Editeur : Grasset - Date de parution : Août 2012- 270 pages magnifiques et sensibles!
Fin mars 2008, Blaise, cinquante ans, le mari de la narratrice
est hospitalisé. Atteint d’une infection rare appelé la cellulite cervicale, il est
opéré en urgence. Lorsque sa femme le cherche au service ORL, elle trouve une
chambre vide. Blaise est au service réanimation.
Un couple marié depuis vingt ans, sans enfant, heureux jusqu’à ce que la maladie
foudroie l'époux. Sa femme vit là leur première séparation, d'autant plus brutale que jamais elle ne lui avait effleurée l'esprit. Après l’opération,
Blaise est relié à toutes sortes de machines au croisement de l’homme
et du robot, enfoncé dans la pure vie biologique; suspendu
à l’existence par le fil fragile des organes et des cellules et plongé
dans un coma artificiel pour une durée indéterminée. Comme pour mettre à
distance la mort, elle tient un journal quotidien. Et consigne sa peur, l’angoisse, l’absence et les palliatifs pour
la combler, les visites à l’hôpital, les
comptes-rendus à l’entourage, les questions qui surgissent Comment
va Blaise ? où voltigent désormais son esprit et son âme ? dans quel
monde son « je » s’est-il réfugié ? est-il encore capable de rêver ?
et si oui d’une manière nouvelle ? se trouve-t-il plongé dans une flaque
noire ou un grand blanc ? un avant goût de la mort et du néant ?. Le quotidien déréglé et les nuits hantées par des cauchemars. Réanimation comme le nom du service
hospitalier et réanimation chez Cécile Guilbert des émois, des souvenirs et de l'imaginaire galopant sans aucun contrôle possible.
Le pathos n’a pas sa place. Au contraire, le récit est émaillé intelligemment de références à la mythologie
grecque, aux contes, à l’Art. Mysticité
de la médecine, de la mort et de la vie, qui trouve tout naturellement sa place
et ouvre des portes sur des interrogations et sur la méditation .
Un écho à nos propres peurs
face à la mort, à la maladie, à la perte de l’autre et de voir ainsi basculer sa
vie définitivement.
Il faut prendre son temps pour lire ce roman à l’écriture sensible, riche
sans être lourde. Si je ne connaissais pas certaines références artistiques, ce point ne m’a pas gênée car j'ai appris, je me suis enrichie.
Ce roman est
avant tout une belle déclaration d’amour d’une telle sincérité que j’ai eu la gorge serrée
d’émotions. J’ai relu des passages rien que pour leur
portée et leur beauté ! Un moment de lecture rare !
Je mesure combien la tristesse est étroite et la joie spacieuse.
Combien l’angoisse ressert et l’amour élargit. Je ne sais pas quoi dire
sinon merci. A tous ceux qui t’ont dispensé ces trésors de gestes rares et délicats, ces heures patientes et dévouées. A
nos amis qui t’ont veillé ici-bas en pensées comme à tous ceux qui l’ont fait
là-bas ou là-haut d’ailleurs, je ne sais où mais je sais seulement qu’ils étaient
là.
20 commentaires:
J'aime bien Cécile Guilbert journaliste littéraire, ses interventions sont souvent très intéressantes, même si je n'ai à l'évidence pas les mêmes goûts qu'elle. Mais je n'ai pas pour autant envie de lire un livre sur la maladie de son mari. Je l'ai entendu parler de ce livre et en lire les premières pages : elle ne m'a pas convaincue.
ça a quand même, à première vue, un côté très anxiogène qui m'effraie (mais je suis une angoissée chronique, il faut bien dire...)
Pareil pour moi, Irregulière : j'ai peur d'avoir trop peur. Mais je le lirai quand même, parce qu'il est bon de savoir, et que l'ignorance m'indigne. Merci une fois de plus, Clara.
Un livre sans doute très sensible mais que je n'ai pas non plus forcément envie d'ouvrir...
et bien, elle à l'air aussi souriante que son livre ! J'imagine qu'il doit être beau, mais je ne me sens pas pour l'instant de lire ce genre de livre. J'ai encore besoin de soleil !
Je dois avouer que le thème ne m'emballe pas plus que ça... Mais si l'écriture est sublime, pourquoi pas ?
Pas envie de çà du tout en ce moment.
Il pourrait me plaire... je le note pour cet hiver!
Le thème ne me tente pas du tout, mais ton avis est tout de même intéressant!
@ Ys : dès les prelmières pages, j'ai su que j'allais aimer !
@ Irrégulière, LiseNY, Antigone : je n'ai pas eu d'appréhension malgré les thèmes car Cécile Guilbert signe à un livre très beau !
@ Gambadou : la photo done l'impression d'une auteure "dure", froide et c'est le contraire !
@ Noukette : j'ai tout aimé dans ce livre !
@ Aifelle : je suis certaine que tu aimeras au vu des références !
@ Marion : chouette !
@ Sophie : je pense sue ce liovre parlera à beaucoup de monde !
Très envie de découvrir !
J'ai lu pas mal de livres sur la maladie cette dernière année, et pas sûr que ce soit forcément bon pour moi en fait, quelque soit la qualité littéraire de l'oeuvre.
@ Krol : chouette !
@ Géraldine : je comprends...
Malgré tout le bien que tu en dis, le thème ne me dit rien en ce moment ;)
@ Stephie : oui, le thème peut faire peur mais justement l'auteure avec une sensibilité et d'une façon très belle !
A lire absolument . On en ressort bien plus plus vivant.
j'ai lu d'une traite,moi-même en réa pour une cellulite au bras.Touchée par la fin les mercis à ceux qui ont su les gestes,merci la médecine ,aussi le dur réveil soulagement des proches mais début de la bagarre de la douleur mais quelles force et joie quand on la gagne...
@ Anonyme : exactement !Pas de pathos ou d'apitoiement dans ce récit, un texte qui sou fait sentir encore plus vivant !
@ Anonyme : Cécile Guilbert a signé là un très beau roman aux mots justes !Vous êtes passé(e) par le plus dur, reposez-vous bien et vivez !
Je viens de le terminer. Magnifique livre. J'en ai encore la gorge serrée. Je cite ton billet sur mon blog du coup.
Eh bien je n'ai pas du tout accroché, je rconnais que le style ets là, mais je ne saisis pas bien l'intérêt de lire ce type de témoignage, cela ne l'a pas apporté grand chose si ce n'est la peur de la maladie...
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