Éditeur : Le Rouergue - Date de parution : Janvier 2015 - 192 pages vives, teintées d'ironie et d'hardiesse !
Raphaëlle Riol invite une jeune femme non pas que pour écrire sur elle mais surtout pour lui laisser la parole. Violette Nozière qui défraya la chronique dans les années Trente en empoisonnant son père. Condamnée à mort dans un premier temps puis libérée en 1945, son chemin se perd. Son fantôme s'installe chez l'auteure et y prend ses aises.
On découvre Violette Nozière s'ennuyant chez ses parents de condition modeste, belle, avide de d'argent, d'amour et de brûler sa jeunesse avant qu'il ne soit trop tard. Menteuse, manipulatrice, la jeune femme fascine et nous voilà plongés dans un autre univers, revivant une autre époque. Son procès sera sans appel, elle est décrite comme immorale et de petite vertu alors qu'elle n'a que dix-sept ans. Un procès où sa mère ne la défendra pas. Muse des surréalistes, décriée, haie, elle fait parler d'elle.
Dans cette face A, les discussions prennent vie entre l'hôte et son hôtesse. Violette s'immisce dans le quotidien de l'auteure, le bousculant, n'en faisant qu'à sa tête et prenant de plus en plus de place. La face B est celui du domaine des hypothèses pour savoir qui fut la personne qui l'attendit à sa libération.
Je me suis régalée des réflexions sur le processus d'écriture, de la liberté qu'un l'écrivain s'octroie quand il s'empare d'un personnage.
Si le livre est original par sa construction, l'écriture de Raphaëlle Riol y ajoute du piment. Vive, alerte, avec de l'humour et du vitriol. Une écriture qui se moque des conventions pour plus de liberté et d'hardiesse. A lire !
En invitant une morte à s'installer chez moi, je savais que j'allais devoir régler des comptes avec la vie et avec l'écriture. Qu'il allait falloir aligner les mots subtilement, pour ne pas miser trop vite, ni frôler trop dangereusement l'obscurité. Je prenais le risque de devoir mentir, à moi et aux autres. Jouer le jeu des questions-réponses et peut-être au bout du compte celui de l'écriture-miroir, celui de l'écriture qui fait vomir ce qu'on croyait pourtant avoir digéré.
Les billets de Cathulu, Leiloona
5 commentaires:
Tentant ! Merci pour cette mise en lumière d'un livre dont je n'ai pas entendu parler.
Le rouergue a encore frappé fort on dirait!
Je ne suis pas très tentée par Violette Nozière.
Je lis en diagonal... ce roman m'attend!
@ Delphine: il faut savoir regarder/ farfouiller hors des livres dont on parle partout..
@ Keisha : oui! et une bonne maison d'édition!
@ Aifelle : ah c'est dommage...
@ Nadael : bonne lecture Nadael !
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