Éditeur : Ecole des loisirs - Traduit de l'anglais par Diane Ménard - Date de parution : Septembre 2013 - 277 pages dévorées !
Chap est dans un foyer pour jeunes paumés où il refuse de donner son nom. Sa vie a basculé un 5 novembre, le jour où il a perdu à ses yeux toute identité. Les responsable du centre lui présente la photo de Cassiel Roadnight un adolescent dont la famille est sans nouvelle depuis deux ans. Les deux garçons se ressemblent à tel point que Chap décide de mentir et de dire qu’il est Cassiel.
Très vite, Chap comprend qu'il s'est mis dans une drôle de situation et il a peur que la véritable famille de Cassiel ne découvre la supercherie. Mais sa nouvelle famille est émue et heureuse du retour de Cassiel. Chap doit jouer un rôle, anticiper des questions et surtout comprendre pourquoi le véritable Cassiel a disparu. Car dans la famille Roadnight, il y a des tensions, des zones floues. Ce roman, vous le comprenez, prend très vite l’allure d’un thriller où l’on découvre la vie de Chap et celle de Cassiel. Et c’est totalement réussi ! J’ai tourné les pages avec frénésie et un taux d’adrénaline conséquent car Jenny Valentine distille à petites doses les informations et une pression grandissante.
Un roman très bien orchestré sur l’identité, la famille et les liens entre individus où cerise sur le gâteau la littérature a sa place ! Juste un petit bémol pour la fin mais qui est largement compensée par l'ensemble.
lundi 30 décembre 2013
samedi 28 décembre 2013
Léonora Miano - La saison de l'ombre
Éditeur : Grasset - Date de parution : Août 2013 - 240 pages fortes et enrichissantes !
Le clan Mulungo qui vit dans les terres de l'Afrique sub-saharienne voit son village détruire par un incendie alors que douze hommes ont disparu : dix jeunes adultes et deux anciens. "Les femmes dont les fils n'ont pas été retrouvés " sont mises à l'écart du reste du clan dans une case commune. Le clan pense que ce malheur est de leur faute. Les esprits sont invoqués mais sans réponse.
Les Mulongo sont un peuple qui ne connaissent pas l'extérieur du monde. Ils échangent quelquefois avec leurs voisins les Bwele. Le chef Mukano décide d'aller les voir, peut-être auront-ils des informations. De son côté, Ebaye part aussi à la recherche de ceux qui ont disparu sans avertir les hommes du village. Forte de son courage et de sa détermination, elle découvrira que des "hommes aux pieds de poule" des étrangers venus de loin par bateau font le commerce des hommes en traitant avec les Bwele.
Ce roman demande de l'attention, une certaine exigence les premières pages pour se familiariser avec les noms aux sonorités si proches. Ensuite, il suffit d'écouter la plume foisonnante et envoûtante de Léonora Miano. Elle nous immerge dans une Afrique où les croyances, la mysticité régissent le mode de vie du clan Mulongo. Leur naïveté en fera des victimes.
Un roman prenant, fort et enrichissant !
Ebaye n'est pas certaine d'avoir tout saisi. On vient de lui confirmer que, comme elle l'a toujours cru, le monde ne se limite pas aux Mulongo et aux Bwele, même si elle sait que ces derniers sont très nombreux. Ses pas l'ont conduite en ce lieu appelé Bebayedi, un espace abritant un peuple neuf, un lieu dont le nom évoque à la fois la déchirure et le commencement. La rupture et la naissance. Bebayedi est une genèse.
Il s'agit de ma participation pour le challenge de Stephie
vendredi 27 décembre 2013
Emmanuelle Guattari - Ciels de Loire
Éditeur : Mercure de France - Date de parution : Août 2013 - 142 pages qui font mouche !
Dans La petite Borde, Emmanuelle Guattari nous racontait son enfance à la Borde un établissement psychiatrique que dirigeait son père. Dans ce nouveau roman, elle explore à nouveau la mémoire familiale, son adolescence et le monde qui l'entoure.
D’une impression à une conversation, du regard posé autour d’elle à des réflexions d’ordre philosophique, l’auteure en quelques lignes saisit l’image d’une France en mutation, nous dépeint les membres de sa famille l’élargissant à ses grands-parents, oncles et tantes. La Borde et ses pensionnaires sont à nouveau présents mais il s’agit de l’adolescente ou celle qui est en passe d'en devenir une qui raconte. La Borde qu’il faudra quitter pour découvrir un autre lieu de vie différent.
Si je n’avais pas vraiment apprécié la petite Borde, j’ai trouvé que l’écriture de l'auteure a gagné en densité dans ce second roman. Une écriture toujours minimaliste, elliptique mais l'on ressent un travail plus approfondi pour nous livrer ces instantanés teintés de nostalgie si vrais, si justes dans la description. Ces scènes brossées ne sont pas sans rappeler Philippe Delerm.
En peu de mots qui font mouche, Emmanuelle Guattari sait aussi bien nous faire sentir l’odeur de la campagne que dénouer avec sensibilité l’héritage familial.
Autant d’éléments qui font la vie, qui la composent cueillis et décrits sans artifice comme des brassées d’images et de pensées !
Déjà que l'on portait le nom de nos morts par avance, dès l'état civil, on en était chargés, le grand-père, la grand-mère à la suite de notre nom, dans un pli caché de l'état civil.
lundi 23 décembre 2013
Et pourtant...
Et pourtant, je pensais vous parler de quelques lectures (anciennes ou plus récentes car j'ai toujours cette fichue habitude de ne pas rédiger directement mon billet après lecture et ce pour plusieurs raisons dont une, et non la moindre, mon célèbre carpe diem), faire un far (mais depuis hier les repas de fin d'année ont commencé et mon taux de glycémie doit battre des records) et dix mille autres choses variées.
Mais, je fais une pause. Une petite. Le temps de vous rendre compte que je ne suis pas là, je serai déjà revenue.
Passez tous un bon et joyeux Noël !
Mais, je fais une pause. Une petite. Le temps de vous rendre compte que je ne suis pas là, je serai déjà revenue.
Passez tous un bon et joyeux Noël !
samedi 21 décembre 2013
Jaume Cabré - Confiteor
Éditeur : Actes Sud - Traduit du catalan par Edmond Railland - Date de parution : Août 2013 - 772 pages et une merveille !
Adrià Ardevol atteint d’Alzheimer décide de confier à son ami Bernat des feuillets où il a consigné sa vie et où il se confesse. Cette longue lettre est destinée à celle qui l’a toujours aimée Sara. Dis comme cela, on pourrait s’attendre à un récit avec une narration classique et une suite d’événements chronologiques. Et bien non.
Dès les premières pages, le" je" côtoie le "il" et forcément cette narration interpelle l’œil, émoustille l’esprit et ce procédé permet de nous plonger entièrement dans les différentes voix empruntées. Confiteor débute par l’enfance d’Adrià. Son père antiquaire et collectionneur de manuscrits anciens veut qu’il apprenne dix langues au minimum et qu’il soit un violoniste hors pair. A sept ans, son avenir est ainsi tracé par la décision paternelle mais Adrià n’est pas d’accord. Même si l’apprentissage des langues est un jeu pour lui, il veut apprendre, étudier d'autres matières. Deux figurines Aigle Noir et le shérif Carson seront les témoins de cette enfance sans marque d'amour. Deux jouets dont il jamais il ne se séparera.
Et sans que ça puisse paraître étrange, Jaume Cabré fait intervenir d’autres personnages comme un fabricant de violons, un colonel SS, un moine, un médecin en Afrique et bien d’autres encore. Il les enchevêtre dans le récit d’Adrià. Sans tout nous dévoiler, il nous livre des bribes de leurs histoires impliquées ou soumises à la grande Histoire. Et Adrià ? Il nous raconte son amitié avec Bernat, son amour pour Sara, ses études en Allemagne et toujours ce qui l’anime et le hante cette soif du savoir. Adrià qui se retrouve en charge des conséquences des agissements de son père sans n’avoir rien commis.
Un roman puzzle qui nous immerge dans le bonheur de la lecture et dans les questionnements, qui nous fait traverser plusieurs siècles d’histoire mais sans jamais nous égarer. Le Bien et le Mal, l’Art sont omniprésents alors qu’Adrià nous agace plus d’une fois mais finit par gagner notre sympathie.
Magistralement, Jaume Cabré nous montre comment tout est lié. Toutes ces vies, ces actes, les décisions prises s’unissent dans le temps. Un roman époustouflant, passionnant, rare, d’une richesse incroyable qui nous fait toucher du doigt le sublime, l’effroyable, nous submerge d’émotions et de réflexions, et nous donne cette envie de tourner les pages! Une lecture dont je suis ressortie éblouie et qui m’habite encore....
Et je suis convaincu qu'il est très difficile de résister à la possession des originaux des textes bouleversants. Le papier avec l'écriture, le tracé, le geste et l'encre, qui est l'élément matériel dans lequel s'incarne l'idée spirituelle,qui finira par devenir une œuvre d'art ou une œuvre de la pensée universelle ; le texte qui s'introduit dans le lecteur et le transforme.
Le billet de Cuné qui renvoie à plein d'autres liens.
vendredi 20 décembre 2013
Christine Eddie - Parapluies
Editeur : Editions Alto - Date de parution : 2011 - 192 pages qui font beaucoup de bien !
