dimanche 11 août 2013

Carole Zalberg - La mère horizontale

Éditeur : Albin Michel - Date de parution : 2008 - 207 pages et beaucoup d'émotions! 

Fleur attend son premier enfant. La jeune femme revient sur son enfance si différente de celle des autres. La différence,  un trait qui a pesé lourd dans la lignée ascendante des femmes dont elle est issue. Adèle, son arrière-grand-mère qui aimait rire et  s'amuser aux lendemains de la guerre s'était retrouvée enceinte par accident. Le mariage convenu n'avait pas tenu et volé en éclats. Sabine sa fille se montrera détachée de ses propres enfants Emma, Thibault et Caroline toujours à la recherche de cet amour maternel que Sabine leur a refusé. Ballotés entre deux foyers où ils n'avaient pas leur place, les trois enfants s'élèveront seuls. Emma l'aînée, élève studieuse, abandonnera son sérieux pour les garçons, les sorties louches où entre les vapeurs d'alcool elle sombrera aux appels des drogues. Jean-Marc tombera amoureux d'elle sans connaître sa face cachée.

Alternant le récit de Fleur et le passé de la famille, les liens ou plus justement les absences de lien complexes se dessinent. Les envies d'Emma, de Sabine, d'Adèle, ces envies de liberté ne se conjugueront pas avec ce qu'on entend derrière les mots être mère. Emma et Adèle se trouveront des prétextes pour ne pas jamais être là pour Sabine. Le cordon fusionnel que Sabine nouera avec Fleur ne suffira pas à combler tout le manque d'amour maternel ressenti.

Pas de pathos mais les émotions vives, fortes ou sur le fil du rasoir de la difficulté d'être femme et mère, de l'amour maternel ou son manque sont décrits avec puissance et poésie ! Un très beau roman ! 
Dans A défaut d'Amérique, le point de départ était l'enterrement d'Adèle. Après cette lecture, j'avais eu l'envie de continuer à côtoyer ces femmes et de mieux les connaître.... Alors, je vais  continuer sur ma lancée avec Et qu'on m'emporte.

Pour Sabine, cependant, l'enjeu était plus enivrant ; elle expérimentait le contraire de la transparence où l'avaient tenue ses parents. C'est vrai, elle avait été d'abord excessive pour la galerie. Mais elle avait  aussitôt pris goût à sa densité, à l'intérêt un peu inquiet qu'elle suscitait. Elle croyait même déceler chez sa mère de l'envie.

Les billets de Cathulu, Gambadou


8 commentaires:

Aifelle a dit…

C'est une trilogie ?

Clara et les mots a dit…

@ Aifelle : oui mais ils peuvent se lire indépendamment!!!! et je viens de de découvrir que chez Thierry Magnier, il y a un livre où Fleur raconte son enfance !

cathulu a dit…

Vu ta découverte, je sens que ta PAL ne va finalement pas diminuer !:)

rotko a dit…

bonjour, oui j'ai bien aimé ce livre et plusieurs lecteurs/lectrices ont mis leur grain de sel, avec plaisir > http://bit.ly/1cVLoIj

keisha a dit…

Pas tentée , ben oui.
Sinon, ma PAL diminue aussi pas mal ces temps ci, faute aux abandons de bouquins empruntés à la bibli.

antigone a dit…

J'avais lu des billets tellement moins enthousiastes que je l'avais rayé de ma liste, mais comme j'ai adoré "A défaut d'Amérique" je re-note bien sûr !!

Clara et les mots a dit…

@ Cathulu : et oui !!! j'ai fait mettre de coté et qu'on m'emporte !

@Rotko : merci doublement : pour ton lien vers ton billet et pour ta visite !

@ Keisha : pas mal d'abandon pour moi aussi.. j'en parlerai bientôt !

@ Antigone : j'ai préféré l'écriture d'A défaut d'Amérique mais le plaisir de retrouver ces femmes est bien là ! Je me suis attachée à elles...

Géraldine a dit…

Là non plus, pas très tentée. tant mieux, étant donner que niveau PAL, je suis en pleine déraison !!!