jeudi 17 janvier 2013
Serge Joncour - L'amour sans le faire
Éditeur : Flammarion - Date de parution : Août 2012 - 320 pages de sensibilité !
Après dix années de silence, Franck téléphone à la ferme tenue par ses parents. La voix d'un enfant prénommé Alexandre lui répond. Alexandre, le même prénom que son frère cadet, unique et décédé. Au bout de toutes ces années sans que lui ou que ses parents ne prennent réciproquement des nouvelles, il prend le premier train pour aller les voir. Quitter Paris un moment là où il allait voulu toujours vivre avec sa camera comme outil de travail pour tourner le dos à la ferme et à ses histoires de terre. De toute façon, Alexandre avait pris la relève. Travaillant avec les parents, lui qui semblait être en osmose avec cette terre et ses exigences. Alexandre vivait avec Louise chez les parents puis il avait décidé de retaper le vieux moulin. A partir de ce moment, le bonheur semblait s’être éloigné. Franck était resté sourd aux appels de son frère, n'avait pas su mesurer la détresse de son frère. Et puis, il y a eu la mort d'Alexandre sans que l'on sache exactement ce qui s'était passé cette nuit là. Louise était partie après l'enterrement, Franck avait vidé son sac de reproches aux parents. Parti en froid se jurant de ne plus remettre les pieds à la ferme.
Louise vit toujours dans le souvenir d'Alexandre. Après lui, elle n’a pas pu aimer personne. Il y a eu quelqu'un sans que ce soit sérieux mais elle s'est retrouvée enceinte. Louise a décidé de garder l'enfant, de l'appeler Alexandre et de le confier à ses anciens beaux-parents. Avec ses boulots précaires, elle ne voyait pas comment faire d'autre et puis l'enfant serait mieux à la campagne qu'à la ville. Louise a décidé de se rendre quelques jours à la ferme.Voir son fils âgé de cinq ans et se reposer surtout. A la ferme, elle a toujours sa place entre celle de belle-fille et de fille. Alexandre devenu naturellement le petit-fils.
Quand Franck arrive, il découvre Alexandre cet enfant plein de vie posant des questions. La ferme est changée mais pas les habitudes ancrées de ses parents taiseux. On ne parle pas des sentiments, tout se joue dans un regard, un soupir et les non-dits. Franck a ressenti le besoin de se rapprocher d'eux. Faire la paix sans leur avoir parlé de sa maladie.
Louise est attendue par Alexandre et par les parents. L’enfant est heureux d’habiter chez papi-mami. Eux partent une semaine à la mer, une entorse à leur mode de vie. Franck, Louise et Alexandre se retrouvent tous les trois.
Les chapitres alternent la voix de Franck et celle de Louise, deux êtres cabossés suspendus à leurs souvenirs. Fragiles, maladroits avec l’amour à la recherche de leur place, chacun plongé dans sa propre nostalgie et ses problèmes. Alexandre les relie, le frère et l’amant, et Alexandre ce petit garçon débordant de vie. Un roman d’amour filial, fraternel, maternel, terrien, de substitution également et où le pardon occupe une part importante. La pudeur des sentiments se dévoile dans l’écriture de Serge Joncour. Sensible, décrivant tout aussi bien la simplicité de moments heureux que les difficultés et la réalité d’un monde agricole ou ouvrier. Un livre où la nature est un personnage à part entière.
J’ai aimé cette lecture, ces personnages si justement décrits mais il m’a manquée une vraie fin.
Aimer, ce serait de nouveau s'exposer à la peur, la peur d'être dépossédée une seconde fois. Cet homme qu'elle aimait avant, il lui servait de repère et de raison d'être. Dans l'amour il y a bien plus que la personne qu'on aime, il y a cette part de soi-même qu'elle nous renvoie, cette haute idée que l'autre se fait de nous et qui nous porte.
23 commentaires:
Heu je vais faire la vilaine, j'ai lu 100 pages, ça ne démarrait pas vraiment, ça m'énervait... (rappel, je peux lire Proust qui n'est pas classé non plus dans les trépidant, mais bon...)
J'étais persuadée que tu l'avais déjà lu ... je le prendrai à la bibliothèque à l'occasion, au moins pour essayer, les avis très contrastés m'intriguent.
Comme Keisha, je ferai son vilain, je n'ai pas accroché, trop "déjà vu, déjà lu". Rien de bien folichon là-dedans
Des avis et des ressentis vraiment très différents pour ce roman, au titre qui me plait, pourtant.
Moi j'ai adoré ce livre...et pour les mêmes raisons...on doit avoir une sensibilité proche...cette histoire émeut tant elle'est simple justement et très joliment peinte...
Bisous Clara
Tout pareil que Keisha et Yv : la première partie est bien trop longue, trop lente... Je suis quand même arrivée au bout, mais quel ennui !
c'est étrange cette unanimité dans les commentaires ! je vais rajouter ma voix au chœur des déçues, je n'ai pas accroché , je trouve ce roman décevant et vide.