Matteo est parti une nuit sans ne rien dire à Béatrice sa compagne. Et depuis il pleut. Depuis trente-quatre jours précisément en ce mois de juillet. Elle attend, s’occupe tant bien que mal de sa belle-mère Francesca une inconditionnelle du télé-achat qui ne parle qu’italien.Quand Béatrice trouve un sous-vêtement qui ne lui appartient pas, elle s’imagine que Matteo la trompe avec son assistante . Dans le même temps, Béatrice ne peut se défaire d’une image qui l’a marquée : celle d’une fillette en Somalie.
Quatre femmes sont au centre de ce livre, quatre femmes en lien avec Matteo. Outre Béatrice et sa belle-mère, il y a Daphné timide et mal dans sa peau passionnée de littérature russe, Catherine qui élève seule sa fille Thalie âgée de dix ans. On découvre l'histoire de chacune et le poids des blessures passées ou présentes. Les chemins de ces femmes vont bien plus que se croiser suite à l’hospitalisation de Francesca. Le nom de Matteo ne sera pas prononcé entre elles car c'est sous l’entraide et l’amitié que les relations vont se tisser.
Un roman aux teintes mélancoliques mais drôle et qui touche en plein cœur ! Et ce sont autant de phrases qui font mouche, d’émotions sans guimauve que nous raconte Christine Eddie. Une lecture qui fait beaucoup de bien donc pourquoi s'en priver ?
Les billets de Cuné, Keisha, Lucie, Séverine
mercredi 18 décembre 2013
Stéphane Servant - Le cœur des louves
Éditeur : Le Rouergue- Date de parution : Août 2013 - 542 pages denses, creusées et hypnotiques !
Célia est arrivée la première au village où a vécu sa grand-mère. Elle-même y venait passer ses vacances d’été avec ses parents puis seule avec sa mère. Aujourd’hui, l’adolescente y met les pas non pour quelques jours mais pour beaucoup plus longtemps. Sa mère Catherine romancière dont les heures de gloire sont loin derrière elle lui a imposé ce choix pour toutes les deux. Au village coincé entre les montagnes, personne ne voit d’un bon œil la venue de ces étrangères.
Tina la grand-mère de Célia n’était pas aimée des villageois qui la traitaient de sorcière. Pourtant, ils venaient chez elle et Tina les recevait dans sa chambre pour les soigner. Le retour de Célia et de Catherine réveille de vieilles histoires que personne n’a envie de voir éclater au grand‘jour. Des histoires ancrées de superstition. Célia s’occupe de Catherine qui a cessé de jouer son rôle de mère. Son père est parti depuis des années, Catherine rongée par l’angoisse de la page blanche vit dans un monde d’alcool et de relations éphémères. Célia retrouve Alice avec qui elle jouait enfant. Alice mystérieuse dont le père à la main leste. Alice l’initie à la forêt, au plaisir d’être libre dans la nature, de se sentir forte comme une louve. Des animaux synonymes d'hantise pour ces villageois.
Mais ce roman parle aussi de la peur qui pousse l’homme, qui l’accule à commettre les actions les plus viles et les plus empreintes de lâcheté, des femmes qui se sont battues pour marcher la tête haute. Et on est ferré par l’écriture de Stéphane Servant qui intercale le récit de Célia, jeune fille perdue, en proie aux doutes et à la rébellion et celui de Tina à vingt ans.
Au fil des pages, l’histoire prend de l’ampleur, creuse les personnages entre la réalité et les secrets enfouis. Les faiblesses, la peur de l’étranger, le racisme, le pouvoir de l’argent, la solidarité, la condition féminine, l’amitié, le poids des mots tus ou accusateurs et ce village d’où rien ne doit sortir jalonnent ce livre qui recèle bien des surprises !
Un vrai roman dense, fouillé, envoûtant et hypnotique ! J’ai été valdinguée par tous les sentiments présents : l'injustice, la souffrance, l'amour, l'amitié mais aussi le pardon. Pour en revenir à l'écriture de Stéphane Servant, elle prend aux tripes comme elle sait se faire poétique. A lire à partir de 16 ans et sans limite d’âge….
mardi 17 décembre 2013
Pascal Garnier - l'A26
Éditeur : Zulma - Date de parution : 2009 ( première édition : 199)- 115 pages noires, très noires !
L’autoroute 26 continue son avancée dans le Nord de la France. Les travaux sont arrivés près d’un village que Yolande appelle "le Trou du cul du monde". Elle ne sort jamais de chez elle, vit confinée dans son passé. Son seul lien avec l'extérieur c'est son frère Bernard. Employé de la SNCF, il sait qu’il n’en a plus pour longtemps, que la maladie le grignote petit à petit.
Bernard a passé sa vie à faire ou ne pas faire de choix en fonction de Yolande. Tondue durant la guerre pour avoir refusé de coucher avec certains hommes, depuis Yolande est cloîtrée chez elle dans un capharnaüm sans nom, emmurée dans ses souvenirs, refusant de voir quiconque hormis Bernard. Maintenant que la mort le guette de près, Bernard n’a plus rien à perdre. Lui si tranquille, si calme va céder à ses pulsions.
Flanquées sous un ciel gris, ce sont des vies ratées que Pascal Garnier nous dépeint. Des personnages comme condamnés à passer le restant de leur jour dans ce village avec des remords. On retient son souffle car on assiste impuissant aux tragédies.
C’est noir, infiniment noir mais malgré tout il y a des touches lumineuses comme des lampions suspendus au-dessus de nos têtes ébahies. Cependant il m’a manquée dans ce livre la tendresse que Pascal Garnier a envers ses personnages dans ses autres livres...
Ils sont tous comme ça, les gens à se plaindre de leur vie; et il fait trop chaud, et il fait trop froid, et je suis trop jeune, et je suis trop vieux, etc.Ils n'ont qu'à faire comme elle, ne rien aimer, comme ça, on n'est jamais déçu et on fout la paix aux autres.
Lu de cet auteur : Cartons - Comment va la douleur? - La Théorie du panda
lundi 16 décembre 2013
Thierry Guenez - Je ne suis jamais redescendu de cette montagne
Éditeur : Les 2 encres - Date de parution : Juillet 2013 - 459 pages et un livre hérisson !
Partir sac à dos avec des amis découvrir d’autres pays. Cette idée que nous avons tous eu un jour ou l’autre, Thierry Guenez l’a réalisée. Avec deux amis et la petite amie de l’un d’entre eux, il se décident à partir pour l’Australie un peu d’argent en poche. Le but étant de travailler sur place pour subvenir aux besoins élémentaires et de constituer une cagnotte pour continuer le voyage.
Ce livre m’a d’abord frappée par l’écriture. L’auteur ne nous livre pas qu’un simple récit de voyage avec des descriptions de paysages, les différences culturelles car il y intègre ses ressentis, ses pensées, des anecdotes, le tout avec une vraie et belle écriture.
De Sydney, les quatre amis rejoignent les terres plus profondes de l’Australie. Ils travaillent à à la cueillette de fruits pour gagner de l’argent mais très vite, l’amitié est mise à mal. Jean et sa petite amie font bande à part.Thierry et Régis restent soudés et décident de continuer ensemble l’aventure. La Tasmanie, la Nouvelle-Zélande et des rencontres surprenantes. Certaines chaleureuses, d'autres moins. Il y a aussi les petits boulots souvent pénibles et quelquefois le découragement, les remises en question quand ils ne trouvent pas de travail ou sont exploités par l’employeur, le manque d'argent qui les obligera à se rendre à la soupe populaire. Mais toujours l'optimisme reprend le dessus.
Ce voyage d’une année raconté avec sincérité est sans temps mort et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! J’ai aimé découvrir tous ces pays grâce à l’écriture de Thierry Guenez, ses expériences, l’enrichissement qu’il en a retenu. Un livre devenu hérisson !
C'est là que je comprends ce qui nous différencie. On peut voir la ville de deux façons. Comme moi je la vois, c'est-à-dire un rêve, un cimetière de projets, comme un recueil de romans que l'on dévore. Mais aussi on peut la voir comme son tatouage qui palpite au fond de l'âme - son identité.
Partir sac à dos avec des amis découvrir d’autres pays. Cette idée que nous avons tous eu un jour ou l’autre, Thierry Guenez l’a réalisée. Avec deux amis et la petite amie de l’un d’entre eux, il se décident à partir pour l’Australie un peu d’argent en poche. Le but étant de travailler sur place pour subvenir aux besoins élémentaires et de constituer une cagnotte pour continuer le voyage.
Ce livre m’a d’abord frappée par l’écriture. L’auteur ne nous livre pas qu’un simple récit de voyage avec des descriptions de paysages, les différences culturelles car il y intègre ses ressentis, ses pensées, des anecdotes, le tout avec une vraie et belle écriture.
De Sydney, les quatre amis rejoignent les terres plus profondes de l’Australie. Ils travaillent à à la cueillette de fruits pour gagner de l’argent mais très vite, l’amitié est mise à mal. Jean et sa petite amie font bande à part.Thierry et Régis restent soudés et décident de continuer ensemble l’aventure. La Tasmanie, la Nouvelle-Zélande et des rencontres surprenantes. Certaines chaleureuses, d'autres moins. Il y a aussi les petits boulots souvent pénibles et quelquefois le découragement, les remises en question quand ils ne trouvent pas de travail ou sont exploités par l’employeur, le manque d'argent qui les obligera à se rendre à la soupe populaire. Mais toujours l'optimisme reprend le dessus.
