Editeur : Robert Laffont - Date de parution : Janvier 2016 - 316 pages et un avis mitigé.
Sophie Fontanel nous décrit l’histoire de ses grand-parents fuyant l'Arménie arrivés en France au début des années 1920. La figure centrale est sa grand-mère Méliné pour qui Paris signifie Chanel et la beauté des vêtements. Avec un peu de hasard et parce que Méliné veut y vivre, de Marseille ils rejoindront Paris. Son mari à l’origine poète travaille le bois. Des étoiles dans les yeux, Méliné observe l’élégance dans les rues, reproduit dans son appartement des vêtements. Ses deux filles (dont la mère de Sophie Fontanel) baignent ainsi dans la mode.
En parallèle, Sophie Fontanel nous décrit son expérience nouvelle en tant que directrice de mode au magazine Elle. Et là, beaucoup de situations relatées me sont apparues souvent sans le moindre intérêt. Elle qui a "l'adoration les beaux vêtements" s’interroge sur sa place professionnelle, sur ce milieu où des filles plus que maigres, sans sourire posent et défilent. Nul besoin de regarder les défilés de haute-couture, car sur les sites de prêt à porter on retrouve ces même silhouettes voûtées sans aucune forme. Ce dernier point n’est pas nouveau mais elle l’ose l’écrire comme le superficiel de ce monde hypocrite.
Le naturel de l’écriture qui m’avait plus dans Grandir a un peu de mal à s’imposer ( une impression de tâtonnement) et il faut presque attendre la moitié du livre pour retrouver la liberté de style. Même si Sophie Fontanel a su me toucher à plusieurs reprises, mon avis reste mitigé.
Il y avait nous et les autres. De quel bord étais-je-je ? De mon groupe, de ses destins hétéroclites des gens de la mode, et donc en somme de là-bas, de Brousse, éduquée, méditerranéenne, née de l'exil et du don de soi, ou bien d'ici, de l'immuable ordre des choses, de l'ennui des nantis, fusionnant avec une princesse ?(...) Je constatais devant moi, apocalyptique spectacle la subtilité de jadis dévastée par l'érotisme moderne. Moi aussi je considérais avec dégoût les endimanchés pathétiques, les pique-assiettes. Moi aussi, j'étais une princesse, le cynisme au bord des dents, devant la vulgarité de l'avenir. (...) Directrice de la mode ou pas directrice de la mode, il me fallait rester chez les étourneaux. Les siècles de distinction, eux, ne m'acceptaientt pas. Méliné avait eu ses limites, j'avais les miennes.
Les billets de L'irrégulière, Stéphie, Séverine
Lu de cette auteure : Grandir - L'envie
12 commentaires:
Ha? j'avais bien aimé les deux autres, mais bon, pas d'urgence, et je testerai.
La mode, c'est pas mon truc, si en plus ton avais est mitigé, il n'y a pas d’urgence :)
j'aime beaucoup les récits sur la mode, et aussi sur l'exil arménien en France, donc ce livre était pour moi. J'ai quand même préféré la partie sur Méliné et sa famille que celle sur la mode et le côté "oie blanche" de Sophie Fontanel qui semble découvrir comment cela se passe dans ce milieu.
J'avais aimé "Grandir", mais nettement moins "L'envie". Du coup, "l'envie" de la lire ne m'est pas revenue ..
Nos avis sont proches :) On peut faire un joli duo de vilains petits canards :)
Du coup, ce sont des mémoires, alors ?
C'est vrai qu'une partie du roman risque de ne pas intéresser des masses les non initiés...
J'avais été bouleversée par "Grandir", déçue par "l'envie", et je la suis sur Instagram, et je vois ce titre, mais j'attends le bon moment...
@ Keisha @ Cath @Aifelle: Stephie et moi sommes les seules à être les méchants petits canards. Et comme je ne suis une adepte de la mode luxe/haute-couture/ magazines bling-bling, ce livre n'était pas pour moi
@ Eva : le parcours de Méliné m' a plu , j'ai l'impression que Sophie Fontanel exagère un peu comme tu le dis son côté "oie blanche" qui débarque tout d'un coup ( c'est quelqu'un qui a avant d'être Directrice a pendant des années été plongé dans ce milieu de la mode).
@ Stephie : :)))
@ irrégulière : il y a aussi un autre aspect indépendant des non initiés car ce côté superficiel et de l'argent à flot pour un vêtement n'intéresse pas beaucoup de personnes qui n'en ont pas les moyens... J'y trouve même une certaine indécence.
@ Delphine : non il s'agit de son expérience en tant que Directrice de la mode chez Elle et elle précise en postface que " le livre est écrit à partit de faits réels mais dans une totale liberté romanesque".
@ Antigone : je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait plus dans Grandir..
Entre Stephie et toi, je sais que je peux me fier à vos avis, donc ce sera sans moi.
J'ai encore 2 livres de Sophie Fontanel dans ma PAL, dont Grandir, donc pas d'urgence pour celui ci, surtout si tu es mitigée.
Trop de tapage médiatique, j'attendrai qu'il sorte en poche..
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