lundi 7 octobre 2013
Alan Heathcock - Volt
Éditeur : Albin Michel - Traduit de l'américain par Olivier Colette- Date de parution : Septembre 2013 - 297 pages sous forme d'électrochoc !
L'erreur à ne pas commettre est de piocher au hasard de ces nouvelles ou de les lire individuellement. Car un des points forts de ce recueil est d’être à l’image d’un roman grâce à l'ensemble des huit nouvelles et de certains personnages récurrents. Le fil rouge est Krafton, une petite ville paumée d’Amérique qui semble coupée du reste du monde. Avec ses habitants chevillés à cette terre comme s’il était impossible de fuir ce coin perdu avec ses quelques commerces, son église, ses fermes. Quand on quitte Krafton c’est pour combattre à la guerre ou alors pour fuir et tenter de s’expier d’une faute.
D’ailleurs, la première nouvelle de ce recueil qui est un uppercut à elle toute seule, aborde les thèmes du châtiment et de la rédemption. Un homme ne se remet pas de la mort de son fils qu’il a causé par accident. Il part de Krafton et devient un animal sur lequel on parie de l’argent pour des combats. Dans plusieurs nouvelles, les guerres apparaissent en filigrane ainsi que les marques indélébiles qu’elles ont laissées. D'un jeune homme qui le jour de ses dix-sept ans est mis devant l’évidence que jamais il ne partira de Krafton, d'Helen gérante d’une épicerie qui s’est retrouvée nommée shérif de la ville sans rien demander à un père qui demande à son fils de l’aider à faire disparaître un cadavre, l’ambiance de ces nouvelles est sombre. L’atmosphère est lourde, chargée de tension tandis que Krafton subit des inondations ou des tempêtes. La ville semble être maudite tout comme ceux qui y vivent et il suffit d’une étincelle pour allumer la violence. Mais certains de ses habitants animés par la flamme de l’espoir se débattent.
Pour son premier recueil de nouvelles, Alan Heathcock tape fort ! Vous l’aurez compris, il vaut mieux éviter cette lecture quand le baromètre du moral oscille vers la morosité car on se prend une gifle !
Sans aucune concession et avec un réalisme presque brutal, l'auteur réussit à mettre en exergue les sentiments comme l'humanité qui persiste quand on croit avoir tout perdu. Un recueil de nouvelles électrochoc !
Lonnie reprit la bouteille. "T'as déjà entendu parler des bêtes qui se rongent la patte pour se libérer d'un piège?".Il posa la bouteille contre ses lèvres. "Ca revient à essayer ça, d'essayer de partir d'ici. Tu peux demander à Hep si tu ne me crois pas."
La route n'était gondolée ni sinueuse, les lignes de l'autoroute se déroulaient comme des cordes reliées à la ville.
"Je vais pas vivre dans un piège, dit Walt. Je vais me tirer.
- On peut pas courir sur une seule jambe, petit."
Une lecture commune avec Anne et Jérôme dont je suis curieuse de connaître les avis...
21 commentaires:
J'ai beaucoup aimé l'ambiance crépusculaire de l'ensemble mais il me manque un petit quelque chose... C'est juste un tout petit peu trop sage pour moi mais ça reste très bon.
Ah, ça me paraît excellent (malgré le bémol de Jérôme dont je vais aller illico lire le billet). Et la préface/cooptation par D. R. Pollock dont j'avais adoré le roman finit de me convaincre.
J'avoue que ce type de thématiques ne me parle pas franchement...
J'ai décliné l'offre de lecture, à te lire, je me demande si j'ai bien fait
Je ne sais pas si ça me conviendrait. J'ai le temps d'y réfléchir.
Avec un titre pareil, pas étonnant que ça claque!
Va falloir que j'explique à Albin Michel que mon créneau c'est Terres d'Amérique et pas les romans français (finalement je n'ai pas accepté celui qu'on me propose, j'ai du lait sur le feu)
Et oui, certains pour leur premier roman veulent des coups de maître!
Bon, écoute,..... que je sois franche, je ne suis pas tentée par ce livre
@ Jérôme: tu n'as pas trouvé que la première nouvelle était "hard"?
@ In Cold Blog : j'ai aimé cet univers qui semble à part et ces personnages comme ancrés dans le malheur et une forme de désespoir comme un peu des condamnés.
@ Irrégulière : moi j'aime bien!
@ Yv : la force de ce recueil est l'ensemble de ces 8 nouvelles et l’atmosphère qui s'en dégage colle à la peau...
@ Aifelle : c'est clair que la gaieté ou le bonheur sont absents..
@ Keisha ::)))
@ Claudia : en fait, il aurait pu le remanier en roman et le résultat aurait été aussi bon !
@ Zazy : tu as le droit!!
Je ne suis pas aussi emballée que toi, ces nouvelles avaient un parfum de djà lu (en mieux - chez Pollock, justement !) Mais c'est bien quand même, et l'idée des personnages récurrents est excellente.
Je l'avais aussi bien aimé ! "Électrochoc", c'est bien dit ;)
Je dois dire que je ne suis pas très nouvelles, et pourtant tu en parles bien
Comme je l'ai dit chez Jérôme, cette ambiance fait déjà-vu quelque part, déjà lu en tous cas. Elles ne me tentent pas plus que cela, ma LAL te remercie ! Mais si elles passaient à ma portée, je les lirais^_^
je ne crois pas que cela me donne assez envie , je crois que je vais me contenter de ton billet
Luocine
Je ne crois pas que cela me conviendrait en ce moment. J'ai besoin d'optimisme.
Je retiens le titre mais n'en fait pas une urgence... ;)
Comme Anis, j'ai besoin de gaieté mais je ne dis pas non à ce recueil. Bisous ma biche !
Je serais plus tentée si c'était un roman... mais j'ai des périodes "nouvelles" parfois !
@ Anne : le contexte n'a rien de nouveau (l'Amérique profonde) et déjà lu chez Pollock et d'autres mais la trame m' a tapée dans l'oeil, et les personnages sont décrits avec réalisme...
@ Mélopée : je vais lire ton billet !
@ Galéa : j'adore le nouvelles!
@ Asphodèle : à toi de voir...
@ Luocine : même réponse quà Asphodèle!
@ Anis : c'est la période..
@ Antigone : ok, miss!
@ Philisine : oui!!!!
@ Kathel : il se lit comme un roman!
Ah Clara, ma belle Clara, mais comment veux-tu que j'arrive un jour à faire baisser mes listes d'envie de lecture quand je viens te lire ???
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