Éditeur : Grasset- Traduit de l'anglais ( Etats-unis) par Bernard Turle - Date de parution : Mars 2016 - 442 pages percutantes!
En croisière en Amérique Centrale, Sten Stensen et son épouse Carolee lors d’une escale sont menacés avec d’autres touristes par trois jeunes hommes armés. Marine durant la guerre du Vietnam, Stan bloque un des voyous par la gorge qui décède. A leur retour chez eux en Californie, Sten est considéré comme un héros. Cet ancien proviseur de lycée vit mal cette notoriété en rapport avec la mort d’un homme.
Lors d’un simple contrôle de police, Sarah membre du mouvement des Citoyens Souverains est verbalisée pour ne pas porter sa ceinture et elle refuse d’obtempérer. Car elle considère illégitime le gouvernement des Etats-Unis tout comme les lois et les règles en vigueur. Peu de temsp après, elle prend en stop Adam trente ans le fils d’Adam et de Carolee. Il dit s’appeler Colter et non Adam. Marginal, il boit et se drogue. Souffrant d’une grave psychose paranoïaque, il squatte dans l’ancienne maison de sa grand-mère autour de laquelle il a érigé un mur très haut (et sans porte) et il passe la majeure partie de son temps dans la forêt.
Sarah s’éprend de lui malgré ou à cause ses « bizarreries ». Peu bavard, Adam vénère John Colter un trappeur du 18ème siècle et refuse de voir ses parents. Il se protège contre les hostiles et porte une arme. Déconnecté de la réalité, Adam s’enfonce de plus en plus dans sa paranoïa et tue deux personnes.
Dans ce nouveau roman, on retrouve un des thèmes chers à l’auteur la nature et l'environnement mais ici T. C. Boyle s’intéresse à la violence. Et en lisant la préface, la couleur est annoncée avec un extrait de D. H. Lawrence "Etudes sur la littérature classique américaine" : "L'âme américaine est dure, solitaire, stoïque : c'est une tueuse. Elle n'a pas encore été délayée.".
En se glissant dans la peau de Sten, de Sarah ou d’Adam, il nous dépeint leurs ressentis, leurs obsessions et leurs peurs.
On découvre comment Sten en tant que parent vit la maladie de son fils. Ou pourquoi Sarah non violente cautionne le comportement de Jerry Kane (un Américain membre des Citoyens Souverains qui en 2010 a tué deux policiers ) et la psychose semée par Adam. Ce dernier rêve d’une vie comme John Colter et d’un retour dans le passé impossible.
Ce livre très actuel pose des questions sur les libertés individuelles, sur une société rongée par différences forme de violence. Usant de l’ironie (mais pas de trop), l’écriture de T. C. Boyle ici est plus sèche, plus directe que dans ses précédents romans.
C’est incisif, percutant, creusé et ça secoue !
Quand, pour attraper la bouteille, il se pencha vers elle, et il dut quasiment l'enlacer, il sentit un infime pincement à l'aine, à droite : rappel de son mal au dos intermittent et des exercices que le thérapeute lui avait prescrits afin qu'il ne perde pas sa souplesse, des exercices qu'il avait négligés parce qu'il était en vacances, en croisière, et que tout ce qui semblait compter, sur un bateau de croisière, c'était manger et boire : on n'en avait pas pour son argent si on ne prenait pas de dix kilos et ne saturait pas son foie.
Lu de cet auteur : America - Après le carnage - Histoires sans issue - San Miguel
23 commentaires:
Je savais trouver ce livre dans tes chroniques. Je n'ai jamais lu cet auteur et ton intèrêt aiguise ma curiosité. Je retiens de le lire avec ce titre ou un autre.
Penses-tu que je puisse commencer à lire cet auteur avec ce roman ?
@ Jostein : Bien vu :) !
@ Cath : ce n'est pas le plus facile de cet auteur car on se prend cette violence en pleine figure ! Et ça interpelle et ça secoue.
Lu cet auteur il y a très longtemps, mais mes biblis l'ignorent un peu, hélas.
Un auteur qui, à mon goût, a des hauts et des bas... il semble à son meilleur dans ce roman, tant mieux !
@ Kathel : je suis loin d'avoir tout lu de T. C. Boyle mais je n'avais pas accroché au recueil de nouvelles paru l'année dernière ou l'année encore d'avant. Pour moi, c'est un des écrivains majeurs qui dépeint sans concession la société américaine.
Je n'ai encore rien lu de TC Boyle mais j'ai vu l'auteur à LGL et il m'a donné envie de lire ce livre...ce que tu en dis me tente encore plus !
@ Eva : je ne l'ai pas vu mais j'ai entendu une émission radio où il intervenait et c'était très, très intéressant !
Rien lu de cet auteur mais je sens que je vais me lancer ! Ce livre a tout pour me plaire ;-)
Merci pour la découverte ...
Je n'ai rien lu non plus de lui. Il se peut que je saute le pas, mais peut-être pas avec celui-là.
Je n'ai encore jamais lu cet auteur mais je ne pense pas partir à sa découverte avec ce titre. Un conseil...?
@ Framboise : de rien:)
@ Aifelle @ Noukette : America est mon préféré.
On te sent complètement retournée par cette lecture.
@ Alex : oui, je confirme par ce sont des thèmes durs et si actuels. On sent la violence durant cette lecture.
Un auteur que j'apprécie aussi beaucoup. Et un roman dont je vais attendre l'arrivée à la médiathèque de pied ferme ;)
Un auteur qu'il faudra que je découvre un jour ou l'autre, mais je déteste tant le remplissage dans les livres américains actuels que je n'ose franchir le pas. Je viens de terminer "Souviens-toi de moi comme ça" moins percutant que je ne l'aurais voulu du fait de ce fameux bavardage
@ Jérome : des deux pieds tant qu'à faire :)
@ Zazy : avec TC Boyle, il n'y pas de remplissage inutile.
J'aime le regard de cet auteur sur la société américaine.
Je n'ai encore jamais lu cet écrivain... La thématique développée ici me semble fort intéressante.
@ Valérie : pareil que toi.
@ Delphine : oui, très !
Une de mes prochaines lectures, ton billet me confirme dans mon choix.
@ Les livres de Joëlle : bonne lecture !
Boyle est un incontournable pour moi, j'ai craqué lors de mon dernier passage en librairie et je suis contente de lire ton avis qui me donne envie de m'y mettre !
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