Éditeur : Albin Michel - Date Parution : Janvier 2013 - 285 page et six nouvelles brillantes !
Dans ces six nouvelles, ou pourrait-on dire des novellas , Anthony Doerr nous amène à travers le monde et dans le temps. Matière première de la mémoire, fil conducteur de ces récits. Dans la première nouvelle, le personnage principal dans un monde futur peut revivre ses souvenirs encapsulés. Une manière de tromper la mémoire défaillante et oublieuse. Les capsules étant revendues au marché noir, elles permettent de s’introduire dans l’intime d’inconnus, de vivre soi-même des moments qui ne sont plus. La mémoire forgée à partir de souvenirs heureux ou malheureux dès l’enfance caractérise l’individu. Mais elle est aussi liée à des lieux où l’on a vécu toute sa vie comme dans Village 113. Les habitants ont été avertis que le village sera bientôt recouvert d’eau. Les machines ne vont pas tarder mais Li Quing ne veut pas partir. Toute sa vie est dans la vallée.
Mention spéciale à Vie posthume, la dernière nouvelle où mémoire individuelle et collective donnent un texte particulièrement émouvant. Un étudiant rédige son mémoire et se voit contraint de s'occuper momentanément de sa grand-mère hantée par son histoire liée à la grande Histoire. Depuis toujours, elle est sujette à des crises d'épilepsie et à des absences. Mais maintenant, elle veut être en paix. Avec elle-même et les morts. Ce récit à plusieurs facettes porte sur la transmission et démontre combien il est important de saisir chaque moment de bonheur si anodin soit-il.
L’écriture d’Anthony Doerr que j’avais déjà lu il y a longtemps est toujours impressionnante. Il insuffle à ses personnages des vies cornées de sensibilité. Des personnages humains qui comme tout à chacun reviennent quelquefois sur le passé, résurgence d’émotions ou de situations qui les ont modelés.
Un recueil riche, dense et travaillé ! Et on prévoit son mouchoir pour la dernière nouvelle qui est une pépite !
Vingt mille jours et nuits au même endroit, posés, piégés, les uns au-dessus des autres, les rides dans ses mains, les douleurs dans ses vertèbres. Germe, tégument,endosperme : qu'est ce qu'une graine, sinon, le type le plus pur de mémoire, un lien entre les générations?
13 commentaires:
Je vais le lire, cet article est très tentant, tout ce que j'aime est là...
Je le lis prochainement, je reviendrai lire ta chronique dans le détail après. Mais je sens déjà que cela va être une bonne lecture.
Je ne connais pas du tout l'auteur mais moi qui adore les nouvelles, et plus encore les novellas, je sens que ce recueil a tout pour me plaire.
Je note avec empressement.
je suis à la recherche de recueil de nouvelles , alors je note ce livre dont tu parles avec tant de chaleur
et si tu peux dis moi la différence entre Novella et Nouvelle
Luocine
@ Sylvette : il est à découvrir !
@ Jostein : un auteur américain talentueux !
@ In Cold Blog : vu la longueur des nouvelles et comment on est immergé dans les vies des personnages, pour moi, on est dans la lecture de novella.
@ Luocine : une nouvelle est courte généralement tandis qu'une novella est un court roman mais aussi,pour moi, une longue nouvelle. Je m'avance et si je me trompe, j'espère que les copines profs m'éclaireront.
Celui-là devrait me plaire, même si je ne suis pas friande de nouvelles.
Terres d'Amérique: ça me suffit comme accroche!
Et voilà je craque encore. Il faut peut être que j'évite de venir par ici !
@ Ys : c'est du bon !
@ Keisha : et d'AOC... contrôlée et vérifié !
@ Cristie : mais non, reviens !!!!
Je l'ai dans un coin...
Je fini tout juste de publier notre article, qui va dans ton sens... 4 étoiles (ou verres plutôt)
Je viens de terminer ces nouvelles (billet demain) et j'ai été entièrement conquise, c'est un véritable coup de coeur ! C'est celle sur le village chinois qui m'a encore plus touchée que la dernière (qui est très bien, évidemment !)
Superbe recueil en effet, je suis tombé sous le charme de cet auteur.
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