Editeur : Flammarion - Date de parution : Août 2012 - 454 pages
Autant le dire d’emblée, c’est la première fois que je referme un livre d’Olivier Adam sans crier que j’aie totalement aimé. Oui, moi qui suis une fan de cet auteur.
Au Japon, un séisme provoque la catastrophe de
Fukushima et partout l'apocalypse guettait. Et en France pas moins qu'ailleurs. La crise qui ne cessait de s'étendre, La Blonde, les affaires qui se multipliaient, l'obsession musulmane, l'Identité et la Nation, de vieux relents de Travail Famille Patrie. Quelque chose pourrissait peu à peu dans ce pays.
Paul Steiner écrivain à succès et scénariste ne surmonte pas sa séparation avec Sarah la mère de ses deux enfants qu’il aime toujours. Dépressif et ayant tendance à noyer ses tourments dans l’alcool souffre depuis que Sarah l’a quitté. Son frère avec qui il a très peu de contacts l’appelle pour venir à V.. Paul doit quitter la Bretagne pour quelques jours. Un retour aux sources sans joie à V. une ville de la banlieue parisienne où il a grandi et où vivent toujours ses parents. Leur mère est hospitalisée suite à une fracture du fémur et son père retraité, un ancien ouvrier, ne peut pas se débrouiller seul. A V., il retrouve certains de ses anciens copains et copines. Eux ne sont pas devenus écrivains mais enchaînent les galères, les CDD, les boulots à temps partiel avec la vision d’un lendemain bouché. Résignés, n’ayant plus la force de croire en avenir meilleur, en colère que personne ne comprenne leurs soucis, amers en repensant à l’insouciance qu’ils avaient étant adolescents.Toutes ces années passées ensemble à V. ne semblent ne plus compter pour eux. Il n’est plus un des leurs, lui avec son côté écrivain social en prise avec la réalité du monde alors qu’il habite une belle maison au bord de la mer sans avoir de problème d’argent et dont un des livres a été adapté au cinéma ( l’histoire d’une fille qui cherchait son jumeau). Sans compter son père qui l’a accueilli avec indifférence et s’apprête à voter F.N..
Paul Steiner écrivain à succès et scénariste ne surmonte pas sa séparation avec Sarah la mère de ses deux enfants qu’il aime toujours. Dépressif et ayant tendance à noyer ses tourments dans l’alcool souffre depuis que Sarah l’a quitté. Son frère avec qui il a très peu de contacts l’appelle pour venir à V.. Paul doit quitter la Bretagne pour quelques jours. Un retour aux sources sans joie à V. une ville de la banlieue parisienne où il a grandi et où vivent toujours ses parents. Leur mère est hospitalisée suite à une fracture du fémur et son père retraité, un ancien ouvrier, ne peut pas se débrouiller seul. A V., il retrouve certains de ses anciens copains et copines. Eux ne sont pas devenus écrivains mais enchaînent les galères, les CDD, les boulots à temps partiel avec la vision d’un lendemain bouché. Résignés, n’ayant plus la force de croire en avenir meilleur, en colère que personne ne comprenne leurs soucis, amers en repensant à l’insouciance qu’ils avaient étant adolescents.Toutes ces années passées ensemble à V. ne semblent ne plus compter pour eux. Il n’est plus un des leurs, lui avec son côté écrivain social en prise avec la réalité du monde alors qu’il habite une belle maison au bord de la mer sans avoir de problème d’argent et dont un des livres a été adapté au cinéma ( l’histoire d’une fille qui cherchait son jumeau). Sans compter son père qui l’a accueilli avec indifférence et s’apprête à voter F.N..
La banlieue, le racisme sous diverses facettes, la crise, les différences entre les
personnes qui habitent les HLM et les cités pavillonnaires mais aussi une France profonde, âgée, enfermée sur elle-même qui tremble de peur au simple
mot immigré… Alors, oui, avec une écriture concise et sans fioriture, Olivier Adam dépeint avec
justesse une fracture sociale qui existe
bel et bien. Le mal-être qui grignote, avance et la déshumanisation qui progresse. Alors
pourquoi mon manque d’enthousiasme ? Parce qu'Oliver Adam greffe d'autres thèmes déjà abordés dans ses précédents romans. Paul a fait une anorexie à l’adolescence et en revenant à V., il découvre
un secret de famille qui en serait la cause (j’ai eu beaucoup de mal à y
croire). La fille dont il était amoureux
est devenue est une mère de famille qui n’en peut plus de son quotidien bien huilé.
