Editeur : Buchet-Chastel - Date de parution : Août 2016 - 151 pages déstabilisantes.
Tel Aviv. Un homme fils reçoit un courrier de la part d’un notaire d’Allemagne adressée à sa mère alors qu’elle est décédée depuis quelques années. Sa cliente était sa grand-mère dont il n’a jamais entendu parler. Elle a passé une partie de sa vie à retrouver sa fille avant de mettre fin à ses jours et de livrer par écrit son testament ou plus exactement son histoire. Vera Kaplan était une jeune fille d’origine juive vivant à Berlin quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté. En 1943, elle et ses parents sont arrêtés et la déportation les attend. Un membre de la Gestapo lui propose un marché : dénoncer les juifs qu’elle connaît et en échange, il lui garantit qu’elle et ses parents ne seront pas envoyés vers les camps.
La première partie est une lettre écrite par Vera cinquante ans plus tôt où elle revient principalement sur son choix d’avoir collaboré. Et là où l’on pourrait s'attendre à des atermoiement et à des excuses, elle se montre vindicative et avance des arguments. Ses propos envers les siens choquent et elle l'affirme, elle ne regrette rien. Le sentiment de malaise que l’on éprouve est bien réel.
Puis la seconde partie est son journal tenu pendant la guerre. Et il apporte un autre éclairage où Vera est plus "humaine".
Laurent Sagalovitsch s’est inspiré de l’histoire réelle de Stella Goldschla et sans jamais s’immiscer en tant que juge, il nous livre des faits. Et forcément, des question surgissent : qu’aurions-nous fait ? Vera Kaplan était-elle un coupable ou une victime ?
Alors oui ce livre est dérangeant par le thème et ce qu’il induit : la transmission familiale. Le petit-fils de Vera Kaplan narrateur en début puis en fin de livre est le dépositaire de cette histoire. Et il conclue avec ces phrases " Née à une autre époque, à une tout autre époque, son existence se serait écoulée dans la banalité d'une vie normale - mais elle est née à Berlin en 1922. Dès le départ, elle n'avait aucune chance pour que son histoire se termine bien."
Avec beaucoup de distance dans l’écriture, ce court roman est déstabilisant et peut soulever de nombreux débats. Mais (étrangement), il ne fera pas partie des livres marquants pour moi.
10 commentaires:
Un sujet très difficile mais qui ne manque pas d'intérêt, je l'ajoute à ma liste.
@ Tant qu'il y aura des livres : il est dérangeant c'est clair !
Moi aussi le thème m'intéresse, même si le fait qu'il ne t'ait pas marquée plus que cela tempère un peu mon enthousiasme...
@ Eva : il dérange et ne peut que déranger mais ensuite ? Ca me gêne et je suis incapable de savoir si j'ai aimé ou non.
Sujet difficile... intéressant. Pourquoi pas ?
J'ai beaucoup aimé, il faut que je trouve le temps d'en parler...!
@ Nicole G : un sujet intéressant en effet.
@ Noukette : j'ai été dérangée et questionnée durant ma lecture.
Je l'ai sous le coude, gagné à la tombola du pique-nique Babelio. J'hésitais à l'ouvrir, j'hésite toujours mais je suis gagnée par la curiosité !
Question éternelle : qu'aurions-nous fait à sa place ?? ce type de faits, je l'ai rencontré avec e "Au moins il ne pleut pas" de Paula Jacques
@ Miss Alfie : oui, il faut se faire son propre avis.
@ Zazy : oui, cette question surgit dans dans certains livres.
Enregistrer un commentaire