lundi 22 août 2011

Mensonges par procuration

Copyrigt Kot

Chez Leiloona, ma première participation à un atelier d'écriture une photo, quelques mots.


-Lisa ? Non, c’est bien toi ?
Je n’en revenais pas ! Tomber sur une vieille copine de fac à cette exposition où ma sœur m’avait traînée. Enfin, vieille copine, pas vraiment car Mathilde et mois étions proches. Mais à l afin de nos études, nos chmiens s'étaient séparés. Elle était partie à l’étranger suivre son mari.  Les nouvelles se sont espacées puis raréfiées. Et, de mon côté, je ne prenais pas l’initiative d’en prendre.
-Tu n’as pas changé Mathilde !
-Oh si quand même…
Elle a posé sa main sur son ventre rond dissimulé sous une robe évasée. Elle le caressait avec amour.
-Et oui, on a franchi le pas !
J’ai serré fort ma flûte de champagne à en avoir mal.  J’ai réussi à articuler un « toutes mes  félicitations, c’est génial ». Mon sourire n’en était plus un, je devais prendre sur moi.
-Et toi ?
Qu’est  ce je devais lui répondre ? La vérité ou lui balancer un bobard qui sente bon la guimauve ?  Je n’étais pas sortie de chez moi depuis deux mois et il fallait qu’en une soirée, on rouvre ma blessure et on jette du sel dessus.
-Avec Quentin ?
Elle enfournait des petits fours et j’étais là incapable de dire quoi que ce soit. Avec Quentin, on avait essayé pendant cinq ans d’avoir un enfant. Trois années à d’abord laisser faire le hasard. Je guettais le moindre retard puis il y a deux années où j'ai commencé à douter. La consultation chez un spécialiste nous a enlevé tout espoir. Le couperet était tombé. Tranchant et sans appel . Mon ventre était sec, incapable de donner la vie. A partir de là, Quentin est devenu plus distant même s’il nous restait l’adoption. Je l’aurais aimé cet enfant comme si c’était ma chair et mon sang ! Un soir, j’ai trouvé un mot de Quentin où il expliquait noir sur blanc qu’il voulait fonder une famille, une vraie. Il avait pris  affaires et était parti sans d’autres explications.
-Ohoh, Lisa, ça va ?
-Oui, très bien… en fait, tu sais moi, les enfants c’est pas mon truc…Mais je vais devoir te laisser car  ma sœur m’attend.
J’ai avancé comme un automate parmi les invités. J’ai trouvé ma sœur et je lui ai demandé de me ramener chez moi sous prétexte d’une migraine. Deux mensonges par procuration pour se préserver. Je n’avais pas le choix.

3 commentaires:

Amélie Platz a dit…

Oh... il est bien triste, ce texte. Mais je crois que les sentiments que tu décris sont très justes... C'est très beau en tout cas.

32 Octobre a dit…

très beau texte tout en nuance

leiloona a dit…

Désolée, miss, je n'ai mis ton lien qu'aujourd'hui ! :/ Je ne suis pas chez moi et il m'est difficile de me connecter.
Je te remercie d'avoir participé ! :D

Chez moi aussi cette photo a quelque chose à voir avec la maternité ! :D
Étonnant !