mardi 6 août 2013

Elliot Perlman - Ambiguïtés


Éditeur : 10 x 18 - Traduit de l'anglais ( Australie) par Johan - Frédérik Hel Guedj- Date de parution : 2005 - 857 pages magistrales ! 

Simon est un instituteur au chômage. Cet enseignant trentenaire passionné, érudit passe ses journées à boire, à lire de la poésie Mais surtout il ne peut s'empêcher de penser à Anna son ancienne petite amie qui a rompu avec lui il y a dix ans. Il fait la connaissance d'Angela une prostituée qui tombe amoureuse de lui et qui veut l’aider à s'en sortir. Il apprend par hasard qu’Angela a pour client régulier depuis plus de deux ans le mari d’Anna. Sans laisser deviner son acte, Simon enlève Sam le fils d’Anna à la sortie de l’école.

Ce kidnapping est un subterfuge qui donne à Elliot Perlman l’occasion de nous entraîner dans un roman où les surprises sont au rendez-vous. Tout d'abord la construction donne la parole à Simon, à Anna, à son mari mais aussi à d’autre personnes qui gravitent auteur d’eux. Chaque personnage donne sa vision des faits du présent, du passé mais aussi de l’avenir. Car Simon a été arrêté par la police et est emprisonné en attendant son procès. Et nous lecteurs avons une vision qui change au fil des pages. Qui est noir ou blanc ? Rien n’est simple. L'ambiguïté des relations et de chacun se dévoilent à travers ses attentes, son mariage, son enfance, ses aspirations, le travail. Joe le mari d’Anna est courtier en bourse.
Chaque récit est un rouage qui nous éclaire un peu plus. En fait c’est ce que nous croyons. Car il faut attendre les dernières pages pour se prendre l’uppercut qui est bien loin de ce que l’on peut imaginer ! Le système boursier, la société actuelle basée sur des valeurs comme le profit, l’appât de l’argent au détriment des soins de santé et des individus sont de miroirs que l’auteur nous tend. Comme le sentiment profond de connaître quelqu'un et de se tromper.  Qui se montre tel qu'il est sans laisser de zones d'ombres, sans cacher des blessures anciennes ou récentes, des remords ou la volonté d'une forme de rédemption?

Cette radioscopie de la société, de ces personnages si différents est magistrale, riche et passionnante ! Sans oublier la poésie, son étude et ce qu'elle apporte qui sont des passages magnifiques et très intéressants ! 

La faculté de revivre les états émotionnels du passé est à la fois une aptitude et une malédiction. C'est une malédiction, car cela vous empêche d'avancer dans la vie. La moindre coupure, le moindre bleu, le moindre rejet engendrent une moisson que l'on conserve en stock . 

Le billet de Manu .
Lu du même auteur : la mémoire est une chienne indocile.







21 commentaires:

Céline a dit…

Un roman très fort qui suscite de belles réflexions sur notre société. La fin est excellente je trouve, j'aimerais d'ailleurs le relire avec la connaissance du dénouement ;-)

cuné a dit…

Je ne sais plus si je l'ai lu ou pas, ou plutôt je me souviens l'avoir commencé mais l'ai-je fini ? Y a plus qu'à, alors... :)

Aifelle a dit…

Pour l'instant, je lis "la mémoire est une chienne indocile", je note celui-ci pour plus tard.

cathulu a dit…

Pas moyen de me souvenirsqi je l'ai lu ou pas! la mémoire est vraiment une chienne indocile!:)

Clara et les mots a dit…

@ Céline : le mémoire est une chienne indocile est tout aussi magistral. Une construction différente et complètement maîtrisée et l'écriture ( chapeau pour la traduction), l'histoire en font un petit bijou !

@ Cuné : au début, on ne sait pas où on va et Elliot Perlman nous amène sur des chemins que l'on aurait pas imaginé !

@ Aifelle : j'espère que tu te régales !

@ Cathulu : foutu mémoire:))))Et ce livre était son premier roman , je m'incline !

Cynthia a dit…

Dans ma PAL depuis 1 an et à chaque fois que je me dis qu'il est temps de le lire, je me laisse démonter par l'épaisseur du pavé.
Apparemment il faut que j'y remédie d'urgence :)

Jérôme a dit…

Malgré ton enthousiasme, pas sûr d'accrocher. Et puis 850, c'est énorme, j'ai toujours du mal avec les pavés.

Anne a dit…

Je l'ai bien noté, pour ma part mon pavé sera plus léger, je crois...

Anonyme a dit…

Cet auteur-là me semble un incontournable de la littérature australienne actuelle.

keisha a dit…

Rien à la bibli, tant pis, j'en ai d'autres à lire, des anciens sur les étagères, ici même;

Kathel a dit…

Lu il y a un certain nombre d'années, je ne me souviens plus de la fin ! (un roman qui date de 2005, tu vides ta pile à lire ou quoi ???) ;-)

sylire a dit…

Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu'à ton précédent billet. 850 pages me font peur également...

Nathalie a dit…

Clara, j'ai réussi à me le procurer dernièrement d'occasion, pas facile. Je cherche également Trois Dollars. Ton avis me donne très très,très envie de le lire.

Emma a dit…

Je ne connais pas cet auteur, je l note...

Clara et les mots a dit…

@ Cynthia : ohhhh! il fait l'en sortir !

@ Jérôme : on ne les voit pas défiler !


@ Anne : après avoir lu la mémoire est une chienne indocile, j'ai eu envie de continuer avec cet auteur !


@ Tête de lecture : oui, exactement ! Et un auteur brillant !


@ Kathel : eh ben non. J'ai tellement aimé la mémoire est une chienne indocile, que j'ai voulu en lire un autre !

@ Keisha : il faut demander cet auteur à ta biblio !

@ Sylire : pas de longueur ou de noyade donc du bonheur !

@ Nathalie: je lorgne aussi sur Trois dollars...

@ Emma : un auteur à découvrir absolument !

In Cold Blog a dit…

Si j'ai bien compris le message, ce monsieur est plus ou moins incontournable... Je garde son nom en mémoire pour une prochaine fois.

Manu a dit…

Un grand souvenir. Le personnage d'Angela m'avait particulièrement touchée, tu te doutes pourquoi !

Clara et les mots a dit…

@ ICB : tu as tout compris !

@ Manu : j' ai pensé à toi également..

Brize a dit…

Un roman que j'ai repéré, déjà feuilleté en bibli ... mais sans oser me lancer, pas persuadée qu'il me conviendrait et que je tiendrais la route, car c'est un beau pavé !

Clara et les mots a dit…

@ Brize : et quand on se dit que c'est un premier roman, on a le souffle coupé !

Nadael a dit…

Je ne connaissais pas cet auteur. Vu ton enthousiasme, je note!