Éditeur: Seuil - Date de parution : Mars 2016 - 269 pages à lire.
Bucarest. Fin des années 70. La politique démographique menée par Ceausescu interdit l’avortement et la contraception pour les femmes ayant moins de quatre enfants. Elena Cosma célibataire est sage-femme de métier. En consultation certaines femmes enceintes lui font comprendre que l’enfant n’est pas désiré ou qu’elles ne peuvent pas nourrir une bouche supplémentaire. A l’aube de la quarantaine, Elena aimerait être mère. Aussi quand une femme enceinte récemment veuve lui demande de pratiquer un avortement, elle a une idée. Elle s’occupera de l’enfant comme si c’était le sien. Les rumeurs circulent quand Elena devient « mère » d’un petit Damian. De plus, la mère biologique veut souvent voir son fils. Pour se protéger, Elena demande une mutation dans la campagne à Prigor.
Damian est un enfant de toute beauté à la chevelure rousse. Agé de 6 ans, sa mère le couve et multiplie les interdictions. A Prigor, Elena est non seulement sage-femme mais aussi infirmière avec peu de moyens. Afin de bénéficier de certains avantages du Parti, elle propose qu’un orphelinat soit créé à Prigor. Les orphelins arrivent de la ville. Malingres, souvent malades et à l’orphelinat, ils subissent la faim, le froid, des mauvais traitements ou des abus sexuels. Elena est révoltée par ces conditions mais elle est pieds et poings liés. Et puis, elle pense également à elle, à Damian et à son secret.
A travers l’histoire d’Elena et de Damian, Liliana Lazar nous dépeint l’Histoire de la Roumanie sous Ceausescu : l’accident de Tchernobyl, la mort du dictateur.
A la lecture de ce livre, ces images terribles de ces orphelinats que le monde entier découvrait me sont revenues à l’esprit. L'auteure s'attache à nous rappeler cette période de la Roumanie et les traitements réservés aux orphelins.
Un roman bien mené, servi par une écriture qui s’attache aux personnages et aux faits sans aucun pathos. Et une fin percutante.
Le billet de Jostein.
14 commentaires:
Ma pal ne baissant pas, j'attendrai sagement le poche mais cette période de l'histoire roumaine m'intéresse.
J'ignorais cette interdiction de Ceaucescu (mais que n'a-t-il pas imposé à son peuple?) et comprends l'existence de cette multitude d'"orphelins" à peine nourris...
J'avais beaucoup aimé son premier roman, plus dans le domaine du "réalisme magique"... Je lirai sans doute celui-ci, un peu plus tard.
Arrête Clara de parler de livres qui m'intéressent et que j'ai envie de lire dans la minute où tu les as présentés !
J'avais aimé aussi son premier roman et je lirai volontiers celui-ci. Je me souviens d'un voyage en Roumanie dans ces années-là, la chape de plomb était costaud !
Une période et un pays que l'on a trop vite oublié.
un grand sujet et des personnages forts. J'ai vraiment beaucoup apprécié. J'espère que l'auteur n'attendra pas aussi longtemps pour un troisième roman. Enfin, je prèfère de bons romans rares que des sujets communs tous les ans.
@ Cath ah, ces PALs:)!
@ Keisha : je l'ignorais également.
@ Kathel : il me manque du temps pour lire.
@ Krol :: J'ai abandonné le nouveau Ph. Djian donc je n' en parlerai pas :)
@ Aifelle : j'imagine oui !
@ Alex : je suis du même avis...
@ Jostein : oui!!
Là je note, le thème m'intéresse (mes origines roumaines je pense...). Jusqu'à présent, le meilleur roman que j'ai lu sur la Roumanie de Caucescu est "Les cent derniers jours" de Patrick McGuiness : la fin du régime vu à travers le regard d'un britannique venu enseigner à Bucarest et guidé dans la ville par un collègue roi de la débrouille et du marché noir. Un régal !
Tout à fait le genre de roman que j'apprécie !
(Et je confirme l'avis de Nicole : Les cent derniers jours est un excellent roman (dommage que l'éditeur - Grasset, pourtant très bon - ait laissé passer autant de coquilles... Peut-être ont-elles été corrigées dans l'édition de poche...))
Ah ! Il y a aussi l'excellent Petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafont, qui évoque aussi la thématique du contrôle des naissances.
Mais tu l'as peut-être lu.
@Nicole @Delphine : merci pour ce titre , je note !
@Delphine : j'ai lu La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon mais je ne me souvenais plus que le contrôle des naissances y était abordé.
Je garde un très bon souvenir de son premier roman, Terre des affranchis... je note celui-ci !
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