Éditeur : Plein jour - Traduit de l'anglais par Géraldine Barbe - Date de parution : Septembre 2014 - 437 pages saisissantes !
En 1968, à Newcastle en Angleterre, deux enfants de trois et quatre ans sont assassinés. Deux fillettes Mary et Norma qui habitent le quartier sont arrêtées. Mary âgée de onze ans est reconnue par un tribunal comme la meurtrière et jugée comme une adulte sans que que l'on fouille dans sa vie d'enfant pour tenter de trouver un début d'explication à ses actes. La journaliste Gitta Sereny avait suivi ce procès et avait écrit un premier livre. Libérée à vingt-trois ans, Mary est fracassée. Trente ans plus tard après les faits alors qu'elle est maman d'une petite fille, elle accepte pendant de nombreux mois de répondre aux questions de l'auteure.
Ces entretiens retracent la vie de Mary. Des meurtres à ses emprisonnement dans des structures pas adaptées pour une fille de son âge, la prison, l'attitude de sa mère qui vendait aux tabloïds de fausses lettres de sa fille. Mary cherche souvent à ne pas répondre aux questions ou alors elle se contredit. Ses souvenirs ne sont pas forcément exacts et Gitta Serena s'est appuyée sur des déclarations et des témoignages de personnes pour pouvoir clarifier et élucider certaines zones d'ombre. On découvre la relation ambiguë entre Mary et sa mère, les souffrances enfouies de son enfance qui sont effroyables mais aussi ce qu'elle a vécu durant le procès et ses emprisonnements. Ce portait n'oublie pas la peine des famille des victimes et surtout ne tente pas d'innocenter Mary.
Grâce à ces entretiens, Mary a enfin admis sa responsabilité et a pu mettre des mots pour la première fois sur ce qu'elle a subi enfant.
Loin de toute forme de sensationnel ou de mise en scène du glauque, Gitta Sereny met en avant les défaillances d'un système judiciaire et carcéral en vigueur à l'époque. Mais cette enquête traite aussi de la rédemption et du pardon.
Troublant et saisissant !
Lorsqu'on écrit sur des êtres humains dont les agissements ont causé du tort aux autres, on ne ne doit jamais oublier ni la douleur ni l'amertume inévitablement ressentie par ceux à qui la souffrance a été infligée, et ce, quel que soit le temps écoulé.
Tout le problème, quand on juge un enfant dans un tribunal pour adultes, est que la procédure est uniquement fondée sur la recherche de preuves. (...) Personne ne s'occupe d'observer, de connaître l'enfant et son contexte familial, personne ne considère que ce genre d'investigations pourraient entrer, comme les preuves, dans l'étude de son cas. Par-dessus tout, on ne différencie pas les enfants des adultes, pas plus dans leur appréhension du déroulement de la procédure et de la fonction du tribunal que dans leur compréhension du bien et du mal.
Le billet d'Antigone
14 commentaires:
Un livre très intéressant, n'est-ce pas ? Et oui, cette vue sur la rédemption est troublante, et assez saisissante, comme tu le dis. Je ne pouvais pas le lâcher, parce qu'il se lit aussi un peu comme une enquête.
@ Antigone : : il est hyper intéressant !!! Je ne l'ai pas lâché...
Je l'ai noté chez Antigone, c'est un sujet pas banal et qui doit soulever pas mal d'interrogations comme vous le dites toutes les deux.
Trop troublant pour moi, je n'ai pas tenté l'aventure, je suis lâche parfois ! :)
Il y a plus que la description de l'univers carcéral, donc.
Brrr, je ne sais pas si je pourrais le lire...
Eventuellement, mais ça doit être troublant, non,
Un livre qui m'a passionnée !
(mais je n'ai toujours pas fait mon billet)
Le sujet me parait compliqué pour moi
Je ne pense pas que ce livre soit pour moi. Je connais dans les grandes lignes l'histoire de Mary, son enfance et ses crimes. Mais je ne crois pas avoir envie d'en connaître les détails. Trop sensible pour moi je pense.
Très troublant comme sujet en effet, mais tu en parles bien.
Il m'avait interpellé chez Antigone, tu en rajoutes un peu. Pourtant, je ne sais pas, une peur de voyeurisme ... j'hésite.
Ce livre est absolument dingue et je suis encore choquée par ce qu'a vécu cette petite fille... Je pense que la démarche de l'auteur était sincère, pas voyeuriste même s'il est vrai que ça rend un peu "fait divers".
@ Aifelle : et très bien traité !
@ Cathulu : mais nooon!
@ Alex : oh , bien plus !
@ Kathel : pas de voyeurisme, pas d'effet glauque , non vraiment ce document est réussi !
@ Keisha @ Céline : oui il et troublant mais il fait poser des questions ...
@ Brize : je ne l'ai pas lâché !
@ Gambadou ; aucun voyeurisme !
@ Perrine : je ne regrette pas de l'avoir lu !
@ Anne-marie : à toi de voir...
@ Tant qu'il y aura des livres: il n'y pas de détails glauques, on est dans la psychologie et dans le fait qu'en enfant soit incarcérée dans un milieu d'adultes
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