Editeur : Éditions du Rouergue - Date de parution : Août 2015 - 122 pages dont on ne sort pas indemne.
En ayant pour thème la maltraitance des enfants, j’avais une appréhension celle d’être prise en otage par les ressentis qu’un tel thème ne peut que susciter. Mais en choisissant de nous raconter l’histoire de Diana âgée de huit ans (tirée d’un fait réel) par les personnes qu’elle a rencontrées ou qui l’ont côtoyées, Alexandre Seurat permet à travers les témoignages de saisir l’ampleur, la genèse de ce drame.
Tout commence par un avis de recherche de Diana car ses parents l'ont signalé disparue. Son ancienne institutrice se souvient de la fillette, des anomalies qu’elle avait constatées. Bleus, trace de coups pour lesquels les parents de Diana mettaient en avant sa maladresse. Mais elle a compris qu’il s’agissait d’autre chose et va remuer ciel et terre. Directrice d’école, médecin, la tante de Diana, sa grand-mère, les gendarmes, le personnel des services sociaux prennent tour à tour la parole. Comme la première institutrice de Diana, il y a ceux qui se sentent impuissants, d’autres qui ne veulent pas prendre de décision trop hâtivement. Les parents de Diana jouent la comédie à merveille : celle d’une famille unie ou tout le monde aime Diana. Malgré la machine mise en marche, il sera trop tard pour Diana.
Aucun voyeurisme, aucun pathos ni aucune scène de violence. Tous est suggéré mais le dysfonctionnement de l’administration surgit entre les lignes.
Un premier livre qu’on lit la gorge serrée et dont on ne sort pas indemne.
D'autres s'en chargeront, on a fait de notre mieux.
Pour d'autres billets, je vous renvoie à Babelio et à Libfly.
20 commentaires:
C'est un livre qui m'a beaucoup touché et dont on sort meurtri. Quand on réalise que cette petite fille aurait pu être sauvée si les premiers témoins avaient été écoutés, c'est encore plus révoltant.
Je crois qu'on a tous eu les mêmes préventions et les mêmes craintes en abordant ce livre. Mais il est vrai que l'auteur réussit à échapper au pathos et au voyeurisme, ce qui n'était pas facile...
Je recule le moment de le lire pour les mêmes raisons que toi. Mais tu sembles dire que l'auteur ne sombre pas dans les travers de ce type de sujet.
Il m'a vraiment marquée ce bouquin.
Envie de lire ce livre et, aussi, beaucoup d'appréhension
J'en ai tellement lu de bien que je l'ai acheté et lirai prochainement.
Rien que lire les faits réels sur internet, ça m'a déjà rendue malade...
Mon avis était un peu dissonant, mais il ne m'a pas touché, je l'avoue. L'uniformité de voix, la litanie des plaintes de ceux qui auraient pu mais n'ont rien fait, une certaine froideur qui s'en dégage, je suis restée spectatrice insensible.
Je suis sortie complètement bouleversée de cette lecture... Un livre nécessaire !
J'ai tellement entendu parler de ce titre lors de sa sortie. Pas encore lancée toutefois.
L'enfance martyre, je crois que je vais passer mon tour. Sujet insupportable, même s'il est suggéré et sans pathos, je peux pas ...
en plus j'ai envie de rester indemne ... bisous ma belle Clara
Je ne pense pas que je vais le lire.
Entièrement d'accord avec toi !
Bluffant ce premier roman... Il m'a laissée sans voix...!
Le thème me faisait peur (tout ce qui touche aux enfants et à leurs souffrances me touche de trop, j'évite en général) mais là j'ai de plus en plus envie de le lire... L'auteure va venir dans ma librairie dans les jours à venir, j'espère que j'aurais l'occasion d'y aller.
Ce roman semble être l'un des incontournables de la rentrée de septembre. Je compte l'emprunter à la bib'.
@ Manou @Delphine @ Stephie @ Marion @ Noukette @ Alex : un livre très marquant, qui fait mal mais l'auteur a su traiter le sujet vraiment sans pathos et la construction nous permet d'"englober" toutes les dimensions par les différents intervenants.
@ Krol @ Zazy@ Orzech @Moka @ Aifelelle @ Keisha @l'or rouge @ Béa @Géraldine : je comprends que certaines n'aient pas envie de lire sur un tel thème mais j'insiste, l'auteur évite tous les écueils ( voyeurisme, pathos) et il pointe des dysfonctionnements ( et les limites) d'un système censé protéger les enfants. Et j'ai appris beaucoup de choses que j'ignorais.
@ Estelle : je n'ai pas ressenti de barrières. Après, cette forme de narration peut créer une distance.
moi aussi j'avais beaucoup aimé ce roman qui prend aux tripes !
J'avais beaucoup de craintes également, mais j'ai vraiment apprécié la façon dont l'auteur traite son sujet. Avec beaucoup de pudeur, sans aucun voyeurisme ni misérabilisme, en soulignant les failles du système aussi bien que des personnes qui n'ont pas vu, pas compris, pas su.
@ Violette @ Tant qu'il y aura des livres : je crois que pratiquement tout le monde est d'accord.
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