Éditeur : Actes Sud - Traduit de l’allemand par Liselotte Bodo et Jacqueline Chambon - Date de parution : 1992 - 342 pages hérissées de marque-pages !
Lors d'un week-end en compagnie de sa cousine et du mari de cette dernière, la narratrice se retrouve coupée du reste du monde dans la forêt autrichienne. Un mur invisible mais bien réel est apparu au-delà duquel tout est pétrifié. Que s'est-il passé durant la nuit ? Là n'est pas la question et d'ailleurs la narratrice n' y pense pas vraiment. Elle se retrouve dans un chalet avec quelques animaux comme seule compagnie. Et cette femme âgée d'une quarantaine d'années et mère de deux filles devenues adultes au lieu de pleurer sur son sort va avoir ce courage et cette force de survivre.
Grâce à un vieil almanach et à quelques graines, elle entreprend de semer et de faire pousser des légumes. Elle a recueilli une vache égarée qui lui donne du lait et s'en occupe comme du chien et de la chatte. Des journées souvent harassantes avec des travaux souvent physiques où le temps devient celui de la nature et des saisons avec lesquelles elle apprendra à prévoir.
Au bout de plus de deux ans, elle écrit son quotidien depuis que le mur est apparu et ses réflexions. Bien sûr, il y a des moments de peur et ceux de découragement mais toujours elle reprend le dessus.
Et quand elle pense à sa vie d'avant, elle se rend compte que celle-ci était faite de conventions alors que désormais elle est libre mais seule. Elle doit adopter cette solitude et la dominer.
Entre les descriptions de la nature, des travaux ou de ses relations avec les animaux, ce qui pourrait être ennuyeux ne l'est pas car il nous interpelle profondément. Que reste-t-il de la femme qu'elle était deux ans plus tôt ? Et des questions lancinantes ne cessent de nous troubler. Qu'aurions-nous fait à la place de la narratrice ? Comment aurions-nous réagi ?
Il s'agit d'un livre qui trace son sillon durant et après sa lecture. J'ai aimé sa beauté singulière, son aspect fascinant, émouvant et troublant !
Donc on oublie la couverture guère attrayante et sans rapport avec le contenu pour s'y plonger et le savourer !
Je ne sais pas comment j'ai réussi à survivre à cette période. Je ne sais vraiment pas. Je n'ai dû y pas venir que parce que je me l'étais fourré dans la tête parce qu'il fallait bien que je prenne soin des trois animaux. La conséquence de ces efforts incessants fut que je me mis à ressembler aux pauvre Hugo, je m'endormais dès que je me m'asseyais sur le banc. À cela s'ajoutait que si je rêvais nuit et jour de nourriture, des que je voulais manger j'étais incapable d'avaler une bouchée. Je crois que je n'ai vécu que du lait de Bella. C'était la seule chose qui ne m'écoeurait pas.
J'étais bien trop accaparée par tout ce labeur pour pouvoir appréhender clairement la situation. Puisque j'avais décidé de tenir bon, je tenais bon, je ne savais plus pourquoi c'était si important de le faire et je me contentais de vivre au jour le jour.
Je ne suis qu'une simple femme qui a perdu le monde qui était le sien et qui est chemin pour en trouver un autre. Ce chemin est douloureux et ne prendra pas fin avant longtemps.
Merci à Willy lecteur de mon blog, prescripteur de bonnes lectures qui une fois de plus a vu juste en me le conseillant !
Le billet de Cathulu, celui de Cuné qui renvoie à d'autres liens, Une Comète
23 commentaires:
J'ai adoré ce livre... Une merveille ...
J'ai vu le film qui en a été tiré... c'est vrai que se pose sans cesse la question de ce qu'on aurait fait dans ce cas...
@ Une Comète : en plus on s'est posé les mêmes questions ! J'ai ajouté ton lien Miss!
@ Kathel : et dire que je ne l'ai pas enregistré... malheur !
J'ai envie de le lire depuis longtemps. J'ai regardé le téléfilm, angoissant et beau. Je crois qu'à sa place, déjà, je n'aurais pas tenu le coup physiquement.
Je ne connaissais pas, mais je vais m'empresser de le noter !
@ Aifelle : Sans le mail de ce lecteur qui m'a toujours bien conseillée, je ne sais pas si je j'aurais lu...Toutes les deux physiquement, on était mal barrées :)!
@ Miss Léo : un livre peu connu, oui !
L’adaptation cinématographique est tout aussi prenante et l'actrice est magnifique !
je n'ai pas compris sa réaction de tuer le seul être humain qui survit, même s'il a tué son futur taureau je crois qe j'aurais préféré un humain à un taureau
Au secours, j'ai ma LAL qui craque, arrête de me tenter !!!!
Aie luocine a spoilé, non?
Mais je veux le lire, il y a une LC prévue en 2015
cette auteur et ce roman sont un très très bon souvenir de lecture, un livre qui a fait chez moi le tour de la famille
Je ne connais pas du tout ni le livre ni le film sur cette Robinson Crusoé de la forêt
Bonjour Clara, j'en rajoute dans les louanges sur ce roman singulier. Et je te conseille aussi l'adaptation filmée très récente qui m'a semblé réussie. Bonne journée.
@ Cathulu : il faut que je trouve le DVD !
@ Luocine : il ne fallait pas le dire !!! Elle dit :"Pourtant je n'aurais pas pu le laisser en vie. Ou peut-être si. Je ne sais pas " ce qui montre bien qu'elle n'est pas sûre d'avoir bien agi et qu'elle est prise d'incertitudes....
@ Gambadou : mon but est de la faire craquer:)))
@ Keisha : il est pour toi ce livre ! tu vas aimer !
@ Dominique : j'espère que ce livre continuera à "vivre"
@ Yv : il faut le lire!
@ Dasola : j'ai hâte de le voir, merci!!!
@ Cathulu : il faut que je trouve le DVD !
@ Luocine : il ne fallait pas le dire !!! Elle dit :"Pourtant je n'aurais pas pu le laisser en vie. Ou peut-être si. Je ne sais pas " ce qui montre bien qu'elle n'est pas sûre d'avoir bien agi et qu'elle est prise d'incertitudes....
@ Gambadou : mon but est de la faire craquer:)))
@ Keisha : il est pour toi ce livre ! tu vas aimer !
@ Dominique : j'espère que ce livre continuera à "vivre"
@ Yv : il faut le lire!
@ Dasola : j'ai hâte de le voir, merci!!!
Voilà tout à fait le genre de livre qui me tente.
@ Ariane : et zou, dans la LAL:)
C'est vrai que la couverture n'est pas terrible, noté depuis x temps... suite à des billets enthousiastes !!
Lu plusieurs commentaires sur ce livre, mais, je ne le "sens" pas
@ Antigone : elle donne envie de prendre ses jambes à son cou:)
@ Zazy : je pense qu'il ne peut pas plaire à tout le monde..
Je ne sais pas si tu lis les messages dans les anciens articles mais tant pis. J'ai lu ce roman grâce à ta critique, je ne serai certainement pas allée spontanément vers ce titre. Et ça aurait été dommage ! Un vrai coup de cœur. Merci !
@ Tant qu'il y aura des livres : si, la preuve ! Et j'ai été vers ce livre grâce un lecteur de mon blog... Nous les lecteurs formons des chaînes de passage, de relais et c'est merveilleux !
Oui, c'est ce qui est merveilleux avec la littérature. Qui a dit que la lecture était un plaisir solitaire ? C'est au contraire un plaisir qui se partage. Et les blogs sont un merveilleux moyen de partager ces plaisirs.
Ariane
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