Je ne demande pas à Olivier Adam d’écrire des bluettes sentimentales mais juste de ne pas servir au lecteur des thèmes qu’il a déjà (et souvent) exploités.
Je ne demande pas à Olivier Adam d’écrire des bluettes sentimentales mais juste de ne pas servir au lecteur des thèmes qu’il a déjà (et souvent) exploités.
J'avais le sentiment d'avoir perdu le contact. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser qu'en dépit des mots les choses s'étaient inversées : le centre était devenu la périphérie. La périphérie était devenue le centre du pays , le cœur de la société, son lieu commun, sa réalité moyenne. (...) Oui, cela ne faisait plus aucun doute , la périphérie était devenue le cœur. Un cœur muet, invisible, majoritaire mais oublié, délaissé, noyé dans sa propre masse dont j'étais issu et que je perdais de vue peu à peu.
32 commentaires:
Jamais lu Olivier Adam! Oui, je sais... ^_^
Je ne suis pas fan du tout d'Olivier Adam, un seul m'a suffit.
à remâcher les mêmes thèmes, je comprends qu'on puisse se lasser.
Mouarf... Je tenterai sans doute le coup malgré tout, parce que Olivier Adam quoi !
Je ne suis pas fan d'Olivier Adam. Ses livres sont trop sombres pour moi et celui là ne semble pas faire exception.
Ben moi je n'ai lu qu'un roman en jeunesse, et Des ents contraires est en souffrance dans ma PAL. Et j'ai l'impression qu'il va encore y dormir longtemps, longtemps... En plus, d'après ce que tu dis du bouquin, il parle de lui sous couvert d'un roman aux thèmes rebattus ??
Un peu suicidaire et vu et revu donc je passe...
C'est marrant, j'ai lu un entretien avec Olivier Adam avec grand intérêt, mais je n'ai jamais pu dépasser quelques dizaines de pages de ses livres... Les thèmes ne me passionnent pas, l'écriture sert à assombrir encore le propos. Comme tu dis, on ne lui demande pas d'écrire des bluettes sentimentales, mais peut-être faudrait-il rajouter une petite louche d'espoir ou de lumière...
Je n'ai pas encore lu de romans d'Olivier Adam sur l'anorexie. Dans quel autre roman traite-t'il du sujet?
Le thème du secret de famille date de Je vais bien, ne t'en fais pas, ça commence à dater, je lui accorde le droit de réutiliser la ficelle.
Il est déjà dans ma PAL, donc tu n'arriveras pas à me dissuader ;-)
Le résumé que tu fais de l'histoire me rappelle un peu This is not a love song, de JP Blondel. Un auteur qui a ses thèmes fétiches, lui aussi, mais sait les traiter avec finesse et profondeur, sans jamais tomber dans la complaisance, voire l'auto-complaisance. Bon, le divorce est consommé avec OA alors? ;-)
C'est bizarre ce que je vais écrire mais pour moi, Olivier Adam a atteint l'excellence avec Des vents contraires et je ne le vois pas récidiver de sitôt . Pareil avec Blondel et ses magnifiques Accès direct à la plage et Un magnifique inventaire. Bises et bon Majorque.
Ce n'est jamais bien gai ce qu'il écrit, c'est sûr... Je le lirai probablement, même si je n'ai pas franchement envie de déprimer !
Mince alors...
Roman acheté hier, on va essayer quand même!
Bonjour,
je viens de commander ce livre...
J'en profite poour vous présenter mon nouveau blog.
http://lesangnoir.wordpress.com/
merci de me lire, Thierry
ha oui tiens, c'est vrai qu'habituellement tu es conquise!
moi comme tu le sais, je ne sais pas si j'aime ou non, mais ce dont je suis sûre c'est que pour l'instant il ne m'a jamais laissée indifférente!
je ne prévois donc jamais de lecture de lui, c'est au ptit bonheur la chance! on verra bien si celui ci croise ma route!
bisous Clara!
