Éditeur : Calmann-Lévy - Date de parution : Mars 2012 - 201 pages convaincantes !
1937. Rosy et sa mère
« Mutti » ont quitté l’Allemagne pour la Moselle. La grand-mère-paternelle
de Rosy les héberge. Oncle Edy, le frère de son père et sa fille vivent également
dans la maison de la grand-mère. Rosy
subit humiliations et vexations à cause de ses origines pourtant Mutti ne cesse
de lui affirmer que ce territoire appartient à l’Allemagne. Deux ans ans plus tard,
Rosy n’a pas avoir peur mais en 1944,
tout bascule à nouveau. Mutti et Rosy se cachent dans une cave pour se protéger. Avec l’arrivée
des Alliés, la population pourrait les tuer. Mais le bâtiment s’effondre alors que
sa mère venait juste sortir chercher des vivres. Rosy se retrouve seule et bloquée dans la cave.
Avertissement : évitez la quatrième de couverture qui en dit beaucoup trop.
Rosy âgée de onze ans est une victime des guerres qui ont
secoué la France. Prisonnière dans la cave, Rosy n’a que ses souvenirs pour lui
tenir compagnie. Les bons et les mauvais même si les bons sont plutôt rares. Ses moments de bonheur sont ceux passés avec Oncle Edy et Andy, son seul et unique ami qui l’a
toujours défendu face aux autres enfants. La figure paternelle manquante est
remplacée par Oncle Edy mais celui-ci est parti combattre en 1939 à côté des
Français. La France, l’Allemagne :
deux noms de pays qu'elle entend souvent. Déformés quand on l’injurie ou dit
avec ferveur par grand-mère Oma Chouchou patriote française qui ne l'aime guère et par sa mère Mutti, autoritaire et sèche, fervente adepte d’Hitler. Quelques mois après le départ d’Oncle Edy, la Moselle est de nouveau sous la
coupe Allemande. Un répit de courte durée pour Rosy car les Alliés pilonnent la région en 1944.
Les guerres ont disloqué sa famille et Rosy
porte ce fardeau depuis son arrivée en France. Car personne dans la région n’a oublié
l’annexion en 1871. Dans
cette cave, elle qui rêvait de devenir secrétaire du Fürher est désormais
rongée par les doutes, tiraillée et ne sait plus quoi penser des discours de sa mère. Les jours passent, Rosy n’a quasiment
plus de vivres. Elle trouve le livre que se mère protégeait soigneusement "Mein Kampf" et des lettres. Dans ces
dernières, Rosy va découvrir certains mensonges
des adultes, des mensonges qui bien entendu font très mal.
Cette histoire est celle d’une enfant victime de ses origines qui s’est trouvée
au mauvais moment et au mauvais endroit. Mais c’est également celle d’une enfant victime des vérités
tues au sein de la famille. J’ai lu ce
livre d’une seule traite parce qu’il s’en dégage beaucoup d’émotions et parce qu'il y a
une question qui revient sans cesse à l’esprit : est-ce que Rosy va s’en sortir
vivante ?
Rosy
subit les convictions politiques des adultes qui s’entrechoquent. Un des atouts de ce roman est l’authenticité ! Car on a ce sentiment de lire les pensées d’une fillette de onze ans en 1944
et qui par la force des choses n’a pas
pleinement vécu son enfance. Avec beaucoup de justesse , ce livre nous parle de la guerre, de la haine, de la différence !
De temps en temps, Oncle Edy évoquait ce fâcheux épisode du cerf-volant en ces termes : Rosy, ce n'est pas la faute aux enfants, il se raconte de mauvaises choses sur l'Allemagne et Hitler en ce moment, et les gens ont peur. Ils ont peur de la guerre. Ils ne veulent plus vivre ça.
Un grand merci à Dialogues croisés ( fournisseur de bonheur) !
12 commentaires:
Je n'ai lu ton billet qu'en diagonale car j'ai vraiment très envie de lire ce roman (et je ne lis jamais les 4e de couv)
@ Stephie : et en plus, le tien a été dédicacé par l'auteure que tu as rencontée! Veinarde !
C'est un livre qui a l'air très fort.
Je confirme, Dialogues est fournisseur de bonheur!
Un roman qui a l'air touchant. Ton avis élogieux ne fait que me tenter davantage...
Idéal pour ta médecine moléculaire, ces tic-tacs...
biz
Je viens de le terminer, j'ai un ressenti un peu différent du tien. Je posterai dès que la pluie sera de retour, comme dirait la vieille du bus !
Bientôt, bientôt... j'ai hâte !! ;-)
brrrrrrrrr .. une histoire d'enfermement, je ne sais pas si j'en ai vraiment envie.
@ Anis : oui et intéressant car l'action se déroule dans les zones frontalières où les habitants ont été plus marqués.
@ Valérie : yes!!!!
@ Soukee : un livre sur les enfants victimes...
@ Alexe : mais non , les tic-tac sont les araignées ! je ne fais pas encore dans la sorcellerie et les potions douteuses... peut-être qu'un jour ?
@ Moustafette : nous n'avions pas eu le même ressenti récemment concernant "l'armoire des robes oubliées ". Alors ce sera comme en 76 ou pas ? !
@ Noukette : super!
@ Aifelle : avec ce beau temps, je comprends :)!
Pour les "frontaliers" de l'Est, c'est une période noire de l'histoire de France mais je ne suis pas certaine de vouloir m'y plonger en ce moment... Peut-être quand il sortira en Poche ;)
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