samedi 19 octobre 2013
Bruno Tessarech - Art nègre
Éditeur : Buchet Chastel - Date de parution : Août 2013 - 240 pages dont je me suis régalée !
Louis est un écrivain dont plusieurs de ses romans lui ont valu du succès. Mais il n’a rien écrit depuis un moment. Or il faut bien payer son loyer, se nourrir et à l’occasion employer une femme de ménage. Un appartement propre, rangé pour démarrer du bond pied un nouveau roman. Alors quand un éditeur lui propose dignement et avec les grands mots d’être co-auteur pour un ancien taulard, il accepte. Le voilà donc nègre. Si le premier livre est un échec (l’ancien détenu n’étant pas plus repenti qu’un voyou pris la main de sac), Louis enchaîne sur d’autres co-écritures.
Louis retrouve la confiance qui lui manquait et les livres qu’ils signent masqué rencontrent du succès. Dans le monde de l’édition, son nom circule (car personne n’est dupe sur les qualités littéraires des personnages publics connus). Notre Louis est ragaillardi, se sent enfin prête à écrire pour lui surtout qu’il a renoué avec son ancienne compagne.
Les personnages divers sont aussi vrais que nature, comme l'ami de Louis ancien acteur et notre gost-writer est foncièrement gentil et attachant. Et quelle écriture ! Pétillante, élégante qui sait se faire ironique mais jamais méchamment, très visuelle avec certaines scènes ou certains dialogues truculents ! Enlevé, sans temps mort, ce roman laisse place aussi à la réflexion. L’écriture, le monde des écrivains et de l'édition sont au cœur de ce livre mais aussi la vie. Le tout avec avec humour (un humour comme je les aime!) et une vraie lucidité.
Je me suis régalée du début à la fin ! Une très belle découverte !
Il était étrange de voir que combien ce travail de nègre me réinstallait de plain-pied dans l'univers romanesque.Non pas tel un pianiste faisant ses gammes avant le concert, mais parce que, travaillant pour les autres, j'avais saisi une vérité essentielle. Nègre et romancier il n'y avait pas un si grand écart entre les deux démarches. L'une comme l'autre mettaient en jeu le réel et l'imaginaire. Simplement elle inversaient les polarités. Une des tâches du romancier consiste à rendre un personnage aussi crédible qu'un être de chair, tandis que le nègre élève son client aux dimensions d'un personnage. En somme, j'avais installé le courant alternatif au cœur de mon travail. Ce qui me menaçait désormais, c'était le court-circuit, non plus la panne de secteur.
Le billet de Cuné.
16 commentaires:
Bizarement, malgré ton enthousiasme, il ne me tente plus...ce dot être le temps... :)
Tu as tort, Cath, il te plaira, foi de moi :)
@ Cuné : :)))) merci !
Les écrivains parlent beaucoup d'eux ces temps-ci non ?
Ah, tiens, je note, ça pourrait me plaire...
ah moi il me tente beaucoup beaucoup ce livre...de toute manière tout ce qui touche à l'imposture et aux faux-semblants me titille...et dès qu'il est question d'écriavin un peu perdu, je fonce. Donc Noté
Un a priori positif chez moi à la lecture de ton billet...
Je note! Merci pour cet avis, je trouve que le thème abordé est peu courant, donc original et intéressant!
Dans ma commande bibliothèque, j'ai un autre livre de cet auteur : Les sentinelles.
Celui-ci me tente également beaucoup.J'espère que je pourrai le retrouver plus tard
@ Aifelle : ils l'on toujours fait, non?
@ irrégulière : je me suis régalée!
@ Galéa : chouette!
@ Keisha : yes!!!!
@ Gwen : oui , original !!!!
@ Zazy : je suis bien décidée à continuer à lire cet auteur !
J'avais hésité, la prochaine fois que je le croise, je le prends
@Yv : oui!!!!!
C'est drôle, le titre me faisait penser à tout autre chose.
@ Anis : derrière ce titre austère se cache un livre pur lequel je n'ai pas boudé mon plaisir !
Je le note, j'aime bien les histoires de faux en écriture ;)
@ Praline : alors tu aimeras !
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