Ce voyage d’une année raconté avec sincérité est sans temps mort et je ne me suis pas ennuyée une seule seconde ! J’ai aimé découvrir tous ces pays grâce à l’écriture de Thierry Guenez, ses expériences, l’enrichissement qu’il en a retenu. Un livre devenu hérisson !
C'est là que je comprends ce qui nous différencie. On peut voir la ville de deux façons. Comme moi je la vois, c'est-à-dire un rêve, un cimetière de projets, comme un recueil de romans que l'on dévore. Mais aussi on peut la voir comme son tatouage qui palpite au fond de l'âme - son identité.
dimanche 15 décembre 2013
Les Garçons et Guillaume, à table !
Réalisé par Guillaume Gallienne,
Avec Guillaume Gallienne, André Marcon, Françoise Fabian
Synopsys : Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : "Les garçons et Guillaume, à table !" et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : "Je t’embrasse ma chérie" ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.
Guillaume Gallienne nous parle dans ce film de lui et de sa famille. Nombrilisme ? Non loin de là. Car avec humour, brio et sensibilité, il lève le voile sur ce que cache « Les Garçons et Guillaume, à table ». Troisième enfant et dernier garçon d’une famille bourgeoise, sa mère aurait voulu que Guillaume soit une fille. Enfant n’aimant pas le sport à l’inverse de ses frères, il passe beaucoup de temps avec sa mère qu'il aime et admire. Il observe ses mouvements, possède la même voix qu’elle, aime rêver de Sissi et se convainc qu’il est une fille. Son père le regarde de travers, il est le centre de moquerie de ses frères et sa mère laisse planer le doute en lui disant qu’on peut être un garçon et aimer un garçon. L'adolescence marquée par des années de pensionnat où il est traité de pédale, puis la psychanalyse car Guillaume est perdu, il se cherche.
Je n’en dirai pas plus sur ce film qui est joué brillamment (l'acteur interprète aussi sa mère). Le parcours de Guillaume Gallienne pour enfin savoir qui il est, l'analyse de l'influence de sa mère, l’homosexualité et l’hétérosexualité sont abordés sans tabou mais avec une vraie finesse. Sans oublier un bel hommage aux femmes ! J’ai souri, j’ai ri et j’ai été touchée !
Aifelle, Dasola, Gambadou et Géraldine en parlent aussi.
vendredi 13 décembre 2013
Khaled Hosseini - Ainsi résonne l'écho infini des montagnes
Éditeur : Belfond - Traduit de l'américain par Valérie Bourgeois - Date de parution : Novembre 2013 - 486 pages et un avis très mitigé...
Afghanistan, les années 1950. Dans un petit village, Abdullah âgé de dix ans veille avec amour sur sa sœur Pari âgée de trois ans. Ils vivent avec leur père Saboor, sa seconde épouse et leur demi-frère dans la pauvreté.
Le roman s’ouvre un conte que Saboor raconte à Abdullah et à Pari. Il met en scène un homme qui opère le choix de se séparer de son enfant afin que ce dernier connaisse une vie où la faim et la misère soient exclues. Sans qu’ils n’en savent rien, ce conte va modifier à jamais les destinées des deux enfants. Si l’histoire débute dans les années 1950, elle se poursuit dans le temps de façon non linéaire. Tous les personnages ont un lien avec l’Afghanistan , pays qui sera meurtri par la guerre. Les personnages évoluent en Afghanistan mais aussi en France, en Grèce ou aux Etats-Unis. On les suit dans leurs décisions, dans leurs actes accomplis ou manqués, dans leurs remords. Tous portent un poids. Autant de vies où l’exil, l’attachement au pays, les origines (ou ses recherches), les buts convoités les poussent à suivre une voie plutôt qu’une autre.
Si Khaled Hosseini parvient à montrer différentes facettes de la nature humaine, les changements et leurs impacts en Afghanistan, j’ai trouvé ses personnages souvent proches des clichés et on frôle à plusieurs reprises (toujours à mon goût) le mélo (avec les personnages qui forcent la compassion du lecteur). Dire que j’ai aimé ou été enthousiasmée par cette lecture serait mentir car je n'ai pas ou très peu ressenti d'émotions. Trop de détails inutiles, l'aspect prévisible de certaines situations nuisent à l'ensemble. De plus, si l’écriture est agréable, je m’attendais à un style plus travaillé....
Les billets plus enthousiastes d' A propos de livres, Valérie.
jeudi 12 décembre 2013
Arnaldur Indridason - La muraille de lave
Editeur : Métailié Noir - Traduit de l'Islandais par Eric Boury - Date de parution : 2012 - 319 pages lues avec plaisir!
Le commissaire Erlendur est parti en vacances et le service fonctionne avec les autres membres de l’équipe dont Sigurdur Oli. Un ami de vieille date connu sur les bancs de la fac lui demande un service personnel. Comment refuser ? Une affaire de famille plus précisément qui concerne son beau-frère et sa belle-sœur. Des photos ont été prises au cours de soirées échangistes auxquelles ils ont participé avec un seul et même couple. Soirées qui après plusieurs mois débouchent sur du chantage.
Sigurdur Oli se rend au domicile du couple mais arrivé sur place, la femme vient juste d’être agressée mortellement par un homme qui prend ses jambes à son cou. Sigurdur Oli se trouve dans une situation embarrassante vis-à-vis de sa hiérarchie car il a promis à son ami de ne rien dire. Il doit donc détourner dans un premier temps la vérité et mener son enquête qui va le mener à s’intéresser aux banques et aux ordres boursiers. De plus, une affaire de pédophilie ancienne remonte à la surface.
Ce polar bien mené pointe les dérives du système financier islandais, ses spéculations et ses magouilles. Des personnages creusés, un coupable que jamais je n’aurais imaginé et le personnage de Sigurdur Oli un peu "gauche" de nature mais efficace m’a conquise ! Vraiment bien !
De cet auteur, j’avais lu Hiver arctique qui ne m’avait pas emballée mais ce polar m’a réconciliée avec Indridason !
Le billet de Cuné qui renvoie au club des Erlendurettes !
mercredi 11 décembre 2013
Sylvie Germain - Petites scènes capitales
Éditeur : Albin Michel - Date de parution : Août 2013 - 247 pages et une écriture magnifique !
" Petites" et "capitales", ces deux mots contradictoires du titre collent parfaitement à ce roman où Sylvie Germain nous décrit des scènes de la vie de Lili. Des moments capturés sur l’instant qui l’ont marquée, façonnée. Fillette, Lili n’a que pour souvenir de sa mère qu'une une photo en noir en blanc. Elle vit seule avec son père sans effusion débordante de sa part, souvent le silence entre eux. Ce silence qui amène à Lili à se poser des questions, à laisser son imagination vagabonder. Son père rencontre Viviane déjà mère de trois filles et d’un garçon. Lili cherche sa place dans cette famille recomposée mais ne la trouve pas. Le greffon n’a pas pris, elle reste une étrangère. Son père semble plus proche de ses belles-filles et admiratif d’elles plus que de sa propre chair et de son propre sang. Une Lili meurtrie et adolescente qui clame désormais que l’on appelle par son premier prénom Barbara. Pourquoi son père a t-il fait le choix de vouloir noyer ce prénom ? Les drames de la vie inattendus se jouent créant des pertes et des douleurs. Mai 68 marquera l’émancipation de Lili Barbara. Voler de ses propres ailes encore froissées pour les déployer. Le temps s’égrène et sa partition aussi : Lilli Barbara devient une femme, une adulte.
L’écriture de Sylvie Germain est toujours aussi sublime, d’une richesse où les mots sont calibrés. Elle nous entraîne dans le sillon de sa plume poétique et puissante pour nous parler de la vie : l’amour, les joies, les souffrances, la quête de soi, la mort, les questionnements et tous ces moments épars que l’on porte en nous. Juste un bémol : il m’a manquée les émotions plus brutes ressenties au cours des lectures des autres romans de cette auteure.
Lili, Barbara? Le tangage entre ces deux parts d'elle-même a cessé , il ne lui est plus nécessaire de renier ses "années Lili", et pas davantage de renoncer à cette Barbara qu'elle s'est construite entre passions, travail et solitude. Elle est l'une et l'autre, la soudure s'est faite en elle, fragile, mais elle tient. Une soudure qui résulte du croisement de ces deux faisceaux de lumière si dissemblables montés en temps décalés de l'histoire de Viviane et de la mort de Jeff, et aussi de sa traversée de la peinture.
Beaucoup de billets sur ce livre aussi je vous renvoie à Babelio et à Libfly.
Lu de cette auteure : Jours de colère - La Pleurante des rues de Prague - Le monde sans vous - L'inaperçu - Magnus
lundi 9 décembre 2013
Keith Scribner - L’expérience Oregon
Éditeur : Bourgeois - Traduit de l'anglais ( Etats-Unis)par Michel Marny - Août 2012- 526 pages et un bonheur de lecture !
Scanlon et Naomi jeune couple de couple New-York déménagent pour l'Oregon à Douglas. Elle est enceinte et lui a obtenu un poste à l'université. Mais Naomi qui avait pour travail d'être nez et de créer de nouvelles effluves a perdu son odorat, son sixième sens si précieux dont elle s'est toujours servie dans la vie. Leur nouvel environnement est différent de la vie citadine. Sablon s'intéresse aux sécessionnistes de cette région et veut écrire sur eux. Naomi retrouve son odorat mais préfère pour le moment de rien dire à Scanlon.