Je n'avais lu que Le coeur régulier qui déjà avait fait flop mais là si toi tu es déçue, il n'est pas près d'intégrer ma PAL !!! La rentrée littéraire, pour les têtes d'affiche, est trop souvent prétexte à servir de la daube ou du réchauffé, ça m'agace !
Je suis en train de le lire, et comme je n'avais pas lu Olivier Adam depuis quelques temps, rien ne m'embête réellement dans les redites... je trouve seulement qu'il a un peu changé de style, et en fait j'aime beaucoup, presque mieux pour l'instant.
Je me retiens de lire ton billet pour aborder ma lecture vierge de toute critique :p Je repasserai quand je l'aurai lu ^^
J'ai aimé certain Olivier Adam, mais pas tous... à voir donc, mais en bibliothèque!
Voila une bien mauvaise nouvelle. La question des démons et d'empiler les sujets contre celle du renouvellement ! Argh. Un auteur plein de promesse pourtant.
je fais une réponse globale pour une fois.
Olivier Adam dépeint avec justesse une fracture sociale qui existe bel et bien. Et s'il s'était tenu à ce thème, j'aurais été une fois de plus entièrement conquise.
Mais voilà, j'ai trouvé que l'histoire de l'anorexie déjà utilisée dans "Je vais bien ne t'en fais pas" et "Le coeur régulier" n'avait pas sa place dans ce livre. Pareil pour la femme qui plaque tout ( référence à des vents contraires).
Dès juin ce livre était déjà annoncé comme le futur Goncourt très probable... affaire à suivre!
Je suis à contre-courant, il n'y a que des avis très élogieux...
J'ai beaucoup aimé Olivier Adam, je me suis un peu essoufflée avec Des vents contraires mais j'attends celui-ci...tellement j'en ai entendu du bien !!! mais je comprends parfaitement ce que tu dis.
Il était invité hier au Grand Journal. J'ai du mal à m'habituer à son nouveau physique mais ses propos étaient intéressants et il ne se laissait pas couper la parole, ce qui est un tour de force dans une émission avec tant de chroniqueurs.
Olivier Adam vient en conférence à Rennes, je verrai à ce moment là si, par son discours, il parvient à me convaincre !
@ Krol : je suis la seule à émettre des bémols donc en effet, il vaut mieux se faire son propre avis !
@ Valérie :j'ai vu qu'il y avait plein d'interviews le concernant? On le voit partout!
@ Géraldine : il est déjà venu chez Dialogues, on verra si cette année il revient.
Là encore, j'ai le précédent sur ma PAL... et j'ai l'impression qu'il tourne un peu en rond en effet...
Je viens de finir la lecture du roman. J'avais lu ta critique avant, alors j'avais un peu peur. J'ai été un peu déstabilisée au départ car je me souvenais bien de la lecture de "Des vents contraires" et je ne comprenais pourquoi il reprenait les mêmes noms des personnages. Mais très vite, je me suis laissée emporter, j'ai trouvé la lecture un peu longue jusqu'à la moitié puis j'ai dévoré la fin. Et au final, je trouve que c'est un texte très juste qui enfonce des portes ouvertes. Je le recommande et je serai à Rennes très certainement le 6/10.
@ Stephie : le thème de la fracture sociale, de cette France qui se cherche est bien exploité par contre !
@ Unknown : je suis à contre-courant mais s'il s'était tenu à son thème de base, j'aurai été plus enthousiaste!
La femme qui plaque tout... thème aussi dans A l'abri de rien. bises
Le deuxième que je lis de lui .. Et même si effectivement certains thèmes reviennent, c'est fait avec tellement de brio ...
Je viens de terminer les LISIERES il y a trés longtemps que je n ai pas autant accroché à un livre!. La peinture sociologique de la ville et de la vieillesse de ses parents est riche d enseignements. Merci pour ce livre
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