Éditeur : Buchet Chastel - Traduit de l'anglais (Australie) par Erika Abrams - Date de parution : Août 2013 - 341 pages de grands espaces et d'un destin hors du commun !
Ce roman s’ouvre sur une scène très dure. Une femme accouche en pleine nature d’une enfant prête à emprunter le chemin des morts. Elle enterre sa fille et part. Car Jessie a tué juste avant un homme violent. Son mari.
Nous sommes en 1921 en Australie. Quatre ans plus tôt, Jessie sortie de prison s’est retrouvée sous la tutelle de Fitz. Eleveur de bétail, il est un intermédiaire dans les vols de chevaux et il y implique Jessie. Ce type de vol elle connait. D’ailleurs c’est pour cela qu’elle a fait de la prison. Si elle dit non à Fitz, elle retournera derrière les barreaux. Elle a été contrainte de se marier avec cet homme qui lève la main à tout bout de champ sur elle. Voilà l’existence que Jessie fuie.
Première surprise dans ce roman, une voix s’élève pour narrer la vie de Jessie celle de son enfant. Lumineuse, poétique, remplie d’amour et de compréhension pour celle qui l’a portée. Deuxième surprise : l’auteure ne nous dépeint pas Jessie comme étant à priori sympathique mais comme une femme qui a su se forger une carapace dans un monde brutal. Une femme hors-la-loi éprise de grands espaces et de liberté. A ses trousses, deux hommes : un sergent héroïnomane et Jack Brown son ancien amant noir qui travaillait pour Fitz. Sur son chemin, elle rencontrera des enfants qui vivent eux-aussi clandestinement, des voleurs de chevaux. Dans sa cavale qui semble sans fin, même si par moments elle veut abandonner, sa rage de vivre est toujours la plus forte. Elle la pousse à ne pas abandonner son but.
Au fil des pages, Jessie se montre avec ses faiblesses et ses fêlures et l’humanité du personnage prend le dessus dans un décor souvent hostile. Si au départ j’ai été gênée par la narration de l’enfant mort, elle m’a par la suite procurée des émotions fortes.
Un premier roman puissant et réussi !
Si la terre pouvait parler, de qui raconterait- elle l’histoire ? Sa préférence irait- elle à ceux qui, à genoux sur elle, se sont écharpé les doigts à la retourner à mains nues ? À ceux qui, soir après soir, s’y laissaient choir comme sur le sein d’une mère, l’arrosant de leurs larmes et de leur sang ? Ou à ces autres qui aspirent à s’en éloigner, aussi loin que les oiseaux, coupant le ciel dans une stridence qui ne connaît pas les pleurs ? Tel est sans doute le désir de la terre, pour ceux que des ailes tiennent en suspens. En bas où je suis, j’ai fini par comprendre deux choses : les oiseaux retombent et la terre sait attendre. Tôt ou tard, tout lui sera remis, avec les dents et la peau et les rognures d’os. Un jour, ceux- là mêmes qui cherchent à planer là- haut se retrouveront plantés comme une racine torse dans sa noirceur compacte. Comme moi. Telle est sans doute la leçon de la terre.
Les billet de Mimipinson, Mirontaine
20 commentaires:
Il a tout pour me plaire me semble-t'il ! déjà repéré, noté, surligné :-))
@ Aifelle : une femme que je ne suis pas prête doublier !
Mouais......pas mal, mais bon.....
Un beau portrait de femme, on dirait...
C'est vraiment des voleurs de chevEux, pas de chevAux ?? Bizarre... ;-)
Je me laisserai bien tenter pour le bush.
Le bush australien n'est pas vraiment amical quand on y vit mais il offre de grands espaces propices aux belles histoires, je note !
Un auteur à découvrir alors
Encore un titre qui me tente beaucoup, vile tentatrice !
J'ai l'impression, je ne sais pourquoi, que je n'accrocherais pas à ce roman... Je crois que je vais suivre mon intuition malgré ton avis.
Mais c'est qu'il a l'air drôlement bien, ce premier roman !!!!!! Je le note of course (avec sa couverture jaune en broché, il est immanquable)
Pourquoi pas ? il m'avait fait de l'oeil dans la sélection
Pourquoi, je ne l'ai pas noté dans ma liste d'envie ( rentrée littéraire ) Why, why, why ???
je note donc car tu me donnes très envie de le découvrir !
Je note (en gros !) sur ma liste. je sens qu'il est pour moi celui-là !
Ahem, le coup du bébé mort en narrateur provoque une grosse alerte rouge mais je te fais confiance Clara, et je note quand même dans un coin. Le bush pourrait rattraper le tout...
@ Mimi : tu es moins enthousiaste que moi, oui...
@ Gwen : oui !!!!Oh et quelle femme!
@ Anne : à jongler avec le temps et à me brûler, j'ai la tête à l'envers...La foudre de la honte m'hérissent les chevaux (pardon les cheveux:))
@Alex : à lire pour ce portait de femme hors du commun et ce bush australien !
@ Asphodèle : généralement la nature est souvent dépeinte avec ces aspects généreux,accueillants, "maternels" alors qu'ici l'auteure nous la montre hostile.
@ Gambadou : oui!!
@ Jérôme : dixit un des tentateurs qui règne sur la blogo...:)
@ Kathel : il n'est peut-être pas pour toi..
@Philisine : j'aime ton enthousiasme communicatif!
@ Zazy : ahah , ferrée ?
@ Voyelle : oui pourquoi ????:)))))
@ ICB : oh, j'espère que tu l'aimeras autant que moi !
@ Zarline : il y a deux narrations et celle de l'enfant mort n'est pas la principale. J'ai été surprise mais ensuite ça ne m'a pas dérangée car au contraire, elle permet de rendre cette femme plus humaine, moins rude.
Ma bibliothécaire l'a recommandé lors du club de lecture de rentrée.
déjà noté, je veux !
Complètement atypique et original. Je le note. Je me rappelle de "la voleuse de livres" où l'histoire est racontée par la mort, et cela m'avait vraiment dérangée au début. par la suite cela avait donné encore plus de relief à l'histoire.
@ Valérie : elle a bon goût!
@ Theoma : comme tu aime les destins de femme hors normes, tu seras ravie!
@ Anis : j'ai pensé à toi en le lisant justement ( à cause du personnage)!
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