Tout pourrait laisser présager une suite heureuse. Naomi accouche, elle annonce à Scanlon qu'elle a retrouvé son nez et champagne. Mais non. Couvée par Scanlon, elle "respire" à nouveau et noue une relation quasi-fusionelle avec son bébé. Scanlon lui s'implique beaucoup dans un mouvement sécessionniste dirigée par le belle Sequoia. Il y a également Clay qui veut frapper à coups d'action coups de poing et qui s'intéresse à Naomi. La relation du couple devient tendue et la titularisation va être difficile car il n'avance pas pas son projet. Et si cette nouvelle vie dans l'Oregon était une erreur ? Les buts de Scanlon et Naomi s'éloignent alors que Douglas devient une marmite bouillante prête à imploser sous l'effet du groupe sécessionniste.
Un roman où les sens et en particulier l'odorat sont très présents dans l'écriture et nous titillent, nous font approcher et ressentir cette histoire de façon particulière. Un roman extrêmement bien construit où la politique agit comme un étau étau sur ce couple au bord de la rupture, où la maternité et la paternité sont creusés, où les erreurs, les prises de conscience jalonnent le chemin de Naomi et de Scanlon qui ne sont pas parfaits.
Keith Scribner n'épargne pas ses personnages entre trahisons et désirs dans un contexte où l'intime, la quête personnelle et le social se mêlent. Un livre fouillé, hyper intéressant... un bonheur de lecture qui m'a ferrée !
Les billets de Cuné, Kathel, Theoma
dimanche 8 décembre 2013
Hubert Ben Kemoun - Les hasards sont assassins
Éditeur : Pocket Jeunesse - Date de parution : Mai 2013 - 187 pages dévorées!
Stanislas de Saint Avril fils unique n'a qu'une ambition : rentrer dans la police. Refusé, sa fierté d'égocentrique prend une claque et il ne comprend pas pourquoi. Lui qui a si "brillamment" passé les épreuves ne voit qu'une possibilité qui a pu motiver cette décision. Le psy qui qui lui a posé des questions est le coupable. Alors, Stanislas va faire justice lui-même pour réparer cette erreur. Il se rend au cabinet du psy et lui demande de modifier son rapport. Mais ce dernier refuse et s'en suit un premier meurtre pour Stanislas. Fabrice, treize ans, est un adolescent comme tant d'autres. Ranger sa chambre, passer du temps avec ses parents ne sont ses priorités. Il est invité à un fête qui tombe le jour d'un mariage. Ses parents ne veulent pas céder : il les accompagnent c'est tout.
Le hasard fait que la route de Stanislas et de Fabrice vont se croiser. Le hasard que l'on ne maitrise pas, une idée idiote de la part d'un adolescent pour punir ses parents de ne pas pouvoir aller à une fête, un psychopathe qui se prend pour un justicier et la vengeance qui peut mener loin, très loin.
Je n'en dirai pas plu sur ce livre que j'ai dévoré ! Une construction qui alimente un vrai suspense, une écriture qui colle aux personnages avec des conséquences à effet domino sans guimauve et qui démontrent ô combien certains actes ont de très lourds impacts. Terrible, scotchant ! Par contre, ce roman est indiqué à partir de 12 ans et honnêtement, je le conseille pour des ados de 14 ou 15 ans minimum.
Lu dans le cadre de la masse critique jeunesse Babelio
samedi 7 décembre 2013
Elisabeth Sanxay Holding - Au pied du mur
Éditeur : BakerStreet - Traduit de l'américain par Gérard Horst, J-G Marquet, Traduction revue et mise à jour par Françoise Jaouën - Date de parution : Novembre 2013 (date de première parution : 1955) - 312 pages au charme suranné !
Année 1942, Lucia Holley dont le mari est parti depuis trois sans se battre dans le Pacifique s’occupe de son vieux père et de ses deux adolescents. Elle a pour tâche la vie domestique du foyer en ce temps difficiles et doit se débrouiller avec un quota d'essence, les tickets de rationnement pour la nourriture. Heureusement, elle peut compter sur Sybil sa domestique Noire à son service depuis très longtemps.
Durant l'été, Bee encore mineure s'amourache de Ted un homme beaucoup plus âgé qu'elle et Lucia comprend très vite que cet hommes n'est pas un ange. Lucia retrouve Ted mort dans leur hangar à bateaux alors qu'auparavant il était à son avec son vieux père. Pour protéger sa famille et éviter un scandale, Lucia amène le corps sur une île. Dès le lendemain, des hommes viennent sonner à la porte de Lucie à la recherche de Ted. Des hommes avec qui Ted trempait dans des magouilles, l'un deux possèdent des lettres que Bee a écrit à son amant et demande de l'argent.
Lucia est confrontée à des situations que jamais elle n'aurait imaginé. Et contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle va puiser en elle une force et une volonté incroyable ! L'intrigue est sans temps mort avec un vrai suspense mais surtout ce qui est très intéressant c'est que l'auteure nous dépeint le changement social et féministe qui s'opère durant ces années. Lucia n'a jamais travaillé, elle considère cela comme normal ( l'épouse se doit d'élever ses enfants et de s'occuper de son foyer) mais Bee affirme plus tard vouloir travailler pour être indépendante.
Il se dégage de ce polar très bien mené (sans flic alcoolo et/ou dépressif) un charme suranné d'une époque en pleine mutation. L'écriture d'Elisabeth Sanxay Holding est économe, pleine de subtilités et j'ai savouré cette lecture !
Le billet d'Yv
vendredi 6 décembre 2013
Stewart O'Nan - Nos plus beaux souvenirs
Éditeur : Points - Traduit de l'anglais (Etats)Unis) par Jean-François Ménard - Date de parution : 2006 - 667 pages aimées, chéries....
Cette année, la semaine de vacances aux abords du lac Chautauqua d’Emily sera différente. Son époux Henry est décédé et pour la dernière fois la maison de famille de vacances accueillera ses deux enfants, ses petits-enfants et Arlène la sœur d’Henry. Emily a décidé de vendre la maison et depuis l’enterrement d’Henry, il s'agit de l’occasion pour toute la famille de se revoir.
Ben, son épouse et leurs deux enfants sont arrivés à l’heure. Emily ne sait pas que son fils Ken n’occupe plus qu’un simple emploi dans un magasin de photographe. Passionné par cet art, il n’a pas réussi à se faire repérer pour exposer ses clichés. Son épouse n’aime pas Emily et cette semaine s’annonce longue pour elle. De plus, elle sait que lorsque Margaret, la sœur aînée de Ben arrivera, son mari passera son temps avec elle. Margaret séparée de son mari depuis peu a toujours été le méchant petit canard de la famille. Épuisée, elle doit en plus faire face à ses enfants qui ont bien des reproches à son égard et à des problèmes financiers.
Durant cette semaine des secrets cachés vont voir le jour volontairement ou non, une jeune adolescente s’éprendra de sa cousine, mais surtout les souvenirs feront surface. La maison doit être débarrassée de son contenu et c’est autant de meubles, de bibelots qui réveillent la mémoire de chacun.
Chaque jour de la semaine est détaillé et Stewart O'Nan s’attache toujours avec cette écriture formidable à creuser les personnalités de ses personnages : leurs pensées intimes, leurs espoirs, leurs regrets et leur incapacité à communiquer, à se parler franchement. Des êtres avec des failles, des défauts et des qualités et la vie avec ses revers inattendus mais aussi ses joies simples.
Un très, très bon moment de lecture durant lequel je me suis attachée à cette famille et j'ai eu vraiment du mal à les quitter...
Tournant une page, elle pensa que sa vie se situait dans la moyenne et qu'il n'y avait pas lieu d'en avoir honte. Le monde n'était pas aussi magique que le gens aimaient à le penser. C'était la raison pour laquelle ils lisaient des livres qui leur permettaient de s'échapper.
Les billets de Cathulu, Cuné, Joëlle, Papillon et sur Babelio : ceux de Kathel et Keisha
Lu de cet auteur (chouchou) : Chanson pour l'absente - Emily - Les joueurs
jeudi 5 décembre 2013
Adriana Lisboa - Bleu corbeau
A treize ans, Evangelina décide de quitter Rio pour rechercher son père. Sa mère vient de mourir et sa nouvelle vie se déroulera aux Etats-Unis là où elle est née. L’ex-mari de sa mère Fernando habitant dans le Colorado se propose de l'héberger et de s'occuper d'elle.
La quête son père n'a rien de commun car Fernando l'a reconnue officiellement à sa naissance même s'il n'était pas son père biologique. Ils ne connaissent pas, seuls les souvenirs de la mère d'Angelina les unit. Fernando est peu bavard et tranquille. Evangelina a du mal à s'imaginer qu'il a été un guerillero au pays et qu'il a dû par la suite s'exiler. Tous deux cherchent, fouillent le passé et recoupent des informations pour tenter de localiser le père d'Evangelina. Carlos un petit garçon salvadorien dont les parents sont en situation irrégulière et voisins de Fernando multiplie les prétextes pour passer du temps avec Evangelina. Et c'est ainsi que Fernando, Evangelina et Carlos vont prendre la route et croiser en chemin des personnages attachants.
Ce livre sur l'identité, les origines, la construction de soi mêle habilement l'exil, l'histoire du Brésil et les racines de chacun.Cette histoire racontée par Evangelina permet d'écouter ses questions mais aussi ses souffrances, ses doutes. Un roman où la tolérance a une part belle et qui a su me pincer au coeur...
