Éditeur : Métailié - Traduit de l'espagnol ( Uruguay) par François Gaudry - 262 pages dévorées !
Un brin paranoïaque et porté sur la bouteille, à presque quarante ans, la vie d'Anibal fils d'un célèbre historien de la Rome antique semble bien minable. Pourtant, il a toujours voulu être à la hauteur de ce dernier embrassant des études d'histoire avec l'espoir d'être un universitaire reconnu. Ce père très exigeant, insatisfait n'a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues. Ecarté par sa famille, chassé par l'université, il vit dans la précarité. Deux ans après la mort de son père apprise par le plus grand des hasards, sa soeur a hérité de tous les biens mais Anibal se retrouve en possession de trois boîtes.
Partagé ente l'envie d'en savoir plus et celle de l'image de son père qui l'écrase, la tentation de le ouvrir est la plus foret. Son père aurait-il eu un soupçon de bienveillance envers lui ? Les boîtes révèlent des journaux intimes, des radios, un costume de déguisement datant de son enfance mais aussi une édition d'un livre En lisant Gibbon dont Hanibal n'a jamais pu venir à bout. En le feuilletant, il découvre un lettre manuscrite de son père. Hannibal n'a pas été laissé sans héritage mais pour le toucher, il doit rédiger un ouvrage d'histoire contemporaine. Ce clin d'oeil cruel de son père le laisse abasourdi. Une fois de plus, même mort, il méprise son fils qui n' a pas su arriver à sa cheville.
Sur le point de gagner une petite fortune, un avocat et son épouse visiblement bien attentionnés et admirateurs de son père sont présent à ses côtés pour l'encourager à grand renfort de flatteries. Sans le savoir, il se retrouve au centre d'un imbroglio où des imposteurs cherchent les profits.
Hannibal le pauvre raté névrosé est mêlé à des aventures qu'il était loin d'imaginer mais qui vont par la même occasion réveiller un côté déterminé chez lui et la fin des jérémiades.
Avec un vrai suspense, émaillé de références à l'histoire antique et aux mythes, des personnages hauts en couleur, Hanibal va constater qu'il n'est pas si éloigné de son père.
Avec une écriture recherchée mais sans être pompeuses, alternant humour, ironie et tendresse, jouant sur les codes de l'anti-héros, ce roman sur la filiation et la quête d'identité se dévore !
Une fois de plus depuis que j'avais fait la connaissance de cet improbable ami de mon père, je restai plongé dans une profonde stupéfaction. Le bonhomme était en train de me dire dans son style fleuri et euphémique que cette fanfaronnade académique , avec ses groupe de danse folklorique et son club "Histoire des idées", était sa façon de dédommager la société pour avoir épargné la prison à des malfaiteurs. Je l'imaginais refermant sa serviette après avoir rendu la liberté à un proxénète et pensant avec enthousiasme à la causerie de la semaine suivante.
Le billet de Nadael (qui m'a donnée envie de découvrir ce livre, merci!)
18 commentaires:
Pages dévorées, un roman noir, chez Métailié (bon parfois, ils se ratent un peu), je prends...
j'aime beaucoup Métailié, et je suis souvent d'accord avec tes avis, donc je note :-)
Très tentant ! et rien que le jeu entre le titre et le nom du héros prête à sourire ! je note ....
moi qui suis à la recherche de littérature latino et espagnole je le note sur ma liste
En plus un brin d'histoire romaine n'est pas fait pour me déplaire
J'en suis au deux tiers et j'aime beaucoup le ton à la fois ironique et plein d'autodérision. Il y a une sorte d'humour noir mais pas que...
Je ne suis pas fan de l'histoire romaine, mais tu es persuasive.
Hum, je vacille, c'est ce que j'aime, ça (et puis, Métailié!)
Toujours sympathique un livre que l'on dévore... ;)
J'hésite encore. L'histoire gréco-romaine ce n'est pas vraiment ce que je préfère.
Oh, mais il n'y a pas encore d'auteurs uruguayens sur Tête de lecture !!
Jamais lu d'auteur de cette nationalité, ton billet me donne envie de le faire monter tout en haut de ma Pal ! :)
Tu en parles très bien et on éprouve déjà de la sympathie pour le héros...
Je vois qu'il t'a plu, j'en suis ravie. Un roman brillant! Merci pour le lien.
@ Yv : c'est du bon!
@ Eva : super!
@ Athalie : le père d'Anibal lui a donné ce prénom en référence à un célèbre général carthaginois ( un grand guerrier).
@ Dominique : et bien voilà, tu as trouvé!
@ Jérôme : ce ton a fait mouche chez moi !
@ Aifelle : il n'y a que quelques références pas de quoi s'affoler..
@ Keisha : ben oui!
@ Antigone : oui!
@ Tant qu'il y a aura des livres : à toi de voir mais comme je le disais à Aifelle, il n' y a que quelques références.
@ Sandrine : nooon?!
@ Cathulu : :))))
@ Gwen : merciiii!
@ Nadael : ton billet m'avait alléchée..
Alors là, je dis : OUIIIII !
@ Delphine : quel enthousiasme:)))) !
Je ne peux pas résister à un tel avis de ta part !
Ce n'est donc pas vraiment un polar, si ?
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