Éditeur : Buchet-Chastel - Date de parution : Février 2015 - 217 pages et une auteure à suivre !
Qu'ils soient hommes ou femmes, l'auteure s'intéresse aux corps. Ames blessées, calculatrices ou qui se révoltent ou se soumettent, et le corps devient le catalyseur des frustrations, des désirs et des pulsations. Une caissière transparente aux yeux des autres dans un supermarché, un homme rejeté par ses fils ou encore un collectionneur d’objets rares qui voit sa vie modifiée par la fait d'être père. Homme qui cherche la soumission et fait le chien, une femme de ménage qui photographie les intérieurs où elle travaille, des femmes qui se battent pour un poignée de billets sous les yeux remplis de désir des hommes, corps qui a besoin de drogue pour tenir et supporter la vie. Ou encore le pouvoir et la sensualité que ressent celle qui porte une robe et devient une autre.
Relations charnelles qui dévient vers la violence, relations de dominants et de dominés, relations d'une nuit pour sentir la présence d'un autre corps et un peu la chaleur humaine. La part animale somnolente ou enfouie se réveille toujours.
On peut affirmer que Laure Anders n'a pas froid aux yeux et possède un style, une écriture caméléon. Ses personnages lisses dans la vie se révèlent bien différents. Elle ose sans tabous bousculer le lecteur avec un sens pointu pour traquer et décrire ces moments où les personnages changent de peau.
Dans ce premier recueil, même si quelques tableaux m'ont moins plu, je ressors conquise par cette écriture, par ces nouvelles qui prouvent que cette auteure ne s'en tient pas aux sentiers battus !
Les façades de la rue boivent la lumière du soir comme un velours, une lumière si douce que j'aimerais me dissoudre en elle. Je pourrais enjamber la mince rambarde en fer, déplier mon corps de fille chauve-souris et m'élancer dans le vide. Je pourrais me mettre nue et danser sur du dub, ma peau éclairée par la pulsation vert et rose des enseignes. Je pourrais me faire un parachute dilué dans la bière premier prix de chez Lidl et puis appeler Léonard pour qu'il m'accompagne dans un de ces bars de Bastille puants et surpeuplés, là où la musique seventies remixée est vraiment excellente et où la pression en gobelet plastique coûte moins de deux euros. J'ai une infinité de choix. Rester seule me panique. J'ai besoin de visages, j'ai besoin d'odeurs et de mains chaudes, toujours plus, pour peupler ma solitude. L'air fraîchit me donne la chair de poule, des vagues de frissons électriques sur mes jambes, mes seins, mes épaules. Si je peux ressentir cela c'est que je suis vivante.
8 commentaires:
En poche, pourquoi pas ! :)
oui j'ai trouvé ce recueil magnifique, vraiment - la rentrée de janvier passe très injustement à côté
jp blondel
Je viens de lire plusieurs livres de nouvelles, j'attendrai un peu
j'ai du mal avec les recueils de nouvelles, toujours l'impression de rester sur ma faim ...
Je les note ces nouvelles, tu en parles très bien comme toujours ...
Il me parle bien ce livre, je note.
J'ai comme un point commun avec l'auteur, et ma curiosité se met en marche ;-)
@ Cathulu : il te plaira !
@Jean-Philippe Blondel : merciiiii ! je me sens moins seule et je trouve vraiment dommage que ce recueil soit passé inaperçu.
@ Zazy @ Gambadou : il n'y a pas de chutes à proprement parler , ce sont des tableaux de vie..
@ Une Comète : :))))
@ Tant qu'il y aura des livres : il est à découvrir !
@ Laure : ah bon, lequel ??:)
Enregistrer un commentaire