June prépara un dîner qui emplit la maison d'odeurs chaudes. Elle mit de la musique et accrocha dans l'air des agrafes invisibles qui nous rapprochaient, noeuds d'une trame de crochet sur la pointe de l'aiguille. Nous étions un monde de compatibilités, nous fraternisions, nous nous équivalions - et quand ce n'était pas le cas, nous nous compensions. Un don de June : soudain nous étions tous les quatre cette grande famille improbable, multinationale, pleine de langues différentes et d'accents différents dans les mêmes langues. Nos âges étaient en théorie assez incompatibles, nos préoccupations et occupations, idem, nos passés nous identifiaient comme des animaux d'espèces différentes, résultats de processus évolutifs distincts, et pourtant nous étions là.
Les billets de Jostein, Stephie, Zazy
mardi 3 décembre 2013
Pascal Garnier - La Théorie du panda
Editeur : Zulma - Date de parution : 2008 - 175 pages d'humanité et de désespoir !
Gabriel arrive en Bretagne. Au lieu de descendre à Brest il s’est arrêté avant. Sans raison particulière. Une petite ville comme tant d’autres un dimanche soir et pas un chat. iI prend une chambre au seul hôtel. Pour dîner, c’est un problème car tout est fermé. Au café, José le patron dont la femme est à l’hôpital dans le coma lui propose de partager son dîner avec lui.
Gabriel écoute ou plutôt les gens lui racontent leurs problèmes, leurs vies, leurs malheurs. Et il accepte de rendre service. Il fait ainsi la connaissance de Marco et Rita. Lui attend que son paternel décède pour toucher l’héritage, pour Rita Marco est son attache. En attendant, ils ont besoin d’argent et Gabriel leur achète un saxophone dont il n’a nul besoin. Le panda gagné à une fête foraine par Gabriel est donné à José. Toutes ces personnes : Madeleine, la réceptionniste de l’hôtel, José, Marco et Rita voient en Gabriel un ami, un homme bienveillant qui les aide. Que sait-on de Gabriel ? Rien au départ mais des son histoire apparaît petit à petit par flashbacks et on découvre le drame qui l’habite. Il y a des sourires qui reviennent, des remerciements, à croire que sans Gabriel ils en seraient toujours à se débattre avec leurs problèmes. Mais pas de flonflons avec Pascal Garnier. Et puis sans prévenir, la chute. Glaciale de désespoir.
Une fois de plus, je suis conquise ! Avec cet auteur dont les formulations sont un régal, une écriture qui renvoie l'humanité assaisonnée de noir et d'humour.
A force de voyager dans ce wagon qui pue des pieds, on finit par y faire son petit trou d'intimité, on se comprend. D'odeur à odeur, de coups tordus en coups tordus, on se cannibalise l'un l'autre. C'est dans l'habitude que tout réside, plus besoin de réfléchi, de choisir, on s'y retrouve les yeux fermés, chez l'autre comme chez soi. Les pantoufles avachies, la tignasse du matin, les cheveux sur le peigne, les coulisses de cet exploit de vivre qui nous étonne chaque matin. D'accord, pas toujours exaltant ce reflet dans le miroir, c'est vrai qu'il y a des jours où l'on voudrait le briser mais on ne le fait pas, parce que alors on se retrouverait le nez au mur et que le mur a encore une plus sale gueule que soi.
Les billets de Krol, L'encreuse, Sylire
Lu de cet auteur : Cartons - Comment va la douleur ?
Gabriel arrive en Bretagne. Au lieu de descendre à Brest il s’est arrêté avant. Sans raison particulière. Une petite ville comme tant d’autres un dimanche soir et pas un chat. iI prend une chambre au seul hôtel. Pour dîner, c’est un problème car tout est fermé. Au café, José le patron dont la femme est à l’hôpital dans le coma lui propose de partager son dîner avec lui.
Gabriel écoute ou plutôt les gens lui racontent leurs problèmes, leurs vies, leurs malheurs. Et il accepte de rendre service. Il fait ainsi la connaissance de Marco et Rita. Lui attend que son paternel décède pour toucher l’héritage, pour Rita Marco est son attache. En attendant, ils ont besoin d’argent et Gabriel leur achète un saxophone dont il n’a nul besoin. Le panda gagné à une fête foraine par Gabriel est donné à José. Toutes ces personnes : Madeleine, la réceptionniste de l’hôtel, José, Marco et Rita voient en Gabriel un ami, un homme bienveillant qui les aide. Que sait-on de Gabriel ? Rien au départ mais des son histoire apparaît petit à petit par flashbacks et on découvre le drame qui l’habite. Il y a des sourires qui reviennent, des remerciements, à croire que sans Gabriel ils en seraient toujours à se débattre avec leurs problèmes. Mais pas de flonflons avec Pascal Garnier. Et puis sans prévenir, la chute. Glaciale de désespoir.
Une fois de plus, je suis conquise ! Avec cet auteur dont les formulations sont un régal, une écriture qui renvoie l'humanité assaisonnée de noir et d'humour.
A force de voyager dans ce wagon qui pue des pieds, on finit par y faire son petit trou d'intimité, on se comprend. D'odeur à odeur, de coups tordus en coups tordus, on se cannibalise l'un l'autre. C'est dans l'habitude que tout réside, plus besoin de réfléchi, de choisir, on s'y retrouve les yeux fermés, chez l'autre comme chez soi. Les pantoufles avachies, la tignasse du matin, les cheveux sur le peigne, les coulisses de cet exploit de vivre qui nous étonne chaque matin. D'accord, pas toujours exaltant ce reflet dans le miroir, c'est vrai qu'il y a des jours où l'on voudrait le briser mais on ne le fait pas, parce que alors on se retrouverait le nez au mur et que le mur a encore une plus sale gueule que soi.
Les billets de Krol, L'encreuse, Sylire
Lu de cet auteur : Cartons - Comment va la douleur ?
lundi 2 décembre 2013
Emmanuelle Pagano - Nouons-nous
Éditeur : P.O.L - Date de parution : Octobre 2013 - 203 pages et un coup de cœur !
Qu’est-ce que l’amour ? A cette vaste question, Emmanuelle Pagano nous dépeint des fragments de vies, des instants comme surpris, attrapés pour nous les livrer. Quelques lignes où le quotidien des gestes, de cette alchimie qui faut battre le cœur, des pensées intimes, un regard, un objet, une rencontre, deux personnes qui se séparent, les remords, la rancœur, la passion, la transformation de l’être aimé nous sont livrés.
Avec une grâce poétique, le lecteur pénètre dans un univers où la grâce poétique est suspendue à chaque mot. A chaque ligne. L’auteure a ce don de déshabiller le banal pour en extraire ce qu’il cache, de mettre à nu les corps et d'interpréter leurs gestuels. Sans tabou et sans voyeurisme, ces hommes et ces femmes jeunes ou plus âgés nous ouvrent leur âme, leur vie et leur cœur.
C’est immensément beau, on vogue sur la palette des sentiments portée par l’écriture sublime d’Emmanuelle Pagano. Un livre lu en apnée totale, un coup de cœur entier ! Une lecture que j’ai faite durer le plus longtemps possible en relisant toute cette symphonie de l’amour !
Quelques extraits au hasard :
Tout ce que je ne lui ai pas donné, je ne l’ai pas gardé, tout ce que je ne lui ai pas donné a été perdu.
Le retrouver, à chaque fois, c’est doucement délacer les ligaments de nos corps, dégrafer nos articulations.
Devant le miroir, elle se regarde sous toutes les coutures, elle se cherche des imperfections, elle n’en trouve pas, elle ressort de la salle d’eau belle et satisfaite, mais ce qu’il y a juste sous la peau ne se reflète pas. Ce qui est là, en elle, et ce qui nous empêche de nous aimer, elle ne le verra jamais.
Le billet d'Antigone
Lu de cette auteure : Un renard à mains nues
dimanche 1 décembre 2013
Hélène Frappat - Lady Hunt
Éditeur : Actes Sud - Date de parution : Août 2013 - 318 pages appréciées mais pas plus
Laura Kern fait toujours le même cauchemar où une maison étrange se dessine dans la brume la terrifiant. Coïncidence, elle travaille pour une agence immobilière à Paris qui ne vend que des biens de luxe. Lors d’une visite d’un appartement un phénomène inattendu se produit : un enfant disparaît comme happé par les lieux et réapparaît mystérieusement. Laura vit avec le spectre de la maladie de Huntington héréditaire dont son père était atteint. Qui d’elle ou de sa sœur est atteinte ? Son rêve est-il le premier symptôme de la maladie ?
Des miroirs qui laissent entrevoir un visage, un appartement qui a pris feu et ce petit garçon qui semblait avoir un pouvoir. Laura est comme cernée par des phénomènes qui la dépassent mais dont elle veut connaître l’origine. Il y a la maison récurrente de ses rêves qui lui semble connue et pourtant sa mère vit toujours en Bretagne lui affirme le contraire. Et ce poème de Tennyson un héritage de son père d’origine galloise qui l’obsède. Angoissée, elle décide trouver les clés manquantes et pouvoir mettre fin à la malédiction qui frappe sa famille. A la lisière de la réalité et du surnaturel, Hélène Frappat distille lentement une intrigue des landes de bruyère aux beaux quartiers parisiens.
