jeudi 20 février 2014
Olivier Bordaçarre - Dernier désir
Éditeur : Fayard - Date de parution: Janvier 2014 - 275 pages dévorées !
Depuis plus de dix ans, Jonathan et Mina Martin se sont installés dans une maison isolée près d'une ancienne écluse dans le Berry. Fini Paris, les horaires avec lesquels il fallait jongler et l'appel de la consommation effrénée. Lui est producteur de miel, Mina est guide touristique pour un le château peu connu da la région. Un fils Romain âgée de dix ans, Jonathan qui aime écouter ses CD et Mina lire : un joli portait de famille. Un jour, un homme se présente chez eux. Il s'agit de leur nouveau voisin : Vladimir Martin. Elégant, riche, il va s'installer dans la maison située à cinq cent mètres de chez eux, une même maison entièrement à rénover.
Tout commence normalement pourrait-on dire. Vladimir vient souvent demander quelque chose : une aide, un service et forcément on s'entraide entre voisins. Le couple se pose forcément sur la venue de ce nouveau voisin fort généreux dans ses cadeaux pour les remercier. Vladimir observateur, toujours le mot gentil, entreprend des travaux dans sa maison pour qu'elle soit l'identique de ses voisins et achète la même voiture qu'eux. Il connait le pouvoir de l'argent et s'en sert pour gâter Romain. C'est trop, disent ses parents. Par politesse ou parce qu'il le pensent? Vladimir sait que Mina n'est pas insensible à son charme, d'ailleurs, il a opté pour la même coupe de cheveux que Jonathan. Un voisin un peu étrange qui est insomniaque, ne boit pas.
Lentement, il s'introduit dans la vie du couple semant des doutes sur leur mode de vie. Mina est-elle si heureuse ? Elle voit ses aspirations premières (fuir une société de consommation, vivre différemment) ébranlées. Jonathan trouve que Vladmir est bien trop présent et supporte de plus en plus mal ses cadeaux et son emprise sur Romain. La faille grandit dans ce couple si soudé auparavant.
Olivier Bordaçarre distille une tension implacable dans ce roman mais surtout nous interroge sur nos désirs frustrés, non réalisés sous couvert de changement de mode de vie. On est en proie à un malaise grandissant : le bonheur a t-il un prix? Et si oui lequel ?
Nos certitudes sont malmenées et même si petit bémol, une autre fin aurait été la bienvenue, je ne boude pas mon plaisir car une fois terminé, ce livre continue de semer beaucoup de questions...
Addictif, très bien mené ( et écrit), que demander de plus ?
Il était urgent de convaincre Mina d'arrêter ce cauchemar. Pas d'autre choix que de se parler comme ils l'avaient toujours fait quand il s'était agi de résoudre un problème. Se parler, bien sûr... mais pour s'entendre dire : "Tu ne m'as jamais achetée!". Effectivement, il n'avait jamais eu cette prétention, ce besoin égoïste et sourd de posséder Mina. La possession est le plus court chemin vers le manque. La soif éternelle.
Les billets de Cuné, Encore du noir.
15 commentaires:
Encore un pervers manipulateur. J'ai bien envie de le lire
Si tu t'y mets aussi !:) Et ça tombe bien : pas lu de roman noir depuis pas mal de temps :)
Pas (encore) à la bibli, mais il y en a d'autres de cet auteur! L'espoir est là...
Pourquoi pas, si je le trouve à la bibliothèque.
Il semble très psychologique, je note!
oui, il me tente pas mal ce roman....la manière dont tu dis qu'il évoque la question de ce qu'on pense être le bonheur m'interpelle...
Un manipulateur ? Bof, je ne suis pas trop tentée, je passe mon tour, pourtant ton billet est très tentant
Repéré aussi chez Cuneipage, ça a l'air très fort... Et j'aime ces histoires de possession psychologique... (et j'ai signé la pétition :0) ça me semble indispensable !!)
Tu n'es donc pas contente de la fin ?
merci beaucoup Clara !
Je n'ai pas encore lu l'auteur dont j'entends dire pas mal de bien. dans le genre voisins très particuliers et envahissants, le court roman de Marcus Malte, Cannisses est formidable également
le genre de sujet que j'adore, quand en autre envahit tout doucement mais sûrement notre espace !
Noté, bien sûr... Et les pervers, j'adore ça ! (en livre seulement, hein !)
@ Secrète Louise : un très bon livre!
@ cathulu : moi??? je suis innocente !
@ Keisha : yes!
@ Aifelle: il est à lire !
@ Gwen : oui !
@ Galéa : c'est un des fondements du livre... le bonheur, l'envie.
@ Zazy : et poutant....
@Lor rouge : oui pour des deux points!
@ Alex : elle est complètement cohérente avec l'ensemble mais je chipote....
@ Olivier Bordaçarre : vous n'avez pas à me remercier : votre livre est bon !
@ Yv : je note le titre. Merci !
@ Géraldine @ Liliba : yapluka!!!!!
Très tentant!
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