Éditeur : JC Lattes - Date de parution : Février 2015 - 210 pages sans œillères...
Il y a d'abord les prénoms que l'on donne dans cette famille. Morta est la fille de Clotho et la grand-mère se prénomme Lachésis. Une excentricité voulue qui se transmet de génération en génération. Mais une même maladie s'est insérée dans le transmission familiale. Elle frappe Lachésis puis Clotho "l’oubli, la folie, la perte de soi – ce que l’on appelle aujourd’hui Alzheimer".
Morta écrit des polars dans l'indifférence générale. Son père communiste et coureur de jupons à d'autres chats à fouetter. Sa mère qui rêvait de devenir danseuse étoile se raccroche toujours à cette utopie malgré les années passées. Une mère avec laquelle elle entretient une relation très proche. Les dés sont jetés et le verdict sans appel vient rapidement avec l'obligation pour sa mère de placer Lachésis. Sa mémoire défaille un peu, grignotée, puis totalement . Le parcours du combattant pour dénicher un centre derrière les discours menteurs. Puis la maladie jette son dévolu sur Cloto. Les oublis, les scènes quasi irréelles, les paroles incohérentes. Qu'est devenue sa mère si complice, celle qui l'appelait plusieurs fois par jour? A défaut d'oublier et de faire mentir la génétique, Morta est plus virulente dans ses livres. Comment penser avoir un enfant alors qu'elle est mariée ? A quoi se résument la vie et son avenir ? Elle se dit qu'elle sera la prochaine...
Caroline Vié livre sans tabou, quitte à bousculer, la maladie , ce que vit l'entourage et la peur qu'elle distille. Avec l'anéantissement de ces souvenirs qui nous ont façonnés, qui font de nous ce que nous sommes.
La face cachée d'Alzheimer est montrée telle qu'elle existe avec franchise, une dose d'humour noir d'où surgissent tendresse et amour. Un roman saisissant sans œillères, vous l'aurez compris, qui touche et émeut.
Alors ce n'était que ça la vie ? Un truc plaisant parfois, souvent désagréable, insignifiant surtout où surnagent des joies, des chagrins et une absence.(...). Une fois le bovarysme de l'hyperactivité envolée, il ne reste plus rien que le temps de penser.
Les billets de Nadael, Sévérine
17 commentaires:
C'est vraiment un roman l'histoire familiale de l'auteur ? J'aurais du mal avec Lachesis, pour moi c'est un remède homéopathique !
Je voulais dire un roman OU l'histoire familiale de l'auteur ..
Aifelle : c'est un roman
Le thème me tente beaucoup, je note...
Je note, c'est un sujet qui me touche particulièrement.
Comme toi, ce roman m'a vraiment émue, bousculée même.
Un roman qui doit être touchant, je n'ai lu que de bons avis pour l'instant et la couverture me fait fondre !
Un roman sans doute intéressant... et dur.
ça a effectivement l'air d'un texte très fort !
Pas trop mon genre de prédilection, mais vu les bons avis je note tout de même ! ;-)
Ah je viens de lire deux titres qui traitent de cette maladie... je vais attendre un peu.
J'ai déjà noté le nom de cette auteure, ce roman me tente beaucoup d'ailleurs...!
Le thème de la maladie d'Alzeimer ne me tente pas plus que cela.
Trop de bouquins sur cette maladie "à la mode", hélas. Pas envie de connaître mon peut-être futur
L'état civil aurait accepté ces prénoms à l'époque de la naissance des personnages? Bon, disons que c'est peut être à usage strictement familial.
Sinon, why not?
@ Laurielit @ Krol @ Noukette: alors il est pour vous!
@ Asphodèle @ Delphine @Irrégulière : oui mais pas de pathos...
@ kathel : et une auteure à suivre!
@ Antigone : je comprends...
@ Axel : elle décrit ce que vit l'entourage et son humour m'a plu !
@ Zazy : d'accord...
@ Keisha : n'est-ce pas ?
Je suis très tentée par ce titre
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