Une histoire où les maisons et leurs âmes ont une importance comme les silences, les non-dits dans une famille. Hélas il y a quelques longueurs et la relation de Laura avec son patron n’apporte rien à ce livre et surtout notre héroïne semble froide, dénuée de sentiments mais il y a un charme. Inquiétant et troublant mais très agréable à lire. J’ai apprécié ce roman mais de là à en garder un souvenir impérissable il y a un fossé…
Beaucoup, beaucoup de billets sur ce livre qui vont du coup de cœur à la douche froide !
Laura Kern fait toujours le même cauchemar où une maison étrange se dessine dans la brume la terrifiant. Coïncidence, elle travaille pour une agence immobilière à Paris qui ne vend que des biens de luxe. Lors d’une visite d’un appartement un phénomène inattendu se produit : un enfant disparaît comme happé par les lieux et réapparaît mystérieusement. Laura vit avec le spectre de la maladie de Huntington héréditaire dont son père était atteint. Qui d’elle ou de sa sœur est atteinte ? Son rêve est-il le premier symptôme de la maladie ?
Des miroirs qui laissent entrevoir un visage, un appartement qui a pris feu et ce petit garçon qui semblait avoir un pouvoir. Laura est comme cernée par des phénomènes qui la dépassent mais dont elle veut connaître l’origine. Il y a la maison récurrente de ses rêves qui lui semble connue et pourtant sa mère vit toujours en Bretagne lui affirme le contraire. Et ce poème de Tennyson un héritage de son père d’origine galloise qui l’obsède. Angoissée, elle décide trouver les clés manquantes et pouvoir mettre fin à la malédiction qui frappe sa famille. A la lisière de la réalité et du surnaturel, Hélène Frappat distille lentement une intrigue des landes de bruyère aux beaux quartiers parisiens.
Une histoire où les maisons et leurs âmes ont une importance comme les silences, les non-dits dans une famille. Hélas il y a quelques longueurs et la relation de Laura avec son patron n’apporte rien à ce livre et surtout notre héroïne semble froide, dénuée de sentiments mais il y a un charme. Inquiétant et troublant mais très agréable à lire. J’ai apprécié ce roman mais de là à en garder un souvenir impérissable il y a un fossé…
Beaucoup, beaucoup de billets sur ce livre qui vont du coup de cœur à la douche froide !
vendredi 29 novembre 2013
Toine Heijmans - En mer
Éditeur : Christian Bourgois - Traduit du néerlandais par Danielle Losman - Date de parution : Août 2013 - 156 pages et un uppercut !
Lassé de son travail de commercial, Donald a pris un congé sabbatique de trois mois en accord avec sa direction. Il va pouvoir réaliser un rêve entretenu depuis longtemps : naviguer sur la mer du nord en solitaire. Partir du Danemark et rejoindre la Finlande. Pour la fin de son voyage, il a demandé à son épouse que leur fille Maria âgée de sept ans passe trois jours avec lui. Malgré des réticences, elle a accepté.
Après trois mois seul, ce sera trois jours entre un père et sa fille, trois jours sur un petit voilier et la mer. Donald a tout prévu et Maria se montre enthousiaste de ce séjour en mer avec son père. Balayer ainsi d’un revers de la main les doutes de sa femme, montrer à tous que la mer est accessible en étant prévoyant. Il s’imagine déjà son arrivée fier et gonflé de bonheur quand son épouse verra le petit voilier rouge accoster, la joie de Maria. Et surtout prouver qu’il est un bon père. Pourquoi vouloir le démontrer ? (et à partir de ce moment, là j’ai tourné de plus en plus en vite les pages). Tout se passe bien, ils se baignent même. Mais une tempête se prépare pour la nuit. Consciencieux, Donald vérifie sa position et la note scrupuleusement sur son carnet de bord. Il en fait de même avec le matériel. Maria dort dans la cabine alors qu’il reste debout. Ne pas s’endormir, surveiller, guetter. L’orage gronde, le vent s’est levé, le bateau est secoué. Donald va voir si Maria ne s'est pas réveillée mais la cabine est déserte.
Et là, je me suis prise une première claque ! Mais ce n’est pas fini, car la tension va en s’augmentant et quand on pense à une accalmie, deuxième claque !
Toine Heijmans joue avec nos nerfs de la première à la dernière ligne et nous laisse sonnés ! Ce roman sur la solitude, sur ce que c’est d’être père, sur le travail ( et les conséquences de la non reconnaissance), sur ce qui est bon ou mal pour un enfant ( et les choix des parents), sur la réalisation de soi, et donc ce livre écrit sans fioriture mais concision nous embarque dans une odyssée psychologique haletante (et angoissante)! Mais attention au mal de terre une fois débarqué...
Merci à Julien (mon libraire chouchou) pour ce conseil de lecture !
jeudi 28 novembre 2013
Lydia Millet - Lumières fantômes
Éditeur : Le Cherche Midi - traduit de l'américain par Charles Recoursé - Date de parution : Septembre 2013 - 260 pages qui m'ont laissée sur ma faim...
Un patron qui disparaît, une employée plus qu'inquiète, un mari qui pense que sa femme le trompe avec un collègue de bureau et qui découvre que le travail de sa fille handicapée suite à un accident consiste à faire fantasmer des hommes au téléphone... Et voilà comment Hal après avoir un peu bu décide de repartir à la recherche du patron de sa femme Mr T.. Il va prouver à tout le monde qu'il peut trouver Mr T. en Amérique centrale et par la même occasion remplumer son orgueil personnel.
Hal ne connaît pas la pays. Arrivé sur place il rencontre un couple d'allemands en vacances à qui il raconte sa mission. Le mari a le bras long et peut déployer des recherches nécessitant des hommes et du matériel de pointe. Hal ne peut refuser même s'il est vexé. Les recherches mettent Hal à rude épreuve car crapahuter sous un climat tropical dans la jungle n'est pas son fort.
Lydia Millet utilise l'humour et l'ironie pour nous décrire les péripéties de Hal mais elle n'oublie pas ses questionnements. Loin de chez lui, il peut s'interroger sur ses actes passés, sur sa vie.
Comme dans son précédent roman Comment rêvent les morts ( où Mr T. est présent), la fin m'a déconcertée...
Roman sur la recherche du bonheur et sur la rédemption, j'en attendais plus cependant et je suis restée sur ma faim...
Les billets de Brize, Keisha
Lu de cette auteure : Comment rêvent les morts, Le coeur est un noyau candide ( à découvrir!)
mercredi 27 novembre 2013
Paola Predicatori - Mon hiver à Zéroland
Editeur : Les escales - Traduit de l'italien par Anaïs Bokobza - date de parution : novembre 2013 - 303 pages réussies !
Alessandra âgée de dix-sept vient de perdre sa mère. Au lieu de rester avec son groupe d’amies habituelles, elle s’assoit au fond de la classe à côté de Gabriele surnommé zéro et qui est toujours seul. Elle ne sait rien de lui et vice versa. Pourtant auparavant elle s’était déjà jointe aux moqueries le concernant.
Alessandra imaginait différemment sa dernière année au lycée. Elle a soutenu sa mère durant sa maladie avec sa grand-mère. Désormais, elles habitent toutes les deux dans l’appartement où les empreintes de sa mère sont toujours là : un petit mot trouvé, un parapluie.... Gabriele est un solitaire et un mauvais élève. Il n’a jamais cherché à s’intégrer dans la bulle du lycée. Mis à l’écart d'emblée par ses vêtements démodés, son comportement taciturne. Seul le silence lie Alessandra et Grabriele sur cette table où chacun porte son fardeau à sa façon. Puis, un mot sera échangé. Un premier pas pour l’un et pour l’autre.
Si vous avez peur des bons sentiments ou de la guimauve, vous pouvez ouvrir ce livre en toute confiance. L’auteure nous dépeint de vrais ados confrontés à de vrais problèmes mais aussi à des préoccupations de leur âge. L'écriture est à découvrir (et bravo pour la traduction qui a su rendre vraiment palpable toutes les émotions et la sensibilité). Une jolie réussite !
C'est également ainsi qu'on meurt, je crois : on n'utilise plus certains objets, on n'entre plus dans certaines pièces. On emprisonne le passé pour que le poids des souvenirs ne nous atteigne plus.
Le billet de Cathulu.
mardi 26 novembre 2013
Stewart O'Nan - Chanson pour l'absente
Éditeur : Editions de l'Olivier - Traduit de l'anglais ( Etats-Unis) par Jean Lineker - Date de parution : 2010 - 376 pages et un beau roman !
Kim âgée de dix-huit ans est une fille comme une autre. A la rentrée, elle ira à la Fac et durant cet été, elle travaille comme serveuse et sort avec ses amis. Des parents, une soeur, un petit copain et deux meilleurs amies. Kim disparaît un soir, il n'y a aucune trace de sa voiture ni aucun témoignage.
Les parents de Kim contactent ses amis et très vite des affiches sont placardées dans toute la ville. Des recherches cordonnées par ses parents sont mises en oeuvre. Devant cette épreuve, ils font preuve d'optimisme sans céder à la panique. Ses amies et son petit ami s'impliquent eux-aussi. Tout le monde garde espoir en se raccrochant à ce qu'il peut. La police n'a aucune piste, la mère de Kim fait appel aux médias et la disparition de Kim prend une ampleur plus importante. Les semaines s'égrènent et l'espoir s'amenuise laissant place à la résignation puis à la vie sans Kim.
Stewart O'Nan plonge le lecteur dans l'intimité de chacun et dans leurs pensées. Bonnes ou moins bonnes, désemparées ou plus ambivalentes comme le fait de s'autoriser à nouveau le droit à regarder le futur sans Kim. A travers eux également, on apprend à connaître celle dont au début du roman on ne sait que finalement très peu de choses.