Je l'ai lu jusqu'au bout sans jamais éprouvé un sentiment de plaisir mais je pensais que ça venait de moi car j'étais plongé dans Bryson qui m'amuse , je vois que je ne suis pas seule, donc je ne vais pas reprendre la lecture contrairement à ce que je m'étais promis.
Luocine
je vais ajouter ma voix au chœur des déçues par ce livre , je pensais que ça venait de moi ... comme je vois que je ne suis pas seule dans la déception, je vais donc renoncer à ma résolution de reprendre cette lecture après mon Bryson qui me balade à travers l'Australie
Luocine
Pas tenté. Trop intimiste pour moi sans doute.
Je suis passée totalement à côté de ce livre. Pourtant, le sujet me plaisait beaucoup...
Les avis diffèrent vraiment beaucoup sur ce titre.
Je n'ai pas été emballée...
J'aimerais découvrir cet auteur et ce titre...
En lisant ton post, je me faisais cette réflexion " histoire bien mais sans plus". Quand je vois les coms, je confirme mon intuition, à tort sûrement. Bisous
Ben, je ne suis pas très tentée, tu 'as pas trouvé de fin, Keisha, Yv et Papillon n'ont pas aimé le début... que resterait-il ? :)
Les coms du dessus ne sont pas très enthousiastes... je pensais passer mon tour sur ce titre, de toutes manières.
si j'ai passé trois ans à écrire ce livre, y ai mis ma peau, mon passé, cet enfant "trouvé", par mes parents, cette campagne coriace loin de l'idyllique nature, et si de tout cela il ne reste, rien, sinon, vide, et ennui, c'est peut-être moi que vous n'avez pas aimé. Du coup, le livre n'y est pour rien. Le pauvre... Ne lui en voulez pas, à lui. Merci.
@ Keisha : à ce point ? tu avis lu Rosa Candida ? tu avais aimé car question lenteur au départ, il y en avait dans ce livre...
@ Aifelle @Alex @ Valérie : oui des avis très partagés ! A chacun de se faire sa propre opinion !
@ Yv : je te l'accorde, les deux personnages centraux oint un goût de déjà lu mais il y a le reste. La sensibilité, les parents fermiers pour qui la terre est tout et cette peur que l'exploitation ne soit pas reprise. Si juste, car ça existe encore pour cette génération. Pas folichon? Le libre se termine sur l'espoir !
@ Jacky : oui etc'ets ce qu'ai aimé !
@ Papillon aucun ennui pour ma part !
@ Luocine : il parle de vies cabossées, de choses simples qui font la vie. Sans fioriture. Après, les goûts et couleurs.. c'est toujours la meme histoire !
@ Jérôme :pas plus intimiste que les livres d'O. Adam et surtout bien meilleur que le dernier de cet auteur !
@ Saxaoul : ce livre m' a parlée...
@ Paikanne : décidément, il partage !
@ Philisine :un livre peut parler à un lecteur et pas un autre pour différentes raisons...
@ Kathel : la fin est ouverte et je n'aime pas ça !
@ Antigone : il y a de belle réflexions sur la vie pourtant...
@ Serge Joncour : je ne sais à qui s'adresse le "vous" "de votre commentaire. Peu importen fait car je sui surprise par vos propos... Que vous mettiez dans la balance le temps passé pour écrire votre livre et le fait que des lecteurs ne l'ont pas aimé est pour moi sans rapport. Où est le lien entre le temps passé à écrire un livre et sa "qualité"?
J'ai aimé la sensibilité, les tourments de vos personnages tels des phalènes se heurtant à la lumière et comment vous décrivez si justement cette génération d'agriculteurs pour qui la terre est tout. Un bien qui doit perdurer dans la famille, une tradition, un métier qui se transmet de génération en generation. Je n'ai pas aimé la fin ouverte de votre roman. C'est mon droit...
Clara, c'est juste qu'à chaque fois que je lis une critique où l'on pointe un défaut de mon livre, et bien je suis d'accord ! Et me fais le même reproche! Sur la longueur du début, la fin ouverte, et autres..... Du coup, ça devient une autocritique mortifiante. Mais de toute façon, Merci de votre lecture. Et bravo pour le blog. Bien à vous. Serge
Sur ma PAL !!!!
@ Serge Joncour : et bien pour votre prochain roman, vous gommerez ces petis défauts. Un livre ne peut pas faire l'unanimité, gardez cela aussi en tête... En ce qui me concerne, j'ai nevie de continuer à découvrir vos autres livres ! Et je conseille la lecture de celui-ci !
@ Liliba : yes!
Lors de son passage à la Grande librairie, l'auteur ne m'a pas donné plus envie que cela. ce sont plus les différents billets lus qui me donnent envie...
Toujours très envie de le lire... D'ailleurs, je me le suis offert !
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