Éditeur : Gallimard - Date de parution : Janvier 2012 - 256 pages et un coup de cœur !
Les Macand, couple bourgeois de Granville, tous deux
cardiologues partent avec leurs trois enfants en Italie pour les vacances. Si
Vladimir et Antoine sont enclins aux jeux, Madec âgé de sept ans est un enfant
plutôt solitaire et sensible. Sa mère Laurence, froide et autoritaire, a du mal à cerner son
fils. A peine arrivés à destination, un dramatique
accident survient et Madec meurt. Laurence Macand va dissimuler le corps et
Madec est porté disparu.
Arthur Dreyfus s’est inspiré comme point de départ de
l’affaire Maddie MacCann, une enfant de quatre ans disparue au Portugal durant
des vacances familiales. Et la comparaison s’arrête là. Des le début du roman,
la psychologie est
mise en avant et l’auteur
dissèque ce couple bourgeois. Sous le vernis, la réalité est moins reluisante. Stéphane
Macand fervent catholique, porté sur la boisson est considéré son épouse comme
un bon à rien. Laurence Macand dirige et régente tout. Supérieure hiérarchique
de son mari, elle montre peu d’amour maternel envers ses trois enfants. D’un
sang-froid absolu, elle possède une
grande maîtrise d’elle-même. Et quand elle découvre le corps sans vie de son fils, elle décide de le dissimuler
et de ne rien dire. Madec restant
introuvable, la police Italienne commence une enquête et Tony le frère de
Laurence s’en mêle. Ce professionnel de la communication décide de médiatiser internationalement la disparition de
Madec. Un battage médiatique selon un plan bien établi avec un appel à une star,
au Pape sans oublier le gouvernement
français qui s’en mêle ( toute ressemblance avec des personnalités politiques n'est pas hasardeuse). Le couple Macand est obligé de prolonger son séjour, des frais financiers
non prévus et un appel aux dons est lancé. Stéphane et Laurence sont portés sous les feux des
projeteurs des médias et Tony se frotte
les mains de la réussite de son plan. Laurence est parvenue à oublier ce qu’elle a fait et la disparation de Madec devient comme secondaire.
Chacun jouit à son niveau de ses petits instants de gloire éphémères. Sauf que l'affaire prend un nouveau tournant quand un témoin affirme avoir vu Laurence au volant de sa voiture le soir de la disparition de Madec.
Avec une écriture travaillée, maîtrisée et délicieusement impertinente ( un pur délice!),
Arthur Dreyfus use de l’ironie dans ce
roman où il n’épargne personne hormis Madec. Critique sociale où chacun aime
jouir de la notoriété dans toutes les circonstances même les plus sombres, ce livre est d’autant plus fascinant par la psychologie du personnage de Laurence Macand.
J’ai lu ce livre en apnée totale et la fin m’a laissée abasourdie, sonnée. Un coup de cœur sur toute la ligne ! A vingt-six ans Arthur Dreyfus possède déjà un style plus que remarquable, chapeau bas pour ce brillant roman!
Songeuse, Laurence dévisagea son mari, le trouva mou et sans avis sur rien. Qui était dupe? A l'hôpital l'emplacement de sa carafe à cognac derrière l'étalon de rachis offert par le laboratoires GSK, faisait l'objet de private jokes. Le père de Madec donnait heureusement le change. Ses diagnostics étaient bons, et la morale sauve. Heureusement, car dans le déni de ses propres frustrations, Laurence entretenait tacitement l’incapacité de Stéphane à se débrouiller avec la vie : il ratait tout pour deux.
J’ai lu ce livre en apnée totale et la fin m’a laissée abasourdie, sonnée. Un coup de cœur sur toute la ligne ! A vingt-six ans Arthur Dreyfus possède déjà un style plus que remarquable, chapeau bas pour ce brillant roman!
Songeuse, Laurence dévisagea son mari, le trouva mou et sans avis sur rien. Qui était dupe? A l'hôpital l'emplacement de sa carafe à cognac derrière l'étalon de rachis offert par le laboratoires GSK, faisait l'objet de private jokes. Le père de Madec donnait heureusement le change. Ses diagnostics étaient bons, et la morale sauve. Heureusement, car dans le déni de ses propres frustrations, Laurence entretenait tacitement l’incapacité de Stéphane à se débrouiller avec la vie : il ratait tout pour deux.
20 commentaires:
La fin de ta citation est magistrale ! Cependant, faute de temps en ce moment, j'attendrai la sortie en poche!:)
@ Cathulu : tu es certaine?
Ecriture pas mal du tout, en effet!
Pas pour moi, ce roman. Sujet trop chaud, trop glauque et puis la famille, pfiou... j'ai l'impression que les écrivains français ne savent parler que de ça!
Ravie de lire ta critique, j'avais aussi été impressionnée par la maitrise et la force de ce texte!
Ah mais je l'ai vu début juillet ce brillant jeune homme ! Pas envie de lire son roman pour les mêmes raisons que Gwen.
Auteur entendu plusieurs fois à la radio, tentant.
Très tentant pour moi aussi! Il est possible que je cède à l'achat immédiat!
Han, je l'ai dans ma PAL et je laissais dormir un bijou ? ben mince alors ! Hop, je le commence peut-être ce soir, tiens ! :))
@ Keisha: une écriture superbe!
@ Gwen : justement l'auteur évite le glauque et décortique la psychologie de ses personnages. Tu rates un très bon livre!
@ Charlotte : impressionnant, oui!
@ Aifelle : j'ai été époustouflée!
@ Ys : un très bon livre!
@ Mango : j'ai hâte d'avoir ton avis!
@ Leiloona : oui, sors-le vite!!!
Ca pourrait m'intéresser... je note mais pour beaucoup plus tard !!
Oh tu attises ma curiosité!! Vivement que je reçoive ce livre! Tout de même, Le prix Elle nous offre de belles découvertes!
@ Antigone : je l'ai sovouré !
@ Nadael : tu ne l'as pas reçu???
Ca a l'air vraiment génial ! Ton article et celui de Leiloona me donnent très envie de le lire.
Pas de petit bémol pour toi, au contraire de Leiloona. Allez hop, noté !
@ Violaine : je ne cache pas mon enthousiasme ! Par contre si tu lis les autres billets du jury ELLE, beaucoup d'avis négatifs ou ne demi-teint....( Constance, Mimipinson) et d'autres à venir.
@ Alex : Chouette! j'espère que tu aimeras autant que moi !
Encore un livre qu'il me faut !!! Tu en parles très bien !
@ Géraldine : les avis sont très partagés : "du navet au coup de coeur"! c'est dire!
c'est marrant, sur les 3 de septembre, on est pas d'accord toutes les deux :-))
@ Theoma : c'est étonnant car souvent nous avons les mêmes goûts !Attendons les prochains ...
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