent, les passionnent, les enflamment ou les tourmentent. Et ils se confient par mail, échafaudent des plans sous l'oeil amusé d'Adèle. Adèle l'immortelle qui a connu tant de situations mais qui pour autant pourrait être encore surpris par la nature humaine des mortels, des simples éphémères.
Bref, jetez vous sans tarder sur ce roman dont on se délecte du langage (un vrai bonheur), des intrigues et de la réflexion menée sur notre condition !
J'aime beaucoup ces moments de possession, on n'est plus soi-même, on devient une machine à penser et qui pense avec jubilation, les rouages tournent, tout est huilé, souple et efficace, on est une musique. J'en sors épuisé, ravi, avec le sentiment de m'être employé à fond, dans cet état de plénitude qui donne sens à la vie. Ah ! Clarisse, qu'il est bon d'avoir un cerveau.
mercredi 2 juillet 2014
Chris Womersley - La mauvaise pente
Editeur : Albin Miche- Traduit de l'anglais (australien) Valérie Malfoy - Date de parution : Mai 2014 - 340 pages auxquelles je suis restée insensible...
Le docteur Wild a quitté femme et enfant. Lui qui est devenu accro à la morphine n'a plus le droit d'exrecer. Il atterrit dans un motel sordide où la gérante lui demande un service. L'aide d'un médecin pour soigner un jeune homme arrivé dans un sale état. Lee abrite dans son abdomen une balle et dans une valise un belle somme d'argent qu'il a dérobée à ses acolytes lors d'un sale coup.
Wild et Lee se retrouvent sur les routes dans le même fuite. Wild fuit les démons qui le rongent tandis que Lee avec ses vingt ans croit en son avenir. Une écriture sèche, peu de dialogues, peu d'action pour cette histoire dont on devine très facilement la suite. Chris Womersley dépeint une atmosphère noire sans un rai de lumière. Soit on accroche ou non.
Et tant j'avais aimé Les affligés, tant j'ai lu sans grande conviction de roman en restant insensible aux personnages et à l'histoire (sans grande surprise)...
Les avis (variés) d'A propos de livres, Keisha, Mélopée, Mimi
mardi 1 juillet 2014
Franck Courtès - Autorisation de pratiquer la course à pied et autres échappées
Éditeur : Le Livre de Poche - Date de parution : Mai 2014 - 284 page et 19 nouvelles.
Ce recueil de nouvelles commence fort, très fort, avec une nouvelle qui m'a ravie. Humour bien acéré, jeux de mots subtils et une fin on ne peut mieux trouver. Le ton est donné et autorisation de pratiquer la course à pied nous invite dans des vies de personnages qui souvent sont récurrents. Doux rêveurs, personnages qui veulent donner le meilleur de soi ou laissés sur le bord de la route de la vie, ils croient aux lendemains meilleurs, se cachent derrière des prétextes avouables ou non, s'enlisent ou se prennent en pleine figure ce dont on on parle à demi-mots Car pour aborder l'handicap, le racisme, il faut trouver le forme et la manière. Et Franck Courtès y arrive quitte à décrire nos propres comportement dont on est si peu fiers.
Alors oui, je me suis régalée mais car (il en fallait un) les dernières nouvelles sont moins piquantes, juteuses. Ce sera mon seul petit bémol pour un recueil de grande qualité !
J'ai cru pouvoir assumer seul me honte, me trouver des excuses.J'ignorais que ce purgatoire serait éternel. La seule chose qui m' a fait du bien durant toutes ces années, c'est la fatigue, parce qu'on se fatigue de tout, même de se haïr.
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