Éditeur : Philippe Rey - Traduit de l'anglais (EtaTs-Unis) par Claude Seban - Date de parution : Octobre 2016 - 358 pages dérangeantes.
1987. A Pascayne, une ville du New-Jersey touchée par le chômage, Ednetta Frye dans son quartier pauvre de Red Rock cherche sa fille Sybilla âgée de quatorze ans disparue depuis trois jours. Maculée d’excréments et avec des inscriptions racistes marquées sur poitrine, elle est retrouvée grâce à ses gémissements dans une usine désaffectée. " Elle avait été abandonnée à la mort. Elle avait été battue, violée et abandonnée à la mort. Elle avait été ligotée comme un animal, battue, violée et abandonnée à la mort.
Une enfant, une jeune fille noire. "
A l’hôpital, Ednetta refuse que l'on prévienne la police qui viendra pourtant. Et quand la police arrive, Sybilla se mure dans un silence alors que que amère veut qu'elles partent au plus vite. Sybilla écrit juste quelques mots accusant des policiers blancs. Sans qu’aucun examen médical n’ait été effectué, la mère et la fille quittent l’hôpital.
Très vite, ce qui est arrivé à l'adolescente se propage dans la communauté noire de la ville. La méfiance vis à vis de la police est très présente et les tensions existantes sont exacerbées. Sybilla ne porte pas plainte et sa mère refuse que toute personne (service sociaux, police, associations) entre en contact avec sa fille.
L'affaire parvient à un pasteur noir Marus Mudrick. Pour lui, c’est l’occasion de porter haut et fort ses messages contre les blancs. Avec son frère avocat militant pour les droits civiques, il promet à Ednetta de s’occuper de tout et se frotte par avance les mains. Car il est loin d’oublier ses propres intérêts fondés sur l’ambition et l’orgueil.
Roman choral où Sybilla, sa mère, le pasteur, l’avocat mais aussi la policière venue à l’hôpital, le beau–père de Sybilla, tous prennent la parole à tour de rôle de rôle au fur et à mesure que l’histoire progresse.
Beaucoup de zones d’ombre apparaissent très rapidement semant le doute chez le lecteur.
Entre manipulations, récupérations religieuses et profiteurs avides, personne n’est tout blanc ou tout noir. Joyce Carol Oates expose les faits sans prendre parti.
Et même si ce roman se déroule en 1987, certaines scènes et comportements décrits font encore parlés d’eux de nos jours.
Ce roman dérangeant interpelle sur les questions identitaires (toujours d’actualité) de la société américaine.
Les billets de Fanny, Keisha
Lu de cette auteure : Fille noire, fille blanche - J'ai réussi à rester en vie - Les femelles - Un endroit où se cacher.
23 commentaires:
J'ai aimé que JCO n'en fasse pas trop, efficace et maligne, la dame!
Et puis, quelle histoire, pfff!
@ Keisha : j'ai aimé la narration : efficace, sans parti pris et qui permet d'avoir les points de vue , les pensées de chacun. L'histoire est glaçante.
Ça donne vraiment envie. En plus il est assez court, donc le récit doit être vif.
J'avais beaucoup aimé l'atmosphère de Carthage.
Ai grand mal à accrocher avec cette écrivaine, je ne sais pas bien pourquoi, il faudrait que je retente .... alors je note !
Bizzzzzzzz
Jamais lu JCO mais bien envie ! pourquoi pas avec cet opus ?
Une de mes toutes prochaines lectures !
Dérageant, comme à chaque fois avec cette auteure.
Je retrouve dans ton billet ce que j'ai aimé: pas de parti pris, dérangeant, une JCO comme je l'aime!
Je n'ai pas dû lire le bon Oates !! je n'ai pas aimé sa façon de délayer, délayer (problème souvent rencontrés avec des auteurs américains contemporains)
Peut-être, si je le trouve à la bibli, j'essaierai celui-ci car la thématique me plait
Je le lirai certainement, mais pas tout de suite, en ce moment j'ai plus envie de lectures positives que de récits dérangeants :)
@ Animal Lecteur : je n'ai pas lu Carthage mais J'ai réussi à rester en vie ( biographique après le décès de son mari) m'avait beaucoup, beaucoup touchée.Merci de ta visite !
@ Framboise : les thèmes toujours d'actualité me parlaient et j'ai aimé sa façon de nous exposer tous le points de vue et pensées, c'est très complet.
@ Virginie : de ce que j''ai lu d'elle, c'est J'ai réussi à rester en vie ( biographique) qui m' a le plus marquée.
@ Jérôme : bonne lecture !
@ Alex : c'est jamais de la guimauve avec elle , c'est clair !
@ Fanny : je sui allée lire ton billet, la photo de tes livres de cette auteure est impressionnante ! J'aime quand il n' y a pas de parti pris , du coup on ^peut émettre ses propres opinions en tant que lecteur/lectrice.
@ Zazy : sur tout ce que qu'elle a publié, il doit y avoir forcément des livres moins bons.
@ Eva : on ne peut pas lire (en tout cas en ce qui me concerne) que des récits percutants ou dérangeants, il faut aussi de la lumière ou des lectures plus légères:)!
@clara oui je suis fan ;-) même si tous ses livres ne se valent pas.
Il pourrait effectivement se passer de nos jours, malheureusement.
j'ai eu l'impression d'avoir déjà lu plusieurs romans qui lui ressemblait.
Ce sera ma prochaine lecture car je lis tout de cette grande auteur américaine ...
Je n'accroche pas du tout avec cette auteure et je n'essaie même plus.
Je pense le lire... j'avais vu aussi l'avis de Keisha, plutôt positif, dont assez motivée pour le coup... ;)
Ca fait longtemps que je n'ai pas lu JCO, trop longtemps d'ailleurs ;-)
@ Gambadou : exactement.
@ Valérie :c'est la première fois que je ce lis sur ce thème. Tu lis plus de roman étrangers que moi donc c'est possible.
@ mimi21 : encore une fan !
@ Aifelle : je l'ai lu pour sa thématique. JCO publie beaucoup et c'est assez rare que ses livres m'intéressent.
@ Antigone : oui , Keisha a aimé également.
@ Laure : à réparer donc :)))
Dérangeant, forcément... J'hésite encore à me lancer...
@ Noukette : elle nous interpelle sur des questions sociétales.
Il semble encore bien sombre ce roman de Oates... Mais elle est souvent passionnante !
@ Céline : ce livre est très, très intéressant !
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