Des descriptions minutieuses (sans être ennuyeuses ou redondantes) qui passent au scalpel les états d'âme, l'absence et la vie changée qui reprend ses droits. Encore un très beau roman de cet auteur !
Lu de cet auteur : Emily - Les joueurs
lundi 25 novembre 2013
Marie Darrieussecq - Il faut beaucoup aimer les hommes
Éditeur : POL - Date de parution : Août 2013 - 321 pages superbes et adorées!
Solange trentenaire a quitté la France et est actrice à Los Angeles. Lors d’une soirée chez George (Clooney), son regard est aimanté par un seul homme. Il est acteur, se nomme Kouhouesso et il est noir. Très vite, Solange est submergée par l’amour qu’elle lui porte. Car si bien sûr elle aimé d’autres hommes avant lui ce n’était pas aussi intensément, passionnément. La passion qui l’a fait attendre.
« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter » ( Marguerite Duras) et il faut beaucoup les attendre pourrait rajouter Solange. Oh que oui elle l’aime cet homme Solange, elle l’écoute parler quand ils se voient de son grand projet d’adapter le livre Au cœur des ténèbres et de le réaliser en Afrique. Ce continent où est né Kouhouesso lui est inconnu. Elle lit, cherche et s’informe sur le Cameroun pour se rapprocher de lui et combler l’attente des moments à passer ensemble. Il n’a qu’en tête son film, amant distant aux manettes de leur relation donnant de ses nouvelles quand il a en envie. Solange ne quitte peu ou pas son portable guettant les textos de sa part.
Il est noir, elle est blanche : le regard des autres renvoie à Solange cette couleur de peau comme si la culture, les goûts devaient forcément en découler. Elle espère un rôle dans le son film, elle l’a. Le tournage n’a rien d’une sinécure où les ennuis techniques s’accumulent car Kouhouesso a ses exigences délaissant Solange encore plus. L’équipe découvre les croyances de cette terre où les rapports hommes-femmes sont différents. Là où la nature, la mysticité sont à ellesseules des personnages. Kouhouesso s’éloigne encore plus de Solange. On sait que leur relation va droit dans le mur mais Solange a des ressources et elle ne sera ni anéantie ou brisée.
Roman sur les affres de la passion, sur l’attente patiente ou que l’on endure, sur les couples mixes et tout cette sphère de questions, de préjugés qui les entourent. De Hollywood où le nom d’acteurs connus résonne à Paris en passant par la côte Basque où résident les parents et le fils de Solange, des forêts du Cameroun aux plateaux de cinéma, l’écriture se déploie par phrases courtes, un rythme scandé, un vrai souffle qui donne une envergure à ce roman. J’ai ressenti de l’empathie pour Solange sans la trouver mièvre ou fleur bleue.
J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman intelligent où l’écriture de Marie Darrieussecq est quasi hypnotique !
Deux mois et demi. Au bout de combien de temps se rompt un lien? Se dénoue une histoire? L'amour, lui, empirait. L'amour idiot, celui qui empêche de vivre. Le désir qui est une des formes de l'enfer.
Les billets de Cathulu, Mango
mardi 19 novembre 2013
James Meek - Le cœur par effraction
Éditeur : Metailié - Traduit de l'anglais (Ecosse)par David Fauquemberg - Date de parution : Août 2013 - 525 pages dévorées !
Ritchie quadragénaire ex-rock star est une célébrité. Producteur d’une émission à succès pour ados, marié et deux enfants, il possède une belle maison coûteuse, l’art de ne s’intéresser qu’à lui et à sa carrière mais surtout il trompe sa femme avec une jeune fille de seize ans. Sa sœur Rebecca surnommée Bec est l’opposée de son frère. Elle est chercheuse et travaille sur un vaccin contre la malaria. Lorsqu'elle refuse la demande en mariage d’un journaliste et directeur d’un magazine people, Bec est loin de s’imaginer la suite des événements. Décidé à se venger de Bec, son ancien petit ami est prêt à révéler au grand jour les tromperies de Ritchie sauf s’il accepte de lui livrer de quoi ruiner la carrière de sa sœur.
Voilà un roman diablement contemporain, avec de la dérision, de l’ironie, de la légèreté et qui au fil des pages prend une réelle densité. D’autres personnages entrent en scène comme Alex un scientifique et qui pris au piège de l’affection de son oncle va connaître subitement la notoriété. L’ancien petit ami de Bec a crée une organisation la Fondation Morale qui au nom de la morale effectue du chantage auprès de personnes connues. Elles ont le choix entre accepter que tout le monde soit au courant de leurs petits secrets ou trahir quelqu’un de leur entourage. La notion de bien et de mal, la trahison, les libertés individuelles, les médias et les sciences sont entremêlées habilement dans cette satire sociale.
Enlevé, piquant et révélant bien des surprises, ce livre est en plus un page-turner redoutable avec des personnages creusés ! Un bon roman admirablement mené que j’ai dévoré !
"Un roman ambitieux" pour Hélène, Liliba n'a pas aimé.
vendredi 15 novembre 2013
David Bergen - La mécanique du bonheur
Éditeur : Albin Michel - Traduit de l'anglais ( Canada) par Hélène Fournier - Date de parution : Octobre 2013 - 283 pages teintées de mélancolie et d'espoir !
Morris Schutt a depuis toujours divulgué le caractère intime de sa famille dans ses chroniques qui connaissent le succès. Mais depuis la mort de son fils en Afghanistan ses papiers sont sans saveur et tristes. Mis en congé pour rependre du poil de la bête, Morris essaie de se rapprocher de ses filles, noue une relation épistolaire avec une femme dont le fils est mort également à le guerre, sort avec des escort girls et recherche à travers les grands philosophes la définition du bonheur.
La culpabilité de n’avoir pas su empêcher son fils de rejoindre l’armée ronge ce cinquantenaire à qui tout à toujours réussi. Enfin à peu près car sa famille n’a jamais acceptée le fait d’être l’inspiration de ses chroniques. Au lieu de ressouder les liens familiaux, la mort de Martin les a distendus. Morris qui peu apparaître antipathique au départ se dévoile au fil des pages esseulé et ayant perdu tous ses repères. Mais sous sa carapace il a cette soif de comprendre pour se rapprocher des autres en arrêtant de commettre des dommages collatéraux.
Une douce mélancolie et de l'espoir émanent de ce roman qu’il faut prendre le temps de lire. Entre sensibilité et ironie, David Bergen nous livre le portrait d’un homme qui sait se montrer attachant !
Les billets de Cathulu, Keisha
jeudi 14 novembre 2013
Richard Yates - Un destin d'exception
Éditeur : Robert Laffont - Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Aline Azoulay-Pacvon - Date de parution : Octobre 2013 - 321 pages et un très bon roman!
Robert Prentice est élevé par une mère persuadée d’être une sculptrice de talent qui un jour sera reconnue. Son enfance et son adolescence sont marquées par des déménagements à travers les Etats-Unis, une scolarité interrompue car sa mère Alice n’a jamais voulu renoncer à son grand rêve. Ses parents ont divorcé et son père à maintes fois prévenu son ex-femme qu’elle vivait au-dessus de ses moyens et qu’elle refusait de voir la réalité en face. Alice vit aux crochets d’amis, s’entiche d’hommes peu scrupuleux.
Enfant couvé car Alice est une mère aimante, Robert en grandissant se forge sa propre opinion. Sa mère si sûre d'être douée ne veut pas se remettre en cause et ses grands projets prennent toujours l’eau. Lui qui a toujours été endossé le rôle d'un soutien indéfectible pour sa mère cherche la liberté et surtout à prouver qu’il est quelqu’un d’exceptionnel. Nous sommes en 1944 et la guerre lui ouvre une échappatoire pour ses dix-huit ans. Sur les champs de bataille en Europe, il veut se démarquer et être un bon soldat admiré par ses camarades et ses supérieurs. Mais la réalité est loin de ce qu’il imaginait et il enchaîne les erreurs.
La relation mère-fils est au cœur de ce livre. Une relation qui nourrit les illusions d’Alice et asphyxie Robert. Mère et fils cherchent la reconnaissance malgré leurs échecs et leurs failles. Même si elle préfère ne pas voir les problèmes, Alice est touchante par son éternel optimisme. Robert a été toujours été celui qui approuvait silencieusement les choix d’Alice mais il devra faire un choix pour vivre enfin sa vie.
L’ambivalence des sentiments de Robert envers sa mère est remarquablement décrite tout comme le reste ! Un très bon roman desservi par une écriture comme je les aime !
La vérité pleine et entière était plus complexe. Parce qu'il était venu à New-York de son propre chef, mû par une impatience sincère, même. Il était venu chercher refuge au creux de ce nid douillet de "mensonges", d'optimisme infondé, d'éternelle espérance qu'un destin d'exception les attendait, de certitude inébranlable que la brave Alice Prentice et son Bobby étaient uniques, importants, immortels.
Le billet de Titine
mercredi 13 novembre 2013
Maria Pourchet - Rome en un jour
Éditeur : Gallimard - Date de parution : Septembre 2013 - 180 pages et une déception...
Pour l’anniversaire de son compagnon Paul, Marguerite a organisé à son insu une fête sur la terrasse d’un hôtel parisien. Mais Paul installé dans son canapé n’a pas envie de bouger. Les invités arrivent, essaient de meubler l'attente en vain.
