Editeur : Phébus - Date de parution : Mars 2018 - 304 pages
Lorsque le bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ne se manifeste pas pour réclamer son dû, Laurent Leprêtre affecté aux dossiers en souffrance, enquête et le recherche. Et justement, cet ancien policier se voit confier un dossier particulier ancien. Trois jours avant son décès Henriette Benson une vieille dame âgée et riche habitant Calais avait souscrit une assurance vie en faveur d’un certain Freddy qui a disparu sans réclamer son argent.
Délégué sur place à Calais, Julien Lepêtre doit mener plusieurs pistes : quel lien existait-il entre Henriette Benson et Freddy ce jeune de vingt ans issu des classes populaires ? Pourquoi et comment ce dernier a-t-il disparu ? Cette enquête sert de décor pour ainsi dire à ce roman qui nous promène de l’arrivée au pouvoir de Mitterrand à la métamorphose de Calais. Les ateliers de dentelle ont disparu et l’emploi se fait rare, la précarité est apparue tandis que les migrants espèrent un jour pouvoir rejoindre l’Angleterre. Notre ancien policier au cœur tendre et à l’imagination fertile tire les fils d’une pelote avec des rencontres colorées : Sonia une professeure de français (qui cite Annie Ernaux), Alyson la réceptionniste de l’hôtel où il séjourne et Duni un migrant arrivé à la jungle de Calais depuis deux ans.
Quel plaisir de retrouver l’écriture vive et relevée de Michel ! Il nous dépeint des vies et le déclassement social tout en montrant une réelle tendresse pour ses personnages. Et même si l’enquête prend le pas sur le roman social, j’ai passé un très agréable moment.
"En souffrance", qui donc a osé cette expression douloureuse ? Presque, Laurent en rédigerait sa lettre de démission sans même avoir pris ses fonctions. Pas qu’il soit chagrin, miné de blues, ni que ce soit une sale habitude de fuir, mais soulager le malheur d’autrui, service public d’urgence et compagnie, établir le juste avec rigueur sans illusions d’équitable, protéger la société pour la galerie, non merci. Du temps très bref qu’il était encore divisionnaire de police, les nuits à la criminelle de Toulon, il en a vu de la misère, de l’illettré, du pauvre au désespoir et du bourgeois réduit à rien, du deuil irrémédiable et tout ce gâchis de la beauté écrabouillée des humains.
Lu de cet auteur : Apaise le temps - Close-up
11 commentaires:
Oh, je ne l'avais pas vu passer celui-ci ! Jamais déçue par Michel Quint ( ma dernière lecture, c'est Apaise le temps, j'en ai apprécié la saveur )
@ Maryline : j'aime sa savoureuse écriture et l' humanité toujours bien présente ( dans ce que j'ai lu de lui).
Un auteur que j'aime aussi retrouver le temps d'une lecture
Je ne l'ai pas lu depuis un bon moment. Le thème de celui-ci me tente.
Encore un auteur à découvrir, alors...
Comme Keisha, je n'ai jamais rien lu de lui... et je sens que ça me manque ! ;-)
@ Zazy : il ne faut pas en abuser au risque de se lasser sinon:)
@ Aifelle : ce n'est pas mon préféré mais j'ai apprécié.
@ Keisha @ Kathel : il faut le découvrir car son écriture est savoureuse !
Il sera sûrement à la médiathèque, c'est un auteur du Nord que j'ai plaisir à lire.
J'avais beaucoup aimé son précédent roman chez le même éditeur. Je me laisserai bien tenter.
@ Alex : il faut varier les plaisirs:)
Coucou,
ce livre me tente bien par le thème et je ne connais pas l'écriture de cet auteur mais ça m'inspire.
Bisous
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