Autant le dire tout de suite, ce roman est une déception. Maria Pourchet nous entraîne à tour de rôle dans l’appartement du couple et sur la terrasse de l’hôtel. Une galerie d’invités hypocrites comme la meilleure amie de Marguerite ou prétentieux qui ne savent plus que dire ou que faire pour tuer l’attente. Car le temps passe et ni Paul ni Marguerite n’apparaissent. Marguerite a beau chercher des prétextes, Paul ne veut pas sortir. Très rapidement, le ton devient acerbe entre eux et les rancœurs prennent le dessus.
Si j'ai souri durant les premières pages, je me suis très vite lassée de ces invités superficiels et sans intérêt particulier comme de la tournure que prend la soirée entre Paul et Marguerite. L’écriture vive, incisive de Maria Pourchet ne parvient pas à sauver ce roman qui s’enlise : surenchère d'ironie, des thèmes sans nouveauté, une trame très prévisible. Autant le premier roman de cette auteure était jubilatoire autant celui-ci est son opposé...
Une lecture dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par PriceMinister.
Lu de cette auteure : Avancer
Pour l’anniversaire de son compagnon Paul, Marguerite a organisé à son insu une fête sur la terrasse d’un hôtel parisien. Mais Paul installé dans son canapé n’a pas envie de bouger. Les invités arrivent, essaient de meubler l'attente en vain.
Autant le dire tout de suite, ce roman est une déception. Maria Pourchet nous entraîne à tour de rôle dans l’appartement du couple et sur la terrasse de l’hôtel. Une galerie d’invités hypocrites comme la meilleure amie de Marguerite ou prétentieux qui ne savent plus que dire ou que faire pour tuer l’attente. Car le temps passe et ni Paul ni Marguerite n’apparaissent. Marguerite a beau chercher des prétextes, Paul ne veut pas sortir. Très rapidement, le ton devient acerbe entre eux et les rancœurs prennent le dessus.
Si j'ai souri durant les premières pages, je me suis très vite lassée de ces invités superficiels et sans intérêt particulier comme de la tournure que prend la soirée entre Paul et Marguerite. L’écriture vive, incisive de Maria Pourchet ne parvient pas à sauver ce roman qui s’enlise : surenchère d'ironie, des thèmes sans nouveauté, une trame très prévisible. Autant le premier roman de cette auteure était jubilatoire autant celui-ci est son opposé...
Une lecture dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par PriceMinister.
Lu de cette auteure : Avancer
mardi 12 novembre 2013
Pascal Garnier - Cartons
Éditeur : Zulma - Date de parution : 2012 - 183 pages savourées!
Illustrateur de livre pour la jeunesse, Brice déménage. Il quitte Lyon pour un petit village dans lequel il a acheté avec sa compagne Emma une grande maison. Mais Emma est absente. Journaliste, elle en Egypte pour un reportage et Brice est sans nouvelles de sa part. Les cartons ont été entreposés dans le garage de nouvelle maison. Brice déprime. Il dort sur un lit de camp et pioche dans les cartons au fur et à mesure de ses besoins. Une entorse à la cheville le conduit à la pharmacie où il fait la connaissance de Blanche.
En dire plus serait presque criminel tant Pascal Garnier par son style parvient à créer des ambiances, à bousculer le lecteur en créant des surprises inattendues. Dès le départ, on ressent que ce déménagement pèse à Brice. La maison choisie par lui et Emma n’a plus son charme. Trop grande, silencieuse et froide. Et puis Brice attend le retour d’Emma. Ses beaux-parents l’appellent pour prendre des nouvelles et là, on se doute que l’absence d’Emma n’est pas normale. Brice tente d'émerger de sa torpeur mais bricoler est au-dessus de ses forces.
De sa rencontre avec sa voisine l’énigmatique Blanche, des cartons dépositaires de ses souvenirs et de sa vie, Pascal Garnier nous entraîne dans un roman où un certain malaise et des questions nous gagnent. Le tout est écrit admirablement avec des phrases qui font mouche comme "Blanche entretenait la conversation avec l’incontinence verbale de quelqu’un qui n’a pas parlé à un être humain depuis la fin du monde". Un sens de l’humour et du détail sans compter une véritable affection pour ses personnages cabossés. Beau, touchant en plein cœur et marquant ! A lire et à relire !
Le billet de Kathel qui renvoie à plein d'autres liens.
Lu du même auteur : Comment va la douleur ?
dimanche 10 novembre 2013
William March - Compagnie K
Éditeur : Gallmeister - Traduit de l’américain par Stéphanie Levet - Date de parution : Septembre 2013 - 288 pages saisissantes!
Décembre 1917 : la compagnie K de l’US Marines Corps composée d’engagés volontaires débarque en France pour se retrouver au front. Et c’est la voix de cent-treize soldats, lieutenants ou sergents qui s’élève dans autant de chapitres courts.
Les pensées intimes, le quotidien, les ressentis et la guerre nous sont décrits et dès la première page on est saisi car on est plongé aux côtés de ces soldats. Il y a la peur de mourir, la folie qui gagne certains d’entre eux, les ordres auxquels il faut obéir mais aussi la camaraderie, la nostalgie et cette guerre dans lesquels ils ont empêtrés. Autant de voix qui se superposent à toute la palette des sentiments humains. D’une même situation relatée par plusieurs personnages et couvrant ainsi les différents points de vue à une simple anecdote, du dramatique au grotesque, de la lâcheté au courage, ce sont des hommes qui nous parlent de l’horreur de la guerre. La guerre terminée, ces hommes qui auront survécu rentreront au pays marqués à jamais physiquement et/ou moralement.
Ce livre est un claque ! On se prend en pleine figure tous ces témoignages qui individuellement ou mis bout à bout sont saisissants ! Pas de pathos ou de bons sentiments, une écriture sans fioriture presque désabusée pour mettre des mots sur l’innommable, l’effroyable, l’absurdité ou l’injustice.
Alors forcément, les obus, la maladie, le manque de nourriture, les blessés et la mort sont des thèmes traités. Mais ce roman polyphonique raconte la Première Guerre mondiale vue par des américains.
Et toutes ces voix si réalistes portées comme un chant sont autant de vies. Un livre puissant et sobre que je ne suis pas prête d’oublier !
William March a lui-même combattu en France durant la Première Guerre mondiale. Dix ans d’écriture auront été nécessaires à l’écriture de Compagnie K son premier roman publié en 1933 aux Etats-Unis.
-Tu peux pas nous voir ? a demandé Walt Rose. Tu peux pas nous voir du tout, Lee ?
-Non, j’ai répondu…Je suis complètement aveugle.
Alors un sentiment de soulagement m’a envahi. Je me suis senti plus heureux que je ne l’avais été depuis des mois.
-La guerre est finie pour moi, j’ai dit.
Les billets de Lili M, Miss Leo, Sandrine
vendredi 8 novembre 2013
Goce Smilevski - La liste de Freud
Editeur : Belfond - Traduit du macédonien par Harita Wybrands - Date de parution : Septembre 2013 - 273 pages et un avis mitigé...
1938, Vienne est sur le point d’être envahie par les nazis. Sigmund Freud qui a révolutionné la psychanalyse obtient des visas pour l’Angleterre. Il a le droit d’établir une liste de personnes qu’il souhaite amener avec lui. Au lieu de choisir ses sœurs Pauline, Maria, Rose et Adolphine, il inscrit son médecin, son infirmière, son chien et sa belle-sœur. Adolphine qui a toujours été la plus proche de son frère ne le comprend. Selon Sigmund, elles n’ont rien à craindre. Pourtant, elles seront déportées au Camp de Terezin.
Adolphine est la voix de ce livre. Le début du livre s’ouvre sur elle et ses sœurs déportées mais la suite est le récit de sa vie. Si Sigmund faisait la fierté de leur mère (à huit ans il lisait Shakespeare), Adolphine la cadette subissait les reproches continuels de sa mère en tant qu’enfant non désirée. Sensible et attirée par la peinture, elle fera la connaissance de Klara la sœur de Gustav Klimt qui se bat pour le droit des femmes. Ses sœurs se sont mariées et Sigmund également. Condamnée à rester vivre avec sa mère, Adolphine est le témoin de la vie des autres. Son frère se fait un nom dans la psychanalyse tandis que son amie Klara est internée. La relation si proche qu’elle avait avec Sigmund n’existe plus même s’il lui parle encore de ses recherches. Adolphine plonge peu à peu dans la spirale de la dépression et est internée à son tour.
L'auteur fait apparaître Freud comme un misogyne et certains des points de vue concernant la femme et son rôle dans la société m’ont fait dresser les cheveux sur la tête. L’histoire d’Adolphine est poignante : une vie faite de sacrifices pour sa famille, de déceptions et d’impuissance tant elle était pieds et mains liés.
La famille, le fait d’être une femme et ses implications, la folie et ses définitions tiennent une place importante dans ce roman. Mais j’ai trouvé inutile les longues pages de pensées freudiennes qui selon moi n’avaient pas leur place.
J’ai eu l’impression que l’auteur a voulu aborder de nombreux thèmes mais sans aller au bout de chacun. Un avis mitigé au final d'autant plus qu'il est difficile de savoir où se situe la part de réalité (même minime) et celle de la fiction car à priori cette liste n' a jamais existé.
Une lecture dans le cadre de l'opération « On vous lit tout » organisée par